4°3 le soir

Le capra ægagrus hircus est élevé pour sa viande, sa peau et également pour son lait. Pour y observer un cheptel dans la région lausannoise, il existe deux options principales : monter à Sauvabelin ou alors se diriger du côté de Malley les soirs de représentations. Nous avons donc choisi la deuxième solution en ce samedi soir pour voir ce qu’il en était.

D’accord, c’était gratuit. Mais on sème un peu ce que l’on récolte non ? Mælström d’électrons libres sans aucun lien entre eux, la version automnale de ce LHC version 2009-2010 suscite bien des interrogations dans le microcosme du hockey. Sans avoir la preuve de l’existence d’un continuum espace-temps possédant plus de trois dimensions, il paraîtrait que le cerveau humain n’est pas assez développé pour concevoir et pouvoir se représenter une telle entité. C’est un peu le sentiment qui se dégage lorsqu’on évoque le club vaudois. Trêve de bourrage de crâne, voici ce qui s’est passé ce soir-là en inversant la série chronologique suivant cette logique.

Nightlife

Comme vous le savez bien, on ne fait jamais dans le recyclage à Lausanne. Pourtant, Terry Yake et Dave Chambers feront une petite entorse à cet adage en reprenant la bonne vieille méthode de Mike McParland, soit la tournée des bars lausannois afin de s’assurer que leur progéniture ne se disperse pas dans certains lieux de débauche. Non pas que les joueurs du LHC n’ont pas le droit de s’octroyer des moments de détente, mais compte tenu de la situation sportive du club, un tour de vis est nécessaire et ce malgré cette dernière victoire acquise face à un très faible adversaire.

Darling, 4h19 : Après plusieurs tentatives infructueuses à la Zapoff, au Loft et au D!, l’entraîneur lausannois affublé de son assistant croisent Oliver Schäublin, Thomas Rüfenacht et d’autres joueurs dans cet endroit surbondé. Visiblement, on s’est trompé de saison… Même les propriétés spécifiques du LHC influent sur l’espace spatio-temporel au-delà de Malley. N’y comprenant plus rien, Yake et Chambers quittent donc le Darling en mode aléatoire.
Étoile Blanche, 1h18 : Bingo ! Anthoine Lussier est pris la main dans le sac. Cependant, le Franco-Suisse – l’œil vif et le sourcil implacable – tient un discours et une argumentation structurée. L’éthylomètre est formel : le numéro 38 lausannois est bien en-deçà de la limite. Aucune charge ne peut être retenue contre Anthoine Lussier, d’autant plus que l’attaquant est l’un des meilleurs éléments jusqu’à présent. Terry Yake et Dave Chambers partent de l’établissement la tête basse en grommelant.
Central, 0h57 : Dans la mecque du roulage de mécanique, première rafle de notre duo de choc. Persuadé d’être tombé sur un premier spécimen, Dave Chambers se rue au fond du bar où il a pensé reconnaître un de ses joueurs affalé à une table. Raté ! Il s’agissait en fait d’Antoine Morandi. Nostalgique de la période où feu Jim Koleff était venu le débaucher pour évoluer dans une équipe qui était alors prometteuse, le défenseur était venu oublier son exsangue expérience neuchâteloise dans l’ancien temple des sorties nocturnes dont Oliver Kamber était l’un de ses plus fidèles ambassadeurs. Vêtu d’une écharpe du LHC avec son maillot floqué du numéro 87 sur les genoux, Antoine était donc en train de noyer son spleen dans une chope de Monaco tout en balbutiant des propos incohérents. Un coup dans l’eau donc.

Retour vers Malley

21h43 : Les statistiques officielles tombent. En dépit du fait d’avoir été dominé au niveau des tirs cadrés, un élément retient toute notre attention. Michael Tobler, 40/41, soit un pourcentage d’arrêts de 97.6%. En arrivant chez moi, je compte bien virer la photo de ma copine qui trône dans le salon pour la remplacer par cette fiche démentielle. Cette fois-ci, son prix du meilleur Lausannois n’est en rien usurpé.

21h23 : Selon la formule connue, le remuant Marvin Frunz marque un but que Leimbacher arrête du bout de la botte. Julien Staudenmann ne ratera pas le coup dans une situation identique quelques minutes plus tard. Face à la nullité extrême des Soleurois, on en vient à imaginer une victoire finale des locaux.
21h15 : Olivier Keller rate sa 16e passe. On espère que le milieu proxénète d’Europe de l’Est ne compte pas sur lui pour une éventuelle reconversion professionnelle.
20h58 : Larri Leeger refuse comme toujours obstinément de dégager la rondelle alors que le LHC évolue à 4, laissant le soin à Tobler de se démerder tout seul. Bon prince, ce dernier fera la grève de la débraillée contre son coéquipier.
20h39 : Eric Himelfarb s’encastre à pleine vitesse dans le poteau droit de Leimbacher à la suite d’un contre. Des noms fusent instantanément ça et là dans l’assistance pour le nouvel étranger du LHC : Bashkirov, Shamolin, Pecker, Verret, Lawless…
20h18 : L’action du soir. Un soleil retourné-vrillé de Sebastian Schilt provoque l’hilarité générale de l’assistance, moi y compris, mais une fillette assise devant moi me fait sentencieusement remarquer qu’il ne faut pas se moquer des handicapés car ce n’est pas bien. Bien que décontenancé par un tel aplomb, j’ai bien voulu protester, mais finalement je me suis abstenu. Allez savoir pourquoi.
19h52 : Restaurant VIP. Barry Alter et Brent Nelson finissent leur dernier verre avant de rejoindre l’enceinte de Malley. Un quidam ressemblant furieusement à Lei Ravello fait irruption dans le restaurant. Au vu de l’absence de jets de verres, de bouteilles et d’autres objets contandants à ce moment précis, il ne s’agissait donc pas du vrai Robert. Question subsidiaire, quelle est la fonction figurant sur le badge de Brent Nelson : futur propriétaire ? Invité ? «J’ai encore bouffé à l’œil à Malley ?»
19h17 : Conférence de presse d’avant-match. Comme prévu, aucune nouvelle croustillante n’est annoncée par rapport à la reprise du club. Cela dit, une conférence de presse serait fixée la semaine prochaine pour donner des informations à ce sujet. Cependant, il n’a pas été possible de savoir de quelle semaine prochaine il s’agissait.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Olten 4-1 (1-0 1-1 2-0)

Malley, 3133 spectateurs.
Arbitres : MM. Peer ; Brunner et Wüst.
Buts : 19e Miéville (Fedulov, Zeller) 1-0, 29e Augsburger (J.Roy, St.Schnyder/5c4) 2-0, 40e Cy.Aeschlimann (Maurer, Schwarz) 2-1, 48e Gailland (Fedulov) 3-1, 44e Staudenmann 4-1.
Pénalités : 7 x 2′ contre Lausanne ; 4 x 2′ contre Olten.
Tirs cadrés : 29-41 (12-13 14-17 13-16)
Lausanne : Tobler; Stalder, Schilt; O.Keller, Kamerzin; Chavaillaz, Leeger; Villa; Bonnet, Himelfarb, Gailland; St.Schnyder, J.Roy, Augsburger; Lussier, Staudenmann, Frunz; Fedulov, Miéville, Zeller.
Olten : Leimbacher; Haldimann, Ramholt; Meister, Pargätzi; Si.Schnyder, Diethelm; Brägger, Campbell, Kelly; Cy.Aeschlimann, Schwarz, Maurer; Hirt, Annen, Schwarzenbach; Holzer, Marcon, Ruotsalainen.
Notes : Lausanne sans Tremblay, Abplanalp (blessés) ni Grieder (perdu) ; Olten sans Stapfer, Bloch ni Wüthrich (blessés). 8e tir sur le poteau de Stalder.

Écrit par Mathieu Nicolet

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5 Commentaires

  1. 21h16 : Olivier Keller fait des envieux dans le monde des écoles de conduites.
    En effet, c’est le seul cone de circulation qui évitent les objets arrivant dans sa direction.

  2. Sacré Mathieu,

    Dixit:
    « Central, 0h57 : Dans la mecque du roulage de mécanique, première rafle de notre duo de choc. Persuadé d’être tombé sur un premier spécimen, Dave Chambers se rue au fond du bar où il a pensé reconnaître un de ses joueurs affalé à une table. Raté ! Il s’agissait en fait d’Antoine Morandi. Nostalgique de la période où feu Jim Koleff était venu le débaucher pour évoluer dans une équipe qui était alors prometteuse, le défenseur était venu oublier son exsangue expérience neuchâteloise dans l’ancien temple des sorties nocturnes dont Oliver Kamber était l’un de ses plus fidèles ambassadeurs. Vêtu d’une écharpe du LHC avec son maillot floqué du numéro 87 sur les genoux, Antoine était donc en train de noyer son spleen dans une chope de Monaco tout en balbutiant des propos incohérents. Un coup dans l’eau donc. »

    Le joueur ne pouvant être à 2 places en même temps, Chambers (un petit nouveau vu son âge avancé, non certain) a sûrement dû confondre avec le célèbre et play-boy « bikersman »» >papa Morandi< presque contemporain avec le senior Chambers. Ouuuuuuuaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh.

  3. « Olivier Keller rate sa 16e passe. On espère que le milieu proxénète d’Europe de l’Est ne compte pas sur lui pour une éventuelle reconversion professionnelle. »

    De l’art à l’état pur. Excellent!

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