Tottenham : All (f)or Nothing

Après le premier article de cette rubrique sur le vaillant Nicolas Anelka, le deuxième volet vous fera rester dans l’univers du foot, mais plonger plus précisément dans celui du club anglais ayant probablement la plus grosse étiquette de loser du Royaume : Tottenham Hotspur. Pas besoin d’avoir Amazon Prime Video, on vous raconte tout, plus un petit peu.

Le documentaire s’ouvre avec la narration du possible futur James Bond, Tom Hardy, dont on se demande bien comment il a pu passer de Venom ou Peaky Blinders à ce documentaire. Dans les minutes qui suivent, de nombreux évènements s’enchaînent. Tout d’abord, l’inauguration du nouveau stade de Tottenham, à travers un match de NFL dont se félicite Daniel Levy, l’insupportable propriétaire du club, dont on détaillera les faits d’armes plus bas. Lors de cette fête, on peut notamment voir que Mauricio Pochettino, l’homme qui attire toutes les louanges et qui a amené les Spurs à leur première finale de C1 de leur histoire, avait visiblement prévu autre chose pour son dimanche et n’a pas l’air très intéressé par ce sport incompréhensible qu’est le foot US. Lors de la soirée mondaine qui clôture cette journée inaugurale, on notera également la phrase lourde de sens de Levy, qui annonce, en référence à la brillante saison précédente, « we need to build on that momentum ». Dans la séquence suivante donc, nous apprenons que le club réalise un début de saison franchement moyen et que, pour son premier match européen dans son nouveau stade, il perd 7 à 2 face au Bayern.

On notera au passage que le nouveau stade de Tottenham a une forme de cuvette de chiottes. De là à dire qu’il accueille une équipe de merde…

Peu après, l’icône Pochettino est limogée avec autant de tact qu’un entraîneur à Tourbillon et Mourinho est annoncé pour prendre sa succession, moins de 24 heures plus tard. Sa venue sera par ailleurs saluée par Serge Aurier, qui, lors du premier jour d’entraînement, renversera malencontreusement sa boisson dans les baskets de l’ancien coach de Chelsea. Une manière un peu plus soft de chier dans les bottes de l’entraîneur, une grande spécialité de l’Ivoirien. Mais revenons un peu sur Mourinho.

Docteur Chelsea & Mister Club

Arrogant, machiavélique, insupportable. Quels autres adjectifs pourraient mieux caractériser «The Special One» ? Oui, mais ça c’était avant. Avant la performance hollywoodienne délivrée par José Mourinho dans cette série Amazon où l’on a pu découvrir des facettes de son caractère qui le rendraient franchement buvable, humain et souvent très drôle. Avons-nous retourné notre veste au sujet de ce personnage en visionnant cette série somme toute fort moyenne ? Honteusement, on vous dirait que oui ! Et nous allons vous expliquer pourquoi dans les passages qui suivent.

L’arrivée de Mourinho aux Spurs a permis aux journalistes des tabloïds de l’Albion d’illustrer leur passion pour les polémiques, mais ils se sont vite fait calmer par le Portugais. A la question : «Vous ne pensez-pas que les supporters de Chelsea vont vous traiter de traître en acceptant ce job aux Spurs?», José leur répondit du tac au tac: « De la traîtrise vraiment ? J’ai gagné trois titres pour ce club….et ils m’ont mis à la porte », et de poursuivre, « j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Frank Lampard, je lui donnerai une accolade avant notre rencontre contre Chelsea ce dimanche, mais j’espère du fond du cœur qu’il perde ce match». Ensuite, mis à mal sur une question relative à la confiance limitée que les supporters de Tottenham donneraient à l’ennemi juré du sud de Londres, le «Mou» leur pondit cette réponse royale : «Les supporters de White Hart Lane doivent me percevoir comme Mister Inter, Mister Real, bref un Mister Club avant tout». 

Ce qui est sûr, c’est que le technicien portugais ne pensait pas avoir mis les pieds dans un club où les joueurs ronronnaient un peu et subissaient le contre-coup psychologique de leur défaite en finale de Ligue des Champions face à Liverpool. «Vous ne seriez pas dans ce club si vous n’étiez pas d’excellents joueurs» (bon pour Aurier, ça peut se discuter), leur lâcha-t-il lors de sa première causerie pour booster le moral de ses troupes qui volait aussi haut que leur position au classement. Et ce ne fut que le début car Mourinho passa nombre d’avant-matches à rabâcher les mêmes concepts motivationnels tant son groupe de joueurs apparaissait bloqué dans son passé un peu trop cossu : «Le plus important dans la vie, c’est le courage, l’amitié et l’honnêteté. Vous êtes un groupe de bons gars, mais pendant 90 minutes, vous devez devenir une équipe de salopards, mais des salopards intelligents. Car si on joue contre les Wolves avec une mentalité de Mickey Mouse, they will fuck us !». Ce qui fut le cas, pour l’anecdote.

 

Ne me cherchez pas des Mou’ises.

Pas si Mou finalement !

Brutalement honnête et réaliste, il ne nous étonnerait guère que le «Special One» ait eu des ancêtres originaires d’Andermatt. Furieux après une première mi-temps catastrophique à Sheffield, il remit ses joueurs en place dans les vestiaires : «J’étais un joueur de merde dans une équipe de merde. Mais je n’aurais jamais commis vos erreurs défensives». Et alors qu’on pensait qu’il allait faire tout un foin de la «petite» chicane sur le terrain entre Lloris et Son, le Sud-Coréen ayant oublié de se replier défensivement, Mourinho sortit évidemment l’alcool à brûler pour fustiger Son. «Si tu prends le reproche de Hugo du bon côté, tu grandiras en tant qu’homme. Sinon, tu resteras un petit enfant gâté. Vous progresserez en exigeant plus de chacun de vos coéquipiers». Durant ces six heures de programme, et ce de manière surprenante, on ne vit le technicien portugais perdre les pédales qu’à une seule reprise, après une première mi-temps nullissime à Crystal Palace. Petit extrait du vent reçu par les joueurs à cette occasion: «Vous voulez de la pression ? Je vais vous la mettre. Notre ambition d’être européens la saison prochaine est en lambeaux si on perd ce match. Je peux vous donner 1’000 raisons de pourquoi nous sommes à chier aujourd’hui. Mettez de l’intensité, bordel. Ce match est important. Fuck !».

Mou Rire

En filigrane durant cette série, José Mourinho nous a gratifié de nombreux monologues sarcastiques pour certains, hilarants pour d’autres et qui viennent mettre à mal l’image de l’entraîneur bougon que certains ont pu se faire de lui. Lorsqu’un journaliste lui demande pourquoi les Spurs refusaient d’accepter une offre de transfert pour Christian Eriksen, le Portugais lui répondit gentiment que «si nous ne recevons pas d’offre pour lui, comment pourrions-nous le vendre ?». De même que lorsqu’un autre journaliste le titille sur le fait que N’Dombélé n’avait pas débuté le match contre West Ham, José lui cloue le bec en lui répondant que malheureusement et après avoir relu les règles de la FIFA, il ne pouvait pas débuter le match avec 12 joueurs sur le terrain !

Toutefois, au-delà de ces drôleries toujours assenées avec un petit sourire en coin, le quinquagénaire portugais n’oublie pas de se remettre en question en fin de saison et d’afficher clairement son ambition pour celle à venir:  «J’ai gagné trophée après trophée dans les clubs que j’ai entraînés et je n’aurais jamais imaginé célébrer le fait d’arriver 6ème au classement final. Mais je ne suis pas ici pour jouer les faire-valoir. I want to win titles, and next season is going to be exactly that». God might fucking hear you José…or not !

Mais revenons à nos Mou’tons

Dans la chronologie du documentaire – cette incartade sur le coach mise à part –  nous sommes alors au milieu du premier des neuf épisodes de la série et un bon tiers de la saison a déjà été parcourue. Mais comment les gens de chez Amazon vont-ils nous tenir en haleine pendant encore tout ce temps en enchaînant aussi vite les évènements ? Deux solutions. L’une est de caser le plus de bouts de matchs possible avec des ralentis et de la musique épique pour faire comme dans le film Goal et rendre les actions plus héroïques. L’autre est de nous faire rentrer dans le quotidien de l’équipe à travers des interviews souvent sans saveur, notamment celle d’un journaliste spécialisé qui a un petit air de John Malkovich, des entretiens entre Mourinho et ses joueurs dans lesquels on se rend compte que Harry Kane a la même voix que Mr Bean – en plus de partager le même quotient intellectuel – ou encore de simples moments de vie au centre d’entraînement. Ces moments sont d’ailleurs plutôt sympas dans l’ensemble mais permettent également de se rendre compte que si des joueurs comme Winks, Vertonghen, Eriksen ou Lucas Moura ont l’air d’être de bons types et de grands professionnels, d’autres comme Dele Alli sont carrément de véritables philosophes, nous offrant de grands moments d’introspection notamment lorsque ce dernier demande à son masseur si c’est mieux de mettre un peu d’eau sur sa brosse à dents avant ou après avoir mis le dentifrice. Ou quand il nous propose son top-3 des meilleures barres chocolatées.

Dans la peau de Jason Burt (oh allez, il ressemble quand même un peu à Malkovich…).

Les épisodes suivent donc de manière chronologique l’avancée de la saison des Spurs. Le schéma habituel a généralement toujours un peu le même rythme, avec une équipe très inconstante, des blessures à répétition, Mourinho ou Levy qui pleurnichent pour une raison quelconque, des désillusions ainsi que des moments d’anthologie, souvent en lien avec les discussions du technicien portugais dans son bureau. Exemple parmi tant d’autres, juste après son arrivée, le « gaffer » convoque Eric Dier pour lui exprimer sa confiance et lui dire combien il compte sur lui. Résultat, après une petite demi-heure lors du match suivant, le même Dier est sorti par son coach après une prestation digne d’un Johan Djourou des grands jours. Un autre exemple pour le plaisir, lors du mercato hivernal, l’insupportable Danny Rose, que l’on ne voit que se plaindre les rares fois qu’il apparaît lors du reportage, vient pour réclamer davantage de temps de jeu. La discussion s’envenime et le latéral anglais ira jusqu’à traiter texto ses coéquipiers de merdes. La séquence suivante le montre donc quitter le club pour aller jouer six mois en prêt à Newcastle. Action, réaction.

Mais toute la série ne tourne pas autour du technicien lusitanien. On peut également parler de ses capitaines, Harry «cro-magnon» Kane, ou Hugo Lloris qui reprend le brassard en cours de saison, suite à sa terrible blessure au coude. Le gardien français, aussi constant que charismatique, reprend par là même sa place aux dépens de Paulo Gazzaniga, qui a été élu Homme du Match pour la dernière partie avant le retour de Lloris. Quand on dit que le foot est ingrat. Le portier français nous gratifie dès lors de ses nombreuses interviews et discours dans un anglais que ne renieraient pas Michel Platini ou Emmanuel Macron. Mais nous sommes sévères avec le cerbère tricolore, qui a globalement plutôt l’air d’être un bon type, malgré l’altercation avec Son évoquée précédemment.

Un autre thème central de la saison des Spurs, et par ricochet du chef d’œuvre d’Amazon Prime – quand on a autant de faux-raccords dans un documentaire, on peut parler de chef d’œuvre – est bien entendu les blessures de la quasi-totalité des cadres de l’équipe. Tous ou presque y passent. Kane, Lloris, Bergwijn, Davies, Sissoko, Ndombélé, Lamela ou encore Son. Son d’ailleurs, qui se fait remarquer lors de sa blessure au coude. Il refuse d’abord d’aller faire une IRM, arguant que s’il ne sait pas ce qu’il a, il n’est par définition pas blessé et peut jouer. Mourinho abonde en son sens, en disant qu’il va le faire jouer. Finalement, il faut une intervention pleine d’autorité du médecin du club, qui force le Coréen à aller faire des examens, qui ne révèleront rien de moins qu’une fracture…

Lloris, Bergwijn, vous aimez les films sur les gladiateurs ?

Les blessures sont souvent les prétextes à la plus grande occupation des membres de Tottenham durant cette série : pleurnicher. Mourinho pleurniche bien sûr de l’avalanche d’indisponibilités de ses joueurs, mais aussi du calendrier surchargé, du Boxing Day qui est une aberration (il ne s’en plaignait pas quand il construisait ses titres à cette période avec Chelsea) ou encore de l’attitude de ses joueurs. Heung-Min Son pleurniche et râle à chaque fois que la parole lui est donnée. Dele Alli pleurniche après les contre-performances, ce qui a le don d’agacer Eric Dier, qui pleurniche de cela. Et Daniel Levy pleurniche dès qu’il se rend compte qu’il ne pourra pas rentabiliser quelque chose aussi bien que ce qu’il avait prévu, c’est-à-dire très souvent.

Levy Tuche pas le puck

D’ailleurs disons-le tout de suite, Daniel Levy est un personnage exécrable, qui sous ses airs de faux-cul est un véritable faux-cul et qui, de plus, porte un intérêt disproportionné à l’argent. Très vite dans la série, il devient évident qu’il n’y connait absolument rien au foot et encore moins à la psychologie quand il s’agit de régler des problèmes avec ses joueurs. «Je voue une passion sans fin pour le quartier de White Hart Lane, je veux aider à la reconstruction de ce quartier». C’est flagrant. Car à part un stade hypermoderne, les rues ressemblent plutôt à celles de Raqqa en Syrie. Ce râteau de Levy n’a ostensiblement pas dépensé un penny pour ces quartiers pauvres du nord de Londres. Les valeurs humaines de ce triste personnage sont également proches du néant et sont apparues au grand jour lors du limogeage de Pochettino : «J’ai vraiment eu mal au cœur de le licencier, mon cœur me disait que non, mais ma tête m’a forcé à dire oui. Mauricio est un peu énervé mais ça va lui passer avec le temps, et l’on sera de nouveau amis». Nous, on pense que c’est moins sûr qu’une intervention de Kevin Fickentscher…

Oh ! Un Jeff Tuche rasé !

Tellement radin, ce pingre de Levy n’a jamais su mettre des cartouches sur la table pour remplacer les claudicants Son et Kane alors que le mercato d’hiver lui tendait les bras: «On fera peut-être des transferts, mais peut-être pas, on fera peut-être des prêts, mais peut-être pas, c’est un peu l’inconnu». Jeff Tuche, sors de ce corps ! On notera même cette phrase absolument magique lors de ce même mercato : «Le modèle de ne faire qu’acheter des joueurs n’est pas une solution à long terme». Évidemment que non, c’est bien plus rentable de former de joueurs pour les vendre. D’ailleurs, combien de joueurs formés au club sont encore aujourd’hui membres de l’équipe première à part entière ? Deux, que deux ! Winks et Kane. Même United en a davantage. Au bout du compte, l’ambition personnelle du « chairman » de gagner des titres pour les Spurs n’est pas du tout en adéquation avec son carnet de chèques. Difficile, donc, d’imaginer Tottenham remporter quoi que ce soit tant que Daniel Levy restera à la direction du club: «Pour un club de notre stature, gagner des trophées doit devenir une seconde nature». Mais oui, rêve toujours et crois au Père Noël…

Tottenham ’till I cry

Et le Père Noël, les joueurs de Tottenham y ont cru quand, au mois de mars, la saison est suspendue en raison de ce qui est alors une épidémie assez mystérieuse. À ce moment-là de l’exercice, les Spurs sont mal en point. Leurs meilleurs joueurs sont sur la touche pour encore longtemps, ils sont à la rue en championnat, éliminés de la FA Cup et, cerise sur le gâteau, viennent de se prendre un sec 4-0 sur l’ensemble des deux matches contre l’ogre Leipzig en huitièmes de Ligue des Champions. On notera d’ailleurs la tirade du Special One juste avant le match aller: «Je ne pense pas que ce sera facile pour Leipzig de jouer contre nous. Je suis sûr que nous allons marquer des goals». Heureusement qu’il est meilleur entraîneur que devin. Mais vous l’aurez compris, le Covid arrive à point nommé pour les Londoniens. Certains joueurs fantasment même sur une annulation pure et simple de la saison. Finalement il n’en sera rien, et nous retrouvons l’équipe quelques semaines plus tard pour la fin de ce qui est la plus longue saison de l’histoire de la Premier League (on n’a pas vérifié mais comme ils le répètent environ 800 fois dans le documentaire, on les croit). Tottenham accrochera même la sixième place qualificative pour la Ligue Europa, qui est vécu comme un succès compte tenu des conditions. On a une mentalité de winner ou on ne l’a pas. Notons au passage l’intervention de ce grand penseur du XXIème siècle qu’est Dele Alli, qui racontera à une membre du board qu’il a trouvé le confinement utile puisqu’il en a profité pour apprendre à cuisiner. Avant d’ajouter, le plus sérieusement du monde et non sans une bonne dose de fierté, que maintenant il sait se faire chauffer des haricots au micro-onde. Ah, les Anglais et la cuisine…

Voilà donc pour ce fameux «All or Nothing» sur Tottenham Hotspur, ou plutôt Jambon-mort flèche-chaude, comme dirait notre confrère Olivier di Lello. Difficile de tirer une vraie conclusion de ce documentaire. Certains moments sont à mourir de rire, d’autres font presque pitié. Certains protagonistes sont admirables, d’autres se ridiculisent totalement. Mais dans l’ensemble, pas sûr que l’entité qui a pour logo un poulet en équilibre sur un ballon de plage en sorte vraiment grandie. On y voit un club qui a raté totalement sa saison, un président incompétent et cupide, un entraîneur totalement dépourvu de vision à long terme et une équipe qui, certes talentueuse, est aussi inconstante que notre courage à se taper les monologues de Levy sur les finances de son usine à fric. Et si certains moments magiques de la saison des Spurs y sont montrés, comme la montée de Dier dans les tribunes à la fin d’un match pour se battre avec un spectateur, la bagarre Son – Lloris, le limogeage de Pochettino ou le départ un peu polémique d’Eriksen, d’autres sont éludés comme le service militaire de Son en Corée, Aurier qui ne respecte pas le confinement ou encore Vertonghen qui se fait remercier sans états d’âme après sept ans passés au club. En tous les cas, après avoir visionné cela, on penserait davantage à titrer «Tottenham au s’cours» plutôt que de dire que Londres est la cité (de la) Spur.

Cet article a été co-écrit par Paul Carruzzo et Joey Horacsek

 

Crédits photographiques:

Image de tête: Stepro/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Stepro

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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