Pigeon de mars 1 : Francesco Margiotta

Prêté par la Juve, il débarque à la Pontaise en juillet 2016 avec ses tatouages de mauvais garçon et sa coupe de tifs de Gino italien. L’arrivée de Francesco Margiotta aux Plaines-du-Loup a fait frémir la braguette de plus d’un supporter lausannois; pensez donc, la dernière fois qu’un Transalpin frisotté avait aguiché le peuple de la Pontaise, le LS jouait avec un maillot floqué « Veillon » et le Ridzoule en question se prénommait Giancarlo.

Alors quand Francesco Margiotta commence à enquiller les goals avec assiduité et un certain panache, on se dit que le staff lausannois a déniché, une fois n’est pas coutume, une sacrée perle en attaque. Ces dernières saisons, on a quand même dû se coltiner Junior Negrao, Valeri Bojinov et Alexsandar Prijovic, c’est dire si, en matière de buteurs, le passif était grand et le traumatisme profond.

Las, 8 buts et 5 assists plus tard, notre Piémontais jusque-là en pleine fine se « fait les croisés » pendant le dernier entraînement d’un camp en Espagne. Ici c’est Lausanne, y en a point comme nous et on n’est plus à une déception près.

Le LS lui conserve sa confiance, le club vaudois obtient de la Juventus le renouvellement du prêt, le beau Francesco revient aux affaires après une convalescence de six mois, et il recommence à marquer. En hiver 2018, les nouveaux dirigeants du LS cassent donc la crousille pour transformer le prêt en contrat jusqu’en 2021.

Mais ni le tandem Rapp-Margiotta, ni les deniers pétrochimiques d’INEOS n’évitent la culbute du club en LNB en juin dernier, et c’est là que notre étalon italien se cabre. Affolé par la perspective d’aller user ses crampons sur les pelouses exotiques du stade Riva IV ou du Lipo Park, peu enclin à aller jouer dans des stades improbables situés au Liechtenstein et en France voisine (la LNB cette saison, c’est un peu la Coupe d’Europe tous les cinq matchs pour le LS), Francesco Margiotta ne cache pas son envie d’aller voir ailleurs. Cerise sur le gâteau, il se blesse à nouveau et commence à broyer du noir. «Le français est un problème. Je reste souvent cloîtré chez moi à Lausanne », confie-t-il au quotidien « 24heures ». De guerrier transalpin à diva capricieuse, il n’y a qu’un pas, et les fans lausannois commencent à le prendre en grippe.

La goutte d’eau qui fait déborder la piscine, c’est quand notre starlette à bouclettes se fait prendre en photo, allongé dans une bouée gonflable en forme de licorne tandis que ses coéquipiers vont guerroyer sur le terrain du FC Kosova Zurich. Vergogna ! « Putain, s’il était aussi efficace sur le terrain que sur Instagram », rage un supporter sur le forum du Lausanne-Sports. En novembre, Margiotta assure qu’il va mieux, fait son mea culpa et revient dans l’équipe, la queue entre les jambes. Mais l’Italien rechute en janvier dernier et il est expédié fissa chez les M21 du club pour y soigner son spleen. Deux mois plus tard, le voilà de retour dans une première équipe qui affiche elle-même, depuis le début de la saison, la hargne, le cran et l’ambition d’une portée de chatons abyssins. Pas sûr que ce soit la meilleure des thérapies pour lui. Ni pour un club qui, depuis un an, balance les millions par les fenêtres avec une opiniâtreté qui fait cruellement défaut aux enfants gâtés de la Pontaise.

A propos Raphaël Delessert 7 Articles
Après plus de 300 matchs du LS, je continue à monter à la Pontaise.

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2 Commentaires

  1. ça fait plaisir de relire une batoille, tu nous manques Blue Raph! Je me permet de rajouter que selon le Blick l’ami Francesco gagne CHF 30’000 par mois, l’argent ne fait pas le bonheur, mais en principe il devrait aider à s’intégrer, dixit des potes Expats!

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