Derbič balkanić

Le derby des Balkans a souri à la Suisse au terme d’un match tendu, palpitant et truffé d’occases. A la 90e minute, mini-Shaqiri a mis un grand coup de latte dans la porte qui donne sur les huitièmes de finale.  

Le match en deux mots

Une confession en préambule : personne, au sein de la fine équipe de plumitifs de Carton-Rouge, n’a voulu chroniquer ce match. Personne. Trop nerveux, trop alcoolisés, ou trop les deux à la fois : les excuses ont fleuri comme une chlamydia dans le caleçon d’Harvey Weinstein. Il ne restait donc que mézigue sur le pont, et comme les résultats de l’équipe de Suisse m’intéressent autant que ceux du championnat du monde 1986 de lancer de nains, le réd’chef a dû se montrer très persuasif pour me convaincre d’écrire avec enthousiasme sur cette rencontre. Après m’avoir proposé un défraiement en nature (une pratique très courante sur Carton-Rouge), on est tombés d’accord sur le remboursement de mon abonnement 2018-2019 à la Pontaise. Merci Martin, rendez-vous contre Kriens dans un mois pour voir du vrai foot.

Le match en deux mots, donc. Pour le néophyte de la Nati que je suis, la difficulté a été de distinguer Seferović, Gravranović et Petković de Mitrović, Milinković-Savić et Krstajić. Un vrai derbić balkanić donc, et la toute première confrontation officielle entre ces deux nations. Totalement asphyxiés en première mi-temps par un adversaire aussi costaud que bien organisé, les Suisses, tels le phénix (et l’aigle bicéphale albanais) ont surgi des flammes du chaudron serbe, complètement renversé le match et fait Shavirer la nation. 

L’homme du match

Xherdan Shaqiri, bien sûr. Pour son but victorieux, sa gnaque, ses petits pieds magiques et ses gros cuissots. 

 

La buse du match

J’aurais envie de citer Djourou, par principe et pour sévices rendus aux différents clubs dans lesquels il a évolué. Mais comme le brave Johan n’est pas entré sur la pelouse de Kaliningrad, on va dire Haris Seferović. Ah merde, je crois bien qu’il n’a pas joué non plus. 

Le tournant du match

Il a eu lieu à la 52e minute. D’un fort joli tir, Granit Xhaka a réveillé une équipe de Suisse jusque là aussi en jambes que le Pape François. 

PosÉquipePWDLFAGDPts
132105147
231205415
3310224-23
4301225-31

Le geste technique du match

Quelques minutes plus tard, mini-Shaqiri s’est fendu d’une frappe enroulée du gauche absolument sublime qui a frappé le poteau droit de la cage serbe. Le mec doit chausser du 35, il a le ventricule droit à Bâle, le gauche à Pristina et il partage son cerveau avec celui de Franck Ribéry, mais dans un bon soir, il est juste inarrêtable.   

Le geste pourri du match

Les célébrations de Shaqiri « je ne fais pas de politique, je joue au football » et de Xhaka, qui ont tous deux mimé l’aigle albanais après leurs buts, auront réussi à chauffer à la fois les supporters serbes dans le stade et les sympathisants UDC sur leur canapé. Quant au téléspectateur lambda qui allumait son poste à ce moment du match, il pouvait légitimement se demander s’il n’était pas tombé sur un documentaire consacré à la pratique du football en milieu protégé.

 

L’anecdote

En passant sous la toise, les joueurs de l’équipe de Serbie affichaient un impressionnant 1m88 de moyenne. Comme quoi, au final et une fois de plus, la taille ne compte pas.

Et sinon, dans les tribunes ?

Robin Chessex, chroniqueur brillant et attitré de la Natić t’en parlera mieux que moi, vu qu’il y était justement, dans les tribunes du stade de Kaliningrad. Sinon vu de mon sofa, la Serbie a joué à la maison et la Suisse sur du velours. 

La minute Pierre-Alain Dupuis

Alexandre Comisetti, 35e minute: « Schär a essayé de passer sa jambe entre ses jambes. A lui-même. » Non, ce n’est pas le script du dernier Marc Dorcel.

La rétrospective du prochain match

En vue du match décisif contre le Brésil, le sélectionneur serbe fait revenir en sélection le divin Marko Pantelić qui plante trois buts. De retour aux vestiaires, Neymar fait crisette : il tire les cheveux de Marcelo, mord la main de Gabriel Jesus et fait caca à côté de son pot. De son côté, la Suisse achève son premier tour par un match nul 0-0 contre le Costa Rica, résultat inespéré qui la propulse au deuxième rang d’un classement FIFA au mode de calcul aussi abscons qu’un schéma tactique de Fabio Celestini.

A propos Raphaël Delessert 7 Articles
Après plus de 300 matchs du LS, je continue à monter à la Pontaise.

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