
Montez avec nous dans le train pour l’Allemagne ! Jusqu’au coup d’envoi de l’Euro 2024, nous vous présentons toutes les forces en présence. Aujourd’hui place au groupe A.
Allemagne :
La star
Le sélectionneur a annoncé une pré-liste de 27 joueurs pour 26 places, ce qui fait tout de suite plus sérieux que les 38 noms de notre pitre à nous. 21 joueurs évoluent en Bundesliga, contre seulement 6 à l’étranger (4 en Espagne et 2 en Angleterre). Alors que personne sur la planète n’est capable d’expliquer pourquoi Mats Hummels n’a pas été retenu, mais que les journaux écossais, hongrois et suisses ont tous salué cet éclair de génie, la star pourrait être Antonio Rüdiger, celui qui avait essayé de bouffer Paul Pogba il y a 3 ans (au fait, vous avez remarqué que tout ce qui touche à Pogba depuis 3 ans relève du génie ?) Sinon, cela pourrait aussi être Thomas Müller, juste parce que ce gars m’exaspère (et que ça me donne chaque fois une bonne raison de relire son merveilleux portrait par le non moins merveilleux Olivier Di Lello.)
Le match de référence
Qualifiée en tant que pays organisateur, l’Allemagne a empilé onze matches amicaux en 2023, pour des résultats dans la lignée de ce que cette sélection est devenue depuis quelques années (11 matches, seulement 3 victoires et des défaites contre l’Autriche, la Colombie, la Pologne et le Japon (1-4 à domicile quand même !) Résultat, le sélectionneur Hansi Flick a été éjecté, et c’est à Julian Nagelsmann que revient l’honneur de redresser la barre pour cet Euro à domicile, après le fiasco du mondial 2022 (éliminée au 1er tour après entres autres une défaite contre… le Japon) et surtout l’invraisemblable Bérézina du mondial 2018 (dernière de son groupe derrière la Corée du Sud). À fin mai 2024 elle reste sur deux victoires qui ont un tout petit peu rassuré le pays, mais on devine une Allemagne bien fragile, et c’est peu dire qu’on n’a pas vraiment l’habitude d’accoler ces deux mots en football. C’est un peu comme d’imaginer Mike Tyson avec la maladie des os de verre, ça ne colle pas.
Le geste technique phare
Durant son premier siècle d’existence, en gros, c’était « gagner à la fin ». Aujourd’hui c’est devenu « perdre contre le Japon », alors au moment de les affronter, ça impressionne tout de suite un peu moins.
La tête à claques
Celui qui a dessiné la mascotte de cet Euro. Personne ne l’a vue, personne ne peut citer son nom, tout le monde s’en branle au métronome, c’est donc une belle réussite. Alors voilà : c’est un ours (oh !), il s’appelle Albärt (ah !), parce que Bär en allemand, ça veut dire « ours » (eh !) Ce nom a été choisi après avoir fait voter entre autres des écoliers de l’Europe entière participant au Programme de football scolaire de l’UEFA, et ça nous promet une belle génération de benêts.
Le monument historique
Statues de Werner Liebrich, Fritz Walter, Werner Kohlmeyer, Horst Eckel, Ottmar Walter, vainqueurs de la coupe du monde en 1954, devant le Fritz-Walter-Stadion à Kaiserslautern.
Le conseil Guide du routard
L’Allemagne compte des dizaines de parcs d’attractions, à commencer par le plus connu des Suisses, Europa-Park, qui est le plus grand du pays. Vous pouvez y rire, frissonner, vous faire peur, avoir la nausée, attendre 1h30 pour deux minutes d’action…
Mais nous on peut faire tout ça juste avec Murat.
La prédiction de l’indice ADOLF
L’Allemagne terminera quatorzième, et se fera donc sortir en huitièmes de finale.
Hongrie :
La star
Il n’y a plus de star dans cette sélection. Les joueurs qui n’évoluent pas au pays jouent à l’Omonia Nicosie, au Havre, à Bournemouth, à Spezia, au Philadelphie Union, à Ulsan en Corée du Sud, et il y en a même un qui joue à Servette, ce n’est pas très sérieux.
Le match de référence
La première fois que j’ai vu à la TV un match de la Hongrie, c’était lors du Mundial mexicain en 1986. J’avais décidé que je tiendrais pour eux contre l’URSS, et ils ont pris 6 à 0. Depuis, mon flair ne s’est jamais démenti.
Un meilleur souvenir me reste de Portugal-Hongrie en 2016 (3-3). J’avais chroniqué ce match et, vous savez à quel point j’adore m’autoréférencer, j’avais écrit « Le gamin qui découvre le football sur ce match, c’est comme s’il s’était fait dépuceler par Scarlett Johansson. » Vous pouvez lire ça ici.
Sinon, je suppose que pour un fan de la Magyarok, les matches de référence resteront probablement à jamais la double confrontation contre l’Angleterre en 1953 et 1954, victoire 3-6 à Wembley et… 7-1 au Nepstadion. Dans l’équipe à cette époque : Puskas, Kocsis, Czibor, Hidegkuti… Que des légendes, qui disputeront la finale du Mondial helvétique en 1954, et perdront 3-2 contre l’Allemagne après avoir mené 2-0 après huit minutes.
Le geste technique phare
Les cris de singe et autre saluts nazis de leurs joyeux supporters.
La tête à claques
En 1938, l’Italie est en finale de la coupe du monde et s’impose 4-2. La légende veut que son adversaire ait levé le pied pour sauver la vie des joueurs italiens, menacés de sanctions en cas de défaite par le fasciste Benito Mussolini.
Viktor Orban, qui partage une bonne partie du même corpus idéologique que le Duce, devrait essayer la méthode, on a vu que ça pouvait marcher. Il doit connaître cette histoire, vu que l’adversaire de la Squadra en 1938 n’était autre que… la Hongrie.
Le monument historique
Une statue de Ferenc Puskàs à Budapest. Ils font un peu une fixette sur lui, comme on le verra ci-dessous.
Le conseil Guide du routard
Un jour, j’irai voir un match du championnat hongrois à Felcsút, sorte de Baulmes local. Ce village de 1’800 habitants peut rentrer deux fois et demi dans son stade de 4’400 places.
Son équipe de football, qui évolue en première division, s’appelle la Puskás Akadémia FC. Le stade se nomme le Pancho Aréna (« Pancho » était le surnom de Puskàs au Real Madrid), et l’ancien logo du club était le logo de club le plus compliqué à dessiner de l’histoire du foot :
Ils doivent quand même être tout déçus que le Puskàs Ferenc Stadion soit à Budapest.
La prédiction de l’indice ADOLF
Belle cinquième place, ce qui équivaut à se faire sortir aux penalties 9-8 en quarts. Vous n’avez plus qu’à placer vos paris, vous direz merci plus tard.
Ecosse :
La star
Soit on remonte 40 ans en arrière et on se remémore Kenny Dalglish, soit on se fait une raison et on est bien obligés de convenir que ce qui ressemble le plus à une star du foot en Ecosse, c’est le monstre du Loch Ness, qu’on surnomme approximativement « Messi ».
Le match de référence
En 115 rencontres, l’Ecosse a battu 41 fois l’Angleterre, ce qui nous fait donc autant de matches de référence.
Le geste technique phare
L’Ecosse compte 107 phares, contre un seul geste technique que l’on peut résumer en « Boum badaboum devant ».
La tête à claques
Pas à proprement parler une tête à claques, mais une dont on se souvient longtemps, celle de Jim Leighton, mythique gardien écossais des années 80-90 et qui fait aujourd’hui partie du Scottish Football Hall of Fame. Il avait pour habitude de se tartiner de vaseline au-dessus des sourcils, et quiconque l’a vu sourire en plein match à l’époque en frissonne encore.
Le monument historique
Une statue de Sir Matt Busby devant Old Trafford, à Manchester.
Le conseil Guide du routard
Mettez vos couleurs de la Nati, et rendez-vous dans un pub rempli à ras-bord de supporters Ecossais. Commencez à discuter football avec eux, et demandez leur ce qu’ils connaissent de la Suisse sur ce plan (réponse : absolument rien). Ensuite parlez de ce que vous savez de l’Ecosse, du Old Firm, de Matt Busby, Alex Ferguson et Kenny Dalglish, puis dites-leur que vous adorez leur pays. À ce moment-là, entonnez leur hymne « Flower of Scotland » à tue-tête tout seul dans le pub.
Vous allez prendre une cuite mémorable à vous faire payer des bières toute la soirée.
(Vécu à Birmingham durant l’Euro 1996 en Angleterre).
La prédiction de l’indice ADOLF
L’Ecosse terminera au 19ème rang, ce qui signifie donc qu’elle sortira au premier tour, comme à chaque fois (huit participations au Mondial et quatre à l’Euro pour 12 sorties au premier tour).
Suisse :
La star
Renato Steffen. Peut-être n’en avez-vous pas encore entendu parler, mais il représente probablement l’avenir de l’équipe de Suisse. Pouvant évoluer à tous les postes, deux fois champion Suisse avec Bâle, auteur d’un passage flamboyant à Wolfsburg, Renato s’est fait l’auteur d’un triplé avec la Nati contre la Biélorussie il y a une année.
Voilà. De toute façon on va en bouffer à chacun des trois matches, autant essayer la méthode Coué.
Le match de référence
La Nati de Yakin au sommet de son art, en match officiel de qualifications pour cet Euro, à domicile, contre le 105ème au classement FIFA :
Merci pour ce moment, comme dirait l’autre.
Le geste technique phare
Faire sortir un joueur bien dans son match pour en reculer un autre, afin de faire rentrer Steffen à un poste auquel il n’a encore jamais joué.
La tête à claques
Dominique Blanc et tous les imposteurs de l’ASF qui n’ont pas été foutus de virer Murat après le fiasco qatari. Surtout ne pas oublier de leur demander des comptes à la fin de la compétition.
Sinon, si vous voulez voir Shaqiri marquer des buts, ce ne sera pas cette année en Allemagne, mais il y en a ici, juste pour se rappeler l’époque où il ressemblait à autre chose qu’à un boutefas.
Le monument historique
Statue de Murat Yakin, dans le jardin du concierge du FC Schaffhouse.
Le conseil Guide du routard
Si vous souhaitez voyager en Suisse dans le cadre d’une aide au suicide, attendez la fin juin. Un pic de demandes auprès d’Exit et de Dignitas est prévu à ce moment, qui devrait faire baisser les prix.
La prédiction de l’indice ADOLF
La Suisse terminera dernière sur 24 équipes, et c’est toujours mieux que dans quelques années, quand elle terminera dernière sur 32.
Crédits photographiques:
Statues : Wikimedia/https://commons.wikimedia.org/wiki/File:DielautrerheldenvonBerna.jpg
Statue de Ferenc Puskàs : Fekist/CCO/Wikimedia/https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pusk%C3%A1s_statue_in_%C3%93buda-3.jpg
Statue de Sir Matt Busby : André Zahn/CCO/Wikimedia/https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sir_Matt_Busby_Statue.jpg?uselang=fr
Statue de Murat Yakin : PH/Wikimedia/https://pxhere.com/fr/photo/387624
Allez, on monte avec vous dans le train pour l’Allemagne! Mais pas de boucan: concentration!
Concernant Exit et Dignitas… S’il y a une augmentation des demandes, ça va faire augmenter les prix, pas les baisser, non ?
Je ne suis pas un spécialiste, mais il me semble que plus la demande augmente, plus tu peux faire baisser les prix avec des économies d’échelle, ce qui peut être un levier pour augmenter encore la demande, etc. Mais je laisse les sachants me contredire.
Désolé mais quand la demande augmente, les prix augmentent, et quand la demande baisse, les prix baissent. Règle de base de l’économie.
Tu n’as pas à être désolé, je n’y connais ni n’y comprends rien et je suis trop vieux pour m’y mettre. C’est complètement contre-intuitif pour moi. Donc ne venez pas vous suicider fin juin en Suisse, sinon vous allez mourir au-dessus de vos moyens. Va cosi ?