Aztèques saignants ou sombres héros ?

Or donc, le Mexique lance sa campagne de Russie en même temps que celle pour obtenir le tournoi de 2026, en compagnie des Etats-Unis et du Canada. Quelle délectation que de voir Trump soutenir la candidature commune avec un pays qu’il aimerait voir derrière un mur.

Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?

Les looks ont changé, les pays aussi…

Parce qu’en bon rédacteur de CR, j’aime les clichés et qu’avec le Mexique on est servi. Et c’est tout de même le pays hôte du premier Mundial accompagné d’un album Panini (1970) ainsi que du premier Mundial qui m’a permis d’en tenir un entre les mains (1986).

Comment se sont-ils qualifiés ?

Sur son chemin, le Mexique n’a pas à passer par la case Bermudes, Barbade ou encore St Kitts-et-Nevis, qui contrairement aux Liechtenstein, Gibraltar et Saint-Marin en Europe, se déchirent d’abord entre eux avant d’aller essayer de taquiner les gros poissons.

Mais même ainsi, les Aztèques ont entamé une tranquille balade contre les autres pseudo-gros bras de la région, qui avaient pour nom Honduras, Salvador et Canada. Pour ce premier pas vers la Russie : cinq victoires avec au minimum deux buts d’écart suivies d’un nul anecdotique; 13-1 de goal average. Puis suivit la dernière phase de la qualification, finie en tête également, avec cinq points d’avance sur le Costa Rica. Autant dire que ce fut une formalité, dans une zone certes pas fortiche mais où les yankees sont tout de même restés à quai !

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Présente-nous la star de l’équipe.

En visant une participation à sa 5e Coupe du Monde, Rafael Marquez compte égaler le record. Mais à moins d’un an du club des quadras, il n’est plus vraiment un premier choix. Par contre, en ce qui concerne la coke, il semble en pôle position, comme en témoignent ses récents démêlés avec la justice US pour son rôle de blanchisseur de fric. Du coup, il laissera peut-être la vedette à Chicharrito (qui n’a néanmoins toujours pas confirmé tout son potentiel) ou à Ochoa (qui, malgré ses exploits de 2014 au Brésil, n’a pas trouvé mieux qu’un contrat au Standard de Liège).

On parle du foot mexicain, mais il ressemble à quoi le championnat du Mexique ?

Evidemment, si on est tout en haut des tribunes de l’Estadio Azteca de Mexico, on ne voit que 22 énormes sombreros courant sur la pelouse et, pour peu que le ballon colle aux pieds de celui qui le conduit, le cuir n’apparaît qu’au moment des passes et des tirs. Mais ce visuel problématique n’empêche pas les hinchas d’être chauds comme le Popocatepetl. Y a qu’à demander à Gignac, qui enquille à Monterrey dans une ambiance survoltée.

Pour éviter de nommer Carlos Slim et ses dizaines de milliards, on va plutôt penser à une femme, par exemple Frida Kahlo, même si on a plus que le droit de ne pas aimer ses oeuvres.

Fais-nous rêver avec les Mexicains, mais dans un autre sport…

La boxe ne fait pas ou plus rêver grand monde, à part ceux qui comatent après s’être pris quelques beignes. Mais au Mexique, Julio César Chavez  (six fois champion du monde, dans trois catégories différentes, bande d’ignares !) est une légende du noble art, qui y est éminemment populaire. Il faut dire que dans un pays habitué à la guerre des gangs et aux kidnappings, se castagner avec nos seules pognes doit sembler être un loisir tout ce qu’il y a de plus doux.

Au fait ça mange et ça boit quoi les Mexicains ?

Une coutume surprenante de ce pays ?

Visiblement, au Mexique, on ne fête pas un bon résultat tout seul. Après la victoire 1-0 contre l’Ecosse en match de préparation, une bonne partie du groupe avait encore suffisamment d’énergie pour s’entourer d’une trentaine de vendeuses de charme. Bref, la seule chose qu’ils ont gardée vierge ce jour-là, c’est leur cage.

Les coquins sont apparemment coutumiers du fait, les membres (c’est le cas de le dire) de la sélection n’en étant pas à leur première fois (c’est aussi le cas de le dire). Mais là franchement, trente, ça fait vachement beaucoup; il s’agissait sûrement du dernier test du cadre élargi, avant la sélection définitive des 23 accompagnantes qu’ils embarqueront en Russie (où elles auront d’ailleurs une sacrée concurrence).

La fédération a décidé de ne pas sanctionner les joueurs car c’est vrai que ça aurait été con de se priver de la moitié de l’équipe juste avant d’entamer un tournoi majeur.

En tout cas, Gignac a passé de l’OM et son « Droit au but » au Mexique et son « Droit aux p…. ».