Retour aux affaires

Si les hommes de Kent Ruhnke semblaient avoir fléchi sous la pression lors de l’acte III, on pouvait se demander comment ils allaient pouvoir réagir, n’ayant plus le droit à l’erreur désormais. Mais se poser ce genre d’hypothèses, c’est ne rien connaître au hockey. Ou plutôt totalement occulter le facteur chance. Pas la chance qui crée l’injustice. Simplement celle qui permet de rétribuer le risque à sa valeur.

Alors plutôt que de butter contre les poteaux et contre d’autres obstacles plus psychologiques durant le premier tiers pour enfin encaisser une ribambelle de buts sur contre, il a suffi de quelques évolutions pour qu’enfin l’avantage soit du côté de Bienne en première période, ce qui n’était plus arrivé depuis le premier affrontement. Bärtschi pouvait dévier une passe derrière la défense de Ehrensperger, Nüssli prouvait qu’il était un joueur fini en marquant un but comme l’auteur en marque à NHL 2010 et Loestcher concluait positivement l’une de ses nombreuses tentatives habituellement si proches d’aboutir. Et c’était 3-0. Sévère ? Pas autant que la charge de Zigerli qui séchait littéralement le déjà malmené Bundi contre la bande en décollant largement de la glace pour venir s’affaisser contre sa tête.
Si l’indiscipline n’était que le lot de Biennois, les 5 minutes d’infériorité numériques infligées auraient pu tout relancer. Mais c’était sans compter sur Neff et son bâton indomptable, puis même Kutlak qui finissait par offrir une phase de supériorité numérique à ses adversaires durant la pénalité majeure. Mais ce sont néanmoins les Léventins par le concours de leurs joueurs clés qui réussissaient à s’illustrer au final. Law passait à Westrum et Berra pouvait enfin se montrer charitable.

Les locaux, longtemps durant la partie bénéficiaires du «worst lead in hockey», allaient pouvoir confirmer que s’ils étaient tout à fait capables de jouer un rôle intéressant durant la saison, ils n’étaient pas encore mûrs pour endosser celui du favori. Fort heureusement pour les performances pas du tout à la hauteur d’un Fata en mode panne d’inspiration – depuis son repêchage, selon ce qui se dit au Canada – Nüssli a semblé vouloir écourter sa saison en adressant un total inhabituel pour la saison de 6 tirs au but, tous ayant la menace que l’on connaît.  
Mais si le mérite de cette victoire devait particulièrement revenir à quelqu’un, il s’agit de ceux que l’on ne verra jamais évoluer dans la nouvelle patinoire. Que dire du travail de Beccarelli, si ce n’est qu’il a été magistral dans son rôle de checkeur ? Et de Meyer, le premier à se coucher devant les tirs adverses ? Ce sont en tout cas eux, assistés par un autre travailleur de l’ombre, Gloor, qui auront mis les ambitions d’Ambri hors d’atteinte. Bordeleau pouvait encore en rajouter à la 49ème et les supporters biennois ne pouvaient avoir qu’un seul but en tête : être plus nombreux samedi à la Valascia que les Tessinois présents hier soir au Stade de Glace. 
Les play-out commencent !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Ambri 4-1 (3-0 0-1 1-0)

Stade de Glace, 4547 spectateurs.
Arbitres : MM. Mandioni, Rochette ; Arm et Küng.
Buts : 7e D.Bärtschi (Ehrensperger) 1-0, 9e Nüssli (Himelfarb/4c4) 2-0, 13e Lötscher (Jackman) 3-0, 24e Westrum (Law) 3-1, 49e Bordeleau (Truttmann, Tschannen) 4-1.
Pénalités : 5 x 2′ + 1 x 5′ + pénalité de match (Zigerli) contre Bienne ; 4 x 2′ contre Ambri.
Bienne : Berra; Kparghai, Seydoux; Jackman, Trunz; Schneeberger, Meyer; Steinegger; Nüssli, Fata, Himelfarb; Tschannen, Bordeleau, Truttmann; Ehrensperger, Peter, D.Bärtschi; Lötscher, Gloor, Zigerli; Beccarelli.
Ambri : Bäumle; Kutlak, F.Stephan; Bundi, Rivers; Marghitola, Stirniman; Walker, M.Bianchi, Demuth; Duca, Westrum, Pestoni; Law, A.Brunner, Neff; E.Bianchi, Schönenberger, Isabella; Botta.
Notes : Ambri-Piotta sans Casserini, Gautschi, Horak, Juri, Kobach, Mattioli, Murovic, Schneider (blessés) ni Maneluk (étranger surnuméraire). Bienne sans Haas, Wetzel (surnuméraires), Brown (blessé), Fröhlicher, Gossweiler ni Tschantré (blessés, saison terminée).

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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1 Commentaire

  1. Beccarelli ce héros ! Il va me manquer ce guerrier. Je trouve dommage qu’on ne le garde pas.

    Merci JBCL, ça montre le niveau pas folichon des deux côtés. Et dire qu’il parait que c’est bien pire dans l’autre playouts, beurk.

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