Vous vous souvenez certainement du premier volet de notre petit musée des erreurs dans lequel le non moins atroce Paul Carruzzo vous présentait certains des maillots de foot les plus hideux de l’histoire récente. Du haut de notre collection de 59 euh pardon 60 maillots de hockey (oui, oui, on vient de les compter, et on avait failli oublier notre fameux chandail britannique acheté spécialement pour les Mondiaux 2020 en Suisse *tousse tousse*), on se propose de vous emmener dans un autre musée des bévues industrielles. Celui des chandails les plus abjects sévissant, ô ironie, dans le plus beau des sports. Du haut de notre mauvaise foi, on en a choisi 6 parce que… enfin pourquoi pas. Le tout est classé par continent et par ordre alphabétique. On vous laisse le soin de les classer par ordre esthétique dans le sondage en fin d’article.
1. Amérique du Nord
Dallas Stars (2003-2006)
Prenons le taureau par les cornes et commençons par le maillot qui est à l’origine de cet article. Comme les Dallas Stars viennent de sortir un nouveau « alternate jersey » ou troisième jeu de maillots pour la saison prochaine, c’était l’occasion pour tous les fans de la franchise de hurler leur amour inconditionnel ou, a contrario, de japper leur haine indéfectible pour un autre célèbre – et ô combien controversé – alternate sur les réseaux sociaux. On veut bien sûr parler du fameux Mooterus, une tunique qui a écorné la réputation des Stars entre 2003 et 2006. Évidemment, lorsqu’on veut représenter la constellation du Taureau sur son logo et que le résultat ressemble bien plus à un utérus (oui, le surnom du maillot vient de là…), ça la fout mal. A tous ceux qui pensent que le débat est devenu un moo(t) point* 14 ans plus tard, il suffit d’aller jeter un œil sur le moindre post mis en ligne par la franchise texane ayant trait de près ou même de très loin à un uniforme du club pour que l’infâme Mooterus revienne au galop dans toutes les conversations, transformées pour l’occasion en véritables combats des reines entre les partisans et les détracteurs de ce que d’aucuns osent encore appeler un vêtement.
*Merci à Joey Tribbiani pour la vanne monstre élitiste.
Montréal Canadiens (2008-2010)
Encore un de ces fameux alternate jerseys produits par un directeur artistique proche du coma éthylique. Même les Dalton n’oseraient pas s’évader dans un tel accoutrement. Il est important de souligner que c’est pour commémorer la saison 1912/13 (pas loin de la date du dernier titre de la franchise favorite de tout Romand qui se respecte, également fan de Liverpool et/ou du Barça) que cet immondice a été produit et non pas pour rendre son adversaire du soir épileptique. Si on ne connaissait pas la véritable cause du début de la Grande Guerre, on n’irait pas chercher beaucoup plus loin.
Certains supporters jurassiens du Tricolore auraient même été jusqu’à dire: « Ça fait droit chier la CAC ! » en voyant ce truc informe.
Vancouver Canucks (1978-1984)
Au niveau des maillots couleur moutarde, il y a du niveau. On aurait pu vous présenter ici les balbutiements du stagiaire en design des Nashville Predators au début des années 2000 ou encore un maillot extérieur souvent utilisé par le Genève-Servette HC. Sauf qu’en Colombie-Britannique on avait carrément changé les couleurs (vert et bleu) de la franchise dans son entier pour fourguer ce machin aux fans. On lui laissera sa valeur sportive puisque les Canucks n’ont jamais raté les playoffs vêtus de cette espèce de drap qui rendrait d’un coup ses facultés visuelles à un daltonien. L’histoire de dit pas si le « Flying V » a inspiré le port du sautoir fluorescent par nos chères têtes blondes pour rallier le trottoir opposé en toute sécurité. Même si on imagine que traverser la route vêtu de ce costume d’ Halloween au rabais (notez la couleur courge avariée) doit être plutôt dangereux pour les automobilistes.
2. Europe
Adler Mannheim (2019)
Contrairement aux autres clubs cités dans cet article, les Aigles de Bade-Wurtemberg ont au moins l’honnêteté de nous avouer que leurs maillots d’échauffement pour la saison dernière ont été imaginés par des enfants en bas âge. C’est lors d’un concours à 31 gagnants selon Swiss Habs (qui continue, lui, de ne pas citer ses sources) que les dirigeants de l’organisation allemande ont eu la riche idée de distribuer des néocolors à la ronde. Les oeuvres des 160 participants à la compétition peuvent être consultées sur le site officiel des pensionnaires de DEL. On vous en montre quelques unes ici, pour le plaisir des yeux (surtout si le COVID vous a déjà fait perdre le goût et l’odorat).
EV Zoug (années 90)
Disons-le d’emblée, tous les maillots suisses de la dernière décennie du XXème siècle sont aussi repoussants les uns que les autres (le CP Berne nous vient rapidement à l’esprit). Mais le Eissportverein Zug version nineties mériterait son propre article. On vous présente ici une sorte de sapin de Noël couplé aux feux d’artifice du 1er août et du Nouvel An (ceux de Tchernobyl et Fukushima) en termes d’explosion de couleurs immondes et potentiellement dangereuses pour la santé. Si vous voulez éviter une cécité instantanée, chaussez vos lunettes de soleil (mettez-les bien sur votre masque pour éviter la buée) avant d’y jeter un œil prudent.
On ne serait pas plus surpris que cela si on nous annonçait que le designer de ces haillons innommables était Andre Agassi lui-même, dans sa première vie chevelue, fluo et sous crystal meth. Voilà qui nous rappelle que Nike a eu une véritable illumination (au propre comme au figuré) en ressuscitant les tenues du Kid de Las Vegas lors du dernier US Open. De là à penser que jouer le tournoi à huis clos était dès lors la seule solution envisageable…
SC Rapperswil-Jona Lakers (2005-2011)
Au vu des premiers échantillons, on se prend presque à penser que le fameux maillot turquoise du Rappi des années 2005-2011 (remplacé ensuite par un bleu à peine moins suspect entre 2011 et 2018, puis par le rouge actuel en 2018) n’est pas si moche après tout. Presque. On remarque tout de même que la transformation de la plupart des maillots de notre championnat en panneaux publicitaires à taille humaine atténue la brûlure de la rétine sur ce coup. On apprend également que l’arrivée de cette couleur qui devrait être interdite aux moins de 18 ans a coïncidé avec le changement de nom (révolutionnaire lui aussi) du club de Rapperswil-Jona à Rapperswil-Jona Lakers. Les baigneurs ont de quoi être inquiets si on cherchait vraiment à représenter la teinte dominante du Lac de Zurich sur ces frusques.
A noter qu’on s’est concentré ici sur des maillots ayant eu une durée de vie de plus d’une rencontre. Pour une collection de maillots heureusement fort éphémères, cliquez ici, ça en vaut la peine ! On refusera par contre de mentionner la nouvelle collection Reverse Retro que la NHL vient de sortir dans le seul but de nous alléger une fois encore d’un paquet de pognon car ils sont bien trop beaux. Enfin, dans l’ensemble. Hein, Arizona Coyotes ?
Et en ce qui concerne notre liste non exhaustive, loin s’en faut, vous avez jusqu’à la fin du mois pour nous donner votre opinion !
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