Allemagne – Ukraine : Après la péninsule, les Ukrainiens ont perdu Lille

Khe-dira-t-on de cette performance? Si l’Allemagne est certes la première équipe à gagner par deux buts d’écart, elle n’a été sereine qu’à la 92e minute d’un match d’abord très rythmé, mais qui s’est assoupi en seconde période… Les Ukrainiens ont Crimé, pardon trimé, mais manqué de réalisme.

Le résumé.

Un scénario déjà éprouvé dans ce tournoi, avec une équipe qui ouvre le score assez rapidement, domine, mais reste jusqu’à la fin sous la menace adverse, concrétisée ou non. Les Ukrainiens ne sont pas passés très loin de refaire le coup réalisé la veille à l’Angleterre par leurs voisins/colocataires/hôtes/occupants/invités/amis/ennemis russes.

L’homme du match.

Pyatov, qui a largement soutenu la comparaison avec Neuer dans un duel au sommet. En bas, en haut, à gauche, à droite, le portier ukrainien a permis d’y croire jusqu’au bout.

La buse du match.

Comme c’est dur de désigner une buse lorsqu’on a vécu l’un des meilleures matches de l’Euro jusqu’à présent, on se  rabattra sans vergogne (et on espère que ça va pas devenir une habitude) sur les hooligans des deux équipes. Heureusement la racaille du Donbass n’est pas venue avec ses tanks, mais ce bref extrait de guérilla urbaine fait à nouveau tache, même s’il ne valait pas les scènes de la veille à Marseille (où tout est évidemment toujours plus gros…).

Le tournant du match.

Une faute qui n’en était pas une et qui a offert le coup-franc allemand décisif…. Un beau copié-collé du scénario ayant mené au but anglais la veille, sauf que cette fois-ci, les lésés ont été décrochés pour de bon.

Le geste technique du match.

Le sauvetage « à la Freddy Nock » de Boateng. Relativisé toutefois car c’est bien lui qui est à l’origine de cette chaude scène, comme de l’une ou l’autre surprise qu’il distille à intervalles réguliers, en bien ou en mal.

Le geste pourri du match.

Forcément Muller, mais ça on aurait déjà presque pu l’écrire avant le match. On n’oubliera certes pas la crasse de Kroos, avec un petit coup de coude « au passage » au visage de Kovalenko, mais la volée avortée de Muller valait son pesant de bretzels ; « planter du défenseur, flexion, extension » de la jambe et…rebond du ballon sur la tête. Bref, pour une fois, l’homme a fait ce qu’on attendrait de lui en voyant sa tronche pour la première fois. Le rictus de Muller qui s’ensuivit ressembla certainement à la gueule qu’a dû tirer Löw en découvrant l’extrait de son grattage des parties intimes.

Ce match m’a fait penser à…

Un mot croisé qu’on n’arrive pas à finir. On a trouvé plein de mots tout de suite, on s’est un peu enflammés, puis on zone, on se boit un thé, on rature, on a un mot au bout de la langue (du pied), mais on s’assoupit sur le canapé en pensant qu’on n’arrivera pas à conclure l’affaire. Bon, tout ça parce qu’on n’oserait quand même pas dire que ce match aurait pu faire penser à 45 minutes de vaillante résistance contre un envahisseur étranger plus expérimenté et plus puissant, avant de capituler quelque peu et d’accepter cette domination avec un certain fatalisme.

L’anecdote.

Il a fallu 67 minutes avant le premier carton jaune du match! Même si l’homonyme de l’acteur de Mr Bean aurait pu mettre la main à la poche à une ou deux reprises auparavant, ça témoigne d’une ambiance différente de celle des bastons d’avant-match.

La minute Pierre-Alain Dupuis.

Tout d’abord, la seconde Pierre-Alain Dupuis… Au retour sur le plateau après la page publicitaire de fin de match, une phrase pour résumer le match: « Victoire 4-0 de l’Allemagne contre l’Ukraine ». La prochaine fois, il faudra planquer le whisky pour pas voir double, car 4 et 0 c’était sûrement le degré d’alcool de la bouteille.
Quant à la minute PAD, il fallait pour la vivre être courageux, c’est-à-dire allumer le poste une douzaine de minutes avant le match pour voir la présentation mode « Les feux de l’amour » des mésaventures allemandes des dernières semaines (http://www.rts.ch/sport/rtssport-bonus/7797625-les-feux-de-la-ruhr.html). Autant dire que quand l’équipe des sports de la RTS essaye d’imiter celle du divertissement, le résultat est aussi prévisible que mémorable.

Le tweet à la con.

#EuroCR : On s’est bien poilés aujourd’hui, entre Turan qui se recoiffe avant la volée de Modric et Löw qui se gratte l’entrejambes avant reniflage.

La rétrospective du prochain match.

Le match des Weltmeister contre la Pologne risque de ressembler furieusement à cette entame de compétition. De même, les Irlandais du Nord risquent de faire bis repetita. Quand on entend leur sélectionneur dire que collectivement, ils n’auraient pas pu faire mieux que leur premier match, il y a du souci à se faire. Et quand on pense qu’ils ont fini devant la Roumanie en qualifs…

 

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1 Commentaire

  1. Merci pour ce grand moment de la RTS que ces feux de la Ruhr, moment qui m’avait échappé. Mémorable, c’est le mot !

    Je profite de ce commentaire pour remercier tous les auteurs de Carton Rouge de refaire revivre ce fabuleux site qui m’avait tant manqué. Je constate que ces longs mois d’absence n’ont en aucun cas altéré votre talent ! C’est un vrai plaisir de vous suivre tous les jours !

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