Bon alors, on la détruit cette Pontaise ou non ?

Rendez-vous en 2038 pour la réponse.

A chaque rentrée ses nouveautés. Dans la rédac, on en profite pour trouver des nouvelles idées de rubriques. A l’instar des préparations estivales de Xherdan Shaqiri, on s’est pas forcément foulés des masses mais nous sommes ravis de vous annoncer que nous vous proposerons désormais chaque mois une question sur laquelle chaque membre de la rédac donnera brièvement un avis forcément empreint de mauvaise foi. C’est la nouvelle rubrique du « Poing de vue de la rédac ». Au programme de cette première, l’avenir de la meilleure amie de la Bise, des températures négatives et de Jacky Delapierre : la Pontaise.

La nouvelle est tombée au milieu de l’été, dévoilée par 24 heures. Le stade de la Pontaise qui avait comme seul horizon une destruction plus ou moins proche, dans le cadre du projet Métamorphose de la Ville de Lausanne, pourrait finalement être sauvé. Une commission spéciale recommande en effet de classer le complexe en note 1, soit à un niveau d’intouchable, à l’instar de la cathédrale. Et quand on connait le silence solennel de ces deux lieux, on comprend aisément qu’ils peuvent se trouver sur le même piédestal. Quoi qu’il en soit, la décision finale appartiendra aux politiques mais on ne va pas se priver de vous donner notre avis.

Alors, on la détruit cette Pontaise ou non ?

Paul Carruzzo :

Demandons plutôt à CC: « Ben disons que bon, on pourrait l’héliporter en-haut à Aproz pour remplacer la vieille arène pour nos combats de Reines. La piste en tartan pourra pomper les beuzes et on pourra même organiser des combats nocturnes. Tu vois bien l’idée qu’elle est géniale de moi. Tu peux compter sur moi pour mener ce projet à bon port en cachant pas la merde aux chats qui sont pas tous gris la nuit en Valais. »

Yves Martin :

Non. Profitons-en pour recréer une équipe qu’on appellerait « Lausanne-Sports » (avec un S) et qui y jouerait à son niveau, en bleu et blanc, avec des joueurs et un staff locaux, et tant pis si cela doit être avec un petit budget et contre Villeneuve.

Parallèlement ceux qui veulent absolument savoir si l’équipe réserve de l’OGC Nice est capable de truster les premières places de LNA en alignant les quelques joueurs français de seconde zone qui ne sont pas encore passés par Lausanne sous l’ère Collet, dans une équipe complétée par des jeunes de l’académie de football d’Abidjan de son tellement local directeur sportif, pourront toujours se rendre au nouveau stade de la Tuilière.

On pourrait même imaginer un partenariat avec Nice pour qu’ils nous prêtent les jeunes issus de Team Vaud dont la place sera de toute façon barrée par tous ces mercenaires incapables de placer Lausanne sur une carte quelques mois auparavant.

Olivier Di Lello : 

Absolument. Mon grand-père conduisait des bulldozers, mon père était maçon et mon fils de 2 ans sera grutier ou footballeur (nous avons déjà choisi pour lui). Moi, j’aime construire des cabanes et détruire celles des autres, c’est dire si dans la famille on aime les chantiers en tout genre. Pourquoi garder des antiquités pareilles alors qu’on peut construire des bâtiments neufs, comme des gratte-ciels, et se croire en Amérique ou à Dubaï?

Accessoirement, la Pontaise a été le cadre du seul quart de finale de Coupe du Monde de la Nati, perdu 7-5 face à l’Autriche. Non mais sérieux? On dirait le résultat de la rencontre entre le noyau dur des juniors D à 9 du FC Cheseaux et les potes à Nathan sur le terrain derrière l’école. Dynamitez-moi ça ! Que ça explose en mille morceaux !

Vincent Roesch :

Non. Du moins pas avant d’avoir organisé un match de gala pour savoir quel est le onze du LS le plus pourri de la dernière décennie.

Roulement de tambour, voici les deux équipes de rêve qui vont s’affronter sous vos yeux ébahis !

Non, ils ne jouent pas tous à leur « bon » poste, mais tu penses vraiment que ce sera pire que d’habitude ?

Pour coacher tout ce beau monde : d’un côté Marco Simone, de l’autre Laurent Roussey. Et comme remplaçants de luxe : Guié Guié, Florent Sinama-Pongolle, Franck Madou, Ante Vukusic, Paulis, Quentin N’Gakoutou, Santiago Feuillassier, Kévin Mendez, Paolo Frascatore et Juan Esnaider.

Pour cette rencontre au sommet, masque obligatoire. Contre le coronavirus ? Non. Pour se cacher les yeux, ça sera bien utile.

Jean-Marc Delacrétaz : 

Oui. Garder la Pontaise comme une vieille relique, c’est comme essayer de rester ami avec une ex, ça ne sert à rien et c’est douloureux. Alors autant la faire complètement disparaître, comme ça on ne garde que les bons souvenirs et le cœur est prêt pour une nouvelle histoire d’amour.

Thierry Bientz:

Oui. Étant passé péniblement 10 fois dans ma vie à Lausanne, il est difficile pour moi de me prononcer sur la destruction d’un stade ou non. Mais quand un édifice sportif est principalement connu pour avoir abrité des concerts de rockeurs alcoolisés ou des exploits de Jamaïcains survitaminés sur sa piste d’athlétisme, il me paraît évident qu’il faut détruire cette Pontaise au plus vite pour tenter de redonner un peu de prestige à une ville qui n’en peut plus de voir son Lausanne-Sport faire l’ascenseur en permanence sur ce champ de patates. La Super League a beau être un championnat en mousse, elle ne mérite pas pour autant de voir des matches de foot se disputer dans cette enceinte du XIXème siècle !

Bastien Ndo :

Personnellement, je ne suis pas du tout attaché à la Pontaise alors sa destruction ne me ferait ni chaud ni… ah ben tiens, si. La seule fois où j’y ai mis les pieds pour un match, c’était en Europa League (2010) et il faisait tellement froid que je n’arrivais même pas à profiter du match. Et je soupçonne même l’ambiance glaciale dans le stade d’avoir aggravé mon supplice.

Victor Perrin :

On pourrait se délecter de la précision de David Gilmour lors du « A Momentary Lapse of Reason Tour » de 1989. On pourrait se pavaner d’avoir été ce chanceux « membre Cumulus » qui vécut la vivacité de Mick Jagger sur scène.

Mais au bon souvenir de ces récitals et ceux de Prince, Clapton, Elton John ou encore Michael Jackson, on se délectera surtout de celui joué par le Servette FC lors du fameux 2-5 du 2 juin 1999. Pour ça, la Pontaise devrait rester en vie. Sans manquer d’être renommée « Stade Vurens-Petrov », avec un drapeau genevois planté par Vitkieviez en personne. C’est cadeau.

Joey Horacsek :

Détruire une antiquité pareille reviendrait à détruire le Colisée de Rome (notez que l’état de décomposition est à peu près similaire entre les deux structures). La Pontaise a été construite en 1952, vous rendez-vous compte ? CC n’était même pas un projet pour ses parents, la C1 n’existait pas, le champion de Suisse de hockey était le HC Arosa et le champion olympique en titre du 100 mètres était Lindy Remigino, en 10 secondes 04. Tout cela pour vous dire que ce stade est une relique et que, dans la capitale olympique qui plus est, la place des reliques est dans un musée.

Je recommanderais donc à la ville de Lausanne de raser l’hôtel Beau-Rivage (en espérant qu’il ne soit pas classé en bâtiment historique de note 1…) pour y construire une halle afin d’y entreposer la Pontaise, comme annexe au Musée Olympique. La place disponible aux Plaines-du-Loup pourra donc servir à plein de choses, au hasard construire un mémorial à Jeff Collet et Vincent Rüfli, ou des locaux à Carton-Rouge.ch avec un Bamee Bar de 800m2, où il serait autorisé de chanter la Balade des Gens heureux. Je suis sûr que les contribuables lausannois salueraient mes propositions.

Valentin Henin :

Maintenant que le LS a son tout nouveau stade, je ne vois pas vraiment l’utilité de garder cette vieille ruine. A part peut-être pour Athletissima, mais garder ce gros bloc de béton pour 1 seul événement annuel me paraît un peu fort de café. Personnellement, j’ai toujours trouvé drôle qu’on puisse faire le tour du stade en voiture et qu’il y ait des parcmètres mais cela ne justifie à mon avis pas non plus de le garder debout.

Il y a éventuellement une raison qui pourrait me faire changer d’avis. Un quatrième concert de Michael Jackson à la Pontaise avec 40’000 personnes. Mais je veux le même style qu’en 1988 (j’étais pas là parce que j’avais -5 ans). Avec des Securitas en jaune fluo, qui mouillent les gens à l’éponge et au verre d’eau dans la gueule, des infirmiers qui passent une éponge sur ceux qui ont fait un malaise avec la pipe au bec et des mecs qui te sortent: « Michael, c’est la bête! » avec un accent vaudois à faire rougir un habitant de Thierrens. Mais je vois deux facteurs limitants: les concerts à 40’000 personnes, c’est pas très à la mode et Michael Jackson est paraît-il décédé, ce qui n’aide pas pour une performance scénique de qualité.

Raphaël Iberg : 

Non. Je n’ai jamais bien compris ce qui se passait à l’intérieur de ce vieux machin qui était paraît-il ce qui se faisait de mieux lors de la Coupe du Monde 1954, ni même s’il s’y était vraiment passé quelque chose un jour. Pour moi, c’est un mystère à la hauteur de celui de Stonehenge, autre construction circulaire dont les origines et l’usage sont aussi brumeux que la communication de l’OFSP.

Cette silhouette si familière pour l’habitant lambda du quartier si bien nommé des Plaines-du-Loup ne doit toutefois en aucun cas disparaître. Vous imaginez tous les trucs qu’il faudrait renommer à Lausanne ? On prendrait le 1 pour aller au tennis club voisin et on s’arrêterait à l’arrêt de bus répondant au doux nom «Nouveau Parking Construit Sur Les Ruines du Stade Olympique ». Les étudiants Erasmus et les touristes seraient accueillis dans la fameuse ex-capitale olympique (ben oui, on sait tous que le sobriquet de la plus belle ville du monde ne doit rien au CIO et tout à la Pontaise, c’est évident).

Bref, on déconne, la vraie raison est que ce furoncle architectural nous fait de l’ombre quand on joue sur les courts 8 et 9 du TC Lausanne-Sports (tiens, c’est marrant, il a toujours gardé son « s » celui-là) sous le cagnard.

Pierre Diserens : 

Franchement elle est déjà moche en étant fonctionnelle (oui je sais, c’est un mot assez fort), alors imaginez quand elle n’aura plus d’utilité. J’ai amené un ami architecte une fois à la Pontaise, il a failli s’évanouir. Et c’était pas à cause du prix de la bière. De toute façon, si on commence à réfléchir de la sorte pour préserver les stades de foot en l’état au nom du patrimoine culturel, ça veut dire quoi ? Ca veut tout simplement dire que les Charmilles seraient toujours sur pied et que Tourbillon ne sera jamais détruit. Et ça, c’est insupportable. Alors s’il vous plaît, pas de jurisprudence ! Foutez-moi tout ça en bas.

 

Crédit photographique :

Stade Olympique de la Pontaise in Lausanne : Sandro Senn/CC0/Wikimedia Commons https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Stade_Olympique_de_la_Pontaise.jpg

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1 Commentaire

  1. Si Yves Martin fait ce qu’il dit, je fais pareil avec le LHC…

    « Non. Profitons-en pour recréer une équipe qu’on appellerait « Lausanne-Sports » (avec un S) et qui y jouerait à son niveau, en bleu et blanc, avec des joueurs et un staff locaux, et tant pis si cela doit être avec un petit budget et contre VILLENEUVE »

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