Les matches amicaux, ça sert à quoi ?

Coincés entre deux journées décisives dans tous les pays d’Europe, les matches amicaux internationaux de ce milieu de semaine arrivent comme un cheveu sur la soupe pour les joueurs. La preuve ? La plupart des stars des championnats de haut-rang se font porter pâles les unes après les autres.

Nani qui marque contre Liverpool ? Forfait. Cristiano Ronaldo qui flambe avec ManU ? Blessé (bon quant à savoir si il simule…). Benzema et Henry, les attaquants de l’équipe de France ? Out. Des exemples concrets pour une problématique qui devient de plus en plus patente pour la FIFA. Mais bon sang, à quoi servent ces matches dont l’intérêt sportif est aussi fort qu’un trot attelé à Longchamp ?
 
Les équipes qui préparent l’Euro peuvent effectuer une ultime revue de détail me direz-vous. Mais lorsqu’un sélectionneur ne dispose que des 2/3 de son effectif, est-ce réellement pertinent ? Cela permet de voir une énième fois Nkufo traîner son spleen à la pointe de l’attaque de l’équipe de Suisse, certes, mais plus personne n’est assez crédule pour imaginer que l’ancien joueur d’Echallens a encore une chance de faire partie du XI helvétique.

La hantise du dopage

Alors que les titres nationaux respectifs se jouent dans tous les grands championnats et que certains clubs sont encore en lice dans une, deux ou trois compétitions, la plupart des stars ont besoin de souffler. La problématique des cadences infernales des joueurs n’a jamais été vraiment mise sur le tapis.
 
Faudra-t-il attendre une «affaire Festina» dans le monde du ballon rond pour qu’on se rende un jour compte que d’évoluer en Norvège le mercredi soir puis de recevoir Birmingham le samedi midi sur son terrain est tout simplement inconscient pour un organisme normalement constitué ? Enfin, oui, le dopage a déjà été largement évoqué dans les hautes sphères du foot, mais la question a vite été balayée du revers de la manche par Sepp Blatter et ses camarades.
 
Avec le Championnat d’Europe en point de mire, l’heure n’est plus aux essais pour les sélectionneurs. Même l’Angleterre se déplacera au Stade de France avec une équipe très expérimentée, alors que le onze anglais a besoin de sang neuf après l’humiliation de la non-qualification pour l’Euro. On se dit alors que ces rendez-vous de mercredi sont faits pour rôder une tactique et huiler le collectif…

Trois jours de travail

Le Portugal sans Ronaldo, la France sans Henry, la Suisse sans… Streller et j’en passe joueront forcément différemment sans ces éléments. De plus, les équipes ont été réunies lundi et se sépareront jeudi matin déjà pour leur grande majorité. Comment alors parler de travail tactique, de mise en place du collectif, de cohésion du groupe ?

Alors que les intérêts financiers du football de club mangent la grande majorité des ressources financières du ballon rond, voir deux équipes portant des maillots sans sponsor et se battre pour le drapeau est certes honorable et rafraîchissant. De plus, cela donne des rentrées financières non-négligeables pour les Fédérations nationales. Mais une réflexion sur le plus important, l’intégrité physique des joueurs est à mener au plus haut vite, sous peine de vivre des lendemains qui déchantent et de retrouver quelques cadavres de seringues dans les placards.