Pigeon d’août 1: Joël Vermin

Après avoir épuisé le stock des pigeons les plus évidents au sein de la volière du Lausanne Hockey Club (Jonas Junland, Jan Alston) la saison passée, on pensait que l’arrêt de la saison jusqu’au 1er octobre jusqu’à la fin de la deuxième vague nous laisserait un répit avant de se farcir Cody Almond ou Tyler Moy (au hasard) pour leurs exploits sur la glace. Que nenni ! Au LHC on n’a pas besoin de jouer pour marquer des autogoals d’anthologie.

Enfin, quand on vous parle d’autogoals, on passe évidemment volontairement outre le fait que, selon les termes d’un de nos plus fidèles lecteurs, Luca Boltshauser n’a pas forcément encaissé le tir de son coéquipier Joël Vermin sur ce coup. Rappel des faits: le 21 juillet dernier, on apprenait via watson.ch et son fouille-merde fin limier Klaus Zaugg que les relations entre l’attaquant du club vaudois et son gardien remplaçant s’étaient soudain envenimées pour des raisons inconnues mais apparemment avec le numéro 91 lausannois comme seul coupable. Le coupable en question allait donc se faire débarquer du frêle esquif de Malley sans autre forme de procès, ce qui mettait évidemment son club dans de beaux draps (enfin façon de parler, hein). Même si on commençait déjà à se douter que le Vermin était dans le fruit, ce que le 24 Heures qualifie fort justement de telenovela n’en était alors qu’à ses balbutiements. Pop-corn !

A la Vaudoise aréna, au sein d’une organisation où on préférerait mourir la gueule ouverte que confirmer un transfert avant la fin de la saison mais où les parties de jambes en l’air impromptues ne sont pas tenues secrètes, on aime les contradictions. Un mois après l’annonce initiale, la rumeur insistante selon laquelle le sniper de Frauenkappelen aurait fait mouche avec l’épouse de son coéquipier était confirmée en même temps que la théorie qui prêtait au LHC des tractations avec plusieurs clubs en vue d’un… échange (oui, oui, ça non plus ça ne s’invente pas au vu des circonstances). Sauf que de plusieurs clubs on est passé à un. Et dans ce vaudeville des temps modernes, il fallait naturellement que l’acheteur probable se trouve être le Genève-Servette HC. Voilà comment on en arrive à la perspective d’échanger un attaquant auteur de 166 points en 305 matches de National League, sans compter 24 apparitions en NHL dans une autre vie contre trois honnêtes tâcherons servettiens (Tim Bozon, Guillaume Maillard et Floran Douay), 87 points dans l’élite du hockey suisse à eux trois (et peut-être également moins de coches sur le bois du lit, qui sait ?). Quand la raison n’a absolument rien à voir avec la performance sportive des quatre intéressés (même si on est en droit d’imaginer que Vermin a récemment eu le loisir de montrer l’étendue de son talent lors de ses activités hors-cadre) et que les postes de joueurs de profondeur qu’occuperont potentiellement les trois Kleenex grenat (qui jouent déjà le rôle d’Etats tampons dans cette sombre affaire) dans leur nouvelle équipe semblent déjà pourvus, il y a tout de même de quoi rire. Et carrément de quoi hurler à la mort en apprenant que l’Etalon des Abattoirs de Malley aurait en plus été en position de force pour obtenir une augmentation de salaire en guise de cerise un tantinet amère sur le gâteau.

Ça c’était la version simple, il y a maintenant plus d’un mois. Depuis, le visage des fans lausannois a eu le temps de passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel au gré de leurs émotions contrastées. Alors qu’on attendait confirmation des informations recueillies par Ugo Curty, probablement habilement embusqué derrière un journal sur une terrasse de Saint-Sulpice, coup de théâtre ! A la suite du refus probable d’une ou plusieurs des parties (Vermin et Bozon ?), c’est tout à coup ce brave Moy que l’on citait plus haut qui s’en va aux Vernets alors que Douay et Maillard font le trajet inverse. Juste le temps de commencer à écrire que cette nouvelle donne semble un brin plus avantageuse pour les hommes de Craig MacTavish, et voilà que l’immense Greg Beaud, au four et au moulin sur cette affaire, nous apprend que tout compte fait, on risque de se contenter d’un échange simple… Vermin-Bozon du côté de l’ouest de la capitale olympique. Une « brillante » contre une vignette double de joueurs inconnus de l’équipe d’Arabie saoudite pour compléter notre album Panini déjà bien chiffonné (on avoue l’avoir plus ou moins piquée à un autre de nos fidèles lecteurs sur Twitter celle-là). Oui, tout ça pour ça. Contacté, le CEO vaudois Sacha Weibel a déclaré être parti cueillir des fruits rouges avec un nombre certain de bovidés ruminants et n’a donc pu confirmer la nouvelle.

Pour avoir mis son club dans l’embarras face à l’ennemi du bout du lac, mais surtout pour n’avoir pas laissé le temps à la rédac’ de Carton-Rouge de souffler entre deux facéties tragicomiques d’une équipe qui mériterait clairement son propre documentaire sur Netflix, Joël Vermin mériterait, lui, d’emporter un beau pigeon chez ses (probables) nouveaux amis les Aigles.

A propos Raphaël Iberg 194 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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