De A à Z, l’autopsie d’une saison moisie

A l’heure de tourner la page d’une saison mochissime et de se préparer à retourner affronter des clubs de seconde zone aussi affriolants que Chiasso, Wil ou Servette, je vous propose un coup d’oeil dans le rétroviseur de cette saison 2017-2018, sous forme d’abécédaire.

Cet article a été publié sur le blog « Les Batoilles de la Tribune Sud », tenu par notre rédacteur Raphaël Delessert.

A. La LNA à la Pontaise, c’est donc fini; le LS quitte l’élite du football suisse sans gloire. C’est la deuxième relégation sportive de l’histoire du club, après celle de 2014. Ce qui a changé depuis quatre ans? On a désormais des ronds et des ambitions. Mais toujours pas de public digne de ce nom.

B. Bojinov. Le passage éclair de Valeri Bojinov aux Plaines-du-Loup (3 mois) nous aura moins permis d’apprécier ses talents de centre-avant (1 but) que les courbes de son ex-épouse, la bien nommée Lozanova.

C. Castella. Au club depuis quatre ans, notre gardien est l’un des seuls joueurs du contingent actuel que l’on a envie de revoir à la Pontaise. Parfois moqué pour ses sorties aériennes pas toujours heureuses, souvent salué pour ses réflexes, Thomas Castella aura, grâce à ses parades, eu le mérite d’entretenir un chouia de suspense ce printemps, avant la culbute en LNB.

D. Directeur sportif. Ancien joueur, entraîneur, formateur (et fossoyeur, persifleront certains) du LS, Pablo Iglesias en est, depuis le 26 janvier dernier, le directeur sportif. Si on ne peut lui faire porter la responsabilité du naufrage de l’équipe, le club aura, plus que jamais, besoin d’un timonier aguerri pour se remettre à flots dès le 20 mai prochain. Il y a urgence.

E. Enzo. Le fils de Zinédine était venu se faire un prénom dans la capitale olympique. Il partira sans doute tenter ses roulettes sous d’autres cieux. Indéniablement doué sur le plan technique, mais jamais vraiment décisif. Un Salim Khelifi version 2018, en somme.

F. Fabio. « On peut dire que Fabio Celestini est bien élevé: il a laissé le LS dans l’état dans lequel il l’a trouvé en entrant », ironisait un supporter sur internet. Entraîneur de la première équipe du 24 mars 2015 au 19 avril 2018, Fabio Celestini aura fait, trois ans durant, la pluie et le beau temps à la Pontaise. En l’absence d’un directeur sportif, et fort de la confiance aveugle du président Joseph, notre ancien numéro 17 a donc modelé des équipes qui nous ont, tour à tour, enthousiasmé et déçu. Sous sa houlette, le Lausanne-Sports aura connu une très belle promotion et deux saisons dans l’élite moins glorieuses. Incapables de maîtriser des schémas de jeux souvent abscons, coupables d’erreurs grossières à répétition, ce sont les joueurs, par leurs résultats calamiteux, qui ont conduit les dirigeants du club à éjecter un coach peu enclin aux remises en question.

G. Guichets fermés. Si si, on a joué un match à guichets fermés cette saison à la Pontaise. Si si, on a refusé du monde aux caisses, alors qu’il restait des centaines de places libres dans les tribunes latérales. Décision prise pour des raisons de sécurité. Y en a point comme nous.

H. Honteux. Quand on joue le maintien, on n’a pas le droit de brader les derniers matchs de la saison. A commencer par le derby face à Sion à la Pontaise, le 8 avril; on aurait pu mettre les cueilleurs d’abricots à 9 points avec une victoire. Or cette mortifiante défaite 0-2 a marqué le début de la fin pour le LS. Et les rencontres qui ont suivi ont davantage ressemblé à des matchs amicaux estivaux qu’à une furieuse bataille pour la survie dans l’élite.

I. Ineos. Multinationale britannique aux activités décriées et aux poches bien pleines. Ambitieux, les nouveaux patrons du club essuient une véritable douche écossaise, six mois après leur arrivée. Comment dit-on Rheinpark et Schützenwiese en anglais?

J. Joseph. « Je suis persuadé que le LS ne sera pas relégué », me confiait Alain Joseph en décembre dernier. Quelle part l’ancien président porte-t-il dans cette débâcle? Aurait-il dû se séparer de Fabio Celestini plus tôt? S’adjoindre les services d’un directeur sportif? Refuser d’engager Bojinov, Mesbah et Delley? Se battre pour conserver Samuele Campo jusqu’à la fin de la saison? Homme intègre et sensible, Alain Joseph a sans doute manqué de bouteille et de lucidité.

K. Kololli. Dans une équipe sans liant, ni venin, sans abnégation ni esprit solidaire, sans âme en fait, Benjamin Kololli a été l’un des seuls à mouiller le maillot bleu et blanc et à faire courir les défenseurs adverses. Malgré un contrat qui s’étend encore sur trois ans, le Kosovar ne devrait pas s’éterniser à la Pontaise.

L. Logo. Je ne vais pas revenir en détail sur une affaire qui aura, à juste titre, fait du bruit pendant deux mois ce début d’année, avant de connaître un épilogue heureux. Les armoiries d’un club de foot n’ont tout simplement pas à être travesties à des fins publicitaires. Les vrais amoureux du LS l’ont clamé haut et fort, les dirigeants les ont entendus.

M. Margiotta. L’Italien aux qualités reconnues et appréciées est méconnaissable depuis le début de l’année, et la signature d’un bail à Lausanne jusqu’en 2021. Francesco Margiotta fera-t-il trembler les filets adverses en LNB, ou ira-t-il voir ailleurs dès cet été?

N. Nonante. La durée d’un match de foot, sans les arrêts de jeu. Une donnée qu’il serait intéressant de rappeler à nos joueurs. Et un chiffre qu’on pourrait, pourquoi pas, imprimer dans les couloirs de la Pontaise, à la place des citations en espagnol placardées cet hiver auxquelles les trois quarts de l’équipe ne pigent que dalle.

O. « O ». Début 2018, en pleine affaire du logo, certains supporters ont remarqué que le « O » dudit logo imaginé par Ineos ressemblait quand même vachement à un anus. Difficile de leur donner tort.

P. Pontaise. Notre vieux Stade Olympique, qui dresse sa silhouette actuelle depuis 1954 aux Plaines-du-Loup, soufflera donc 65 bougies l’an prochain. L’âge de la retraite pour une enceinte toujours aussi tristounette.

Q. Quatre-quatre-deux? Trois-cinq-deux? Trois-quatre-trois? Trois-un-quatre-deux? Quatre-un-quatre-un? On aura vu absolument tous les schémas de jeu possibles et imaginables cette saison à la Pontaise. On aura vu Margiotta latéral. On aura vu Pasche sur le banc. On aura vu Fransson titulaire. Franchement, il était temps que ça s’arrête.

R. Rapp. On ne va pas se le cacher, l’arrivée du buteur du FC Thoune, cet hiver, nous a fait rudement plaisir. Moins de cinq mois plus tard, le grand Simone nous fait regretter Pak. Et il nous coûte beaucoup plus cher.

S. Servette. Abonnés à la LNB, nos copains frontaliers rêvent pourtant toujours de défier le Real en Ligue des Champions en 2020. Maintenant si les Lausannois abordent les derbys lémaniques comme ceux qu’ils ont disputés cette saison face au FC Sion, c’est à dire avec la hargne des danseuses de l’Opéra de Paris et la bravoure d’un bébé hérisson, ils vont au devant de désillusions. Même contre les grenat.

T. Tuilière. Difficile, aujourd’hui, de prédire dans quelle ligue le LS évoluera lorsqu’il étrennera son nouveau stade. Et encore plus difficile de connaître la date de l’inauguration d’une enceinte dont le chantier s’annonce plus long et compliqué que prévu. En même temps, on est si bien à la Pontaise.

U. Ultras. A l’inverse des joueurs, les deux groupes de supporters ont fait le job tout au long de la saison. Fidèles et bruyants, à défaut d’être nombreux, nos ultras ont par ailleurs milité avec dignité et intelligence contre le vilain blason dessiné par Ineos.

A ne pas confondre avec les hooligans lausannois qui sont partis, en plein match, à l’assaut du parcage thounois ce dimanche. Des chamailleries sur les réseaux sociaux seraient en cause. Le match a été interrompu et le comportement imbécile de cette trentaine de topios nous a rendu la fin de saison encore plus moche qu’elle ne l’était déjà.

V. Victoires. On en a dénombré quatre à la Pontaise cette saison, sur dix-huit matchs au total.  Avec cette statistique misérable, il est difficile de donner tort aux 782’000 Vaudois qui ne mettent pas les pieds au stade.

W. Wiesel. L’humoriste, supporter du Lausanne-Sports faut-il le rappeler, n’a pas gardé la langue dans sa poche lors du repas de gala du Lausanne-Sports ce printemps. Sa saillie égratignant Cabral a chatouillé l’orgueil du joueur. Et l’orgueil, ce n’était pas vraiment la qualité première de ses coéquipiers, en cette fin de championnat calamiteuse.

X. Mr. X. Qui sera l’entraîneur du LS la saison prochaine? On le rêve expérimenté, déterminé sans être obtus, humain mais exigeant, et doté d’une solide expérience de nos pelouses helvétiques.

Y. Young Boys. Beau vainqueur du championnat et club plutôt sympa, les « jeunes garçons » nous ont offert un joli feu d’artifice lors de leur dernière visite à la Pontaise. Presqu’aussi beau que celui d’Athletissima.

Z. Zidane-Zarate-Zeqiri. Un trio porté vers le but adverse. Du temps de jeu. Et moins de dix buts à eux trois.

La fin d’un cycle, le début d’un renouveau?

Rideau.

Cet article a été publié sur le blog « Les Batoilles de la Tribune Sud », tenu par notre rédacteur Raphaël Delessert.

A propos Raphaël Delessert 7 Articles
Après plus de 300 matchs du LS, je continue à monter à la Pontaise.

Commentaires Facebook

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.