Les Etats-Unis homériques

Malgré tous les éléments contraires (poteaux, décisions arbitrales infectes et j’en passe), les Etats-Unis se sont qualifiés pour les 8èmes de finale en battant l’Algérie. Dans un quart de tableau aussi facile que celui de Federer à Wimbledon, les Américains seront désormais l’équipe à battre.

1. Le résumé. Entre poteau, but annulé on ne sait pas pourquoi et un gardien africain enfin crédible, les USA ont bien cru crever au poteau. C’était sans compter sur un joueur d’exception et le talent d’un attaquant hors norme : Landon Donovan. Le joueur de Los Angeles a scoré à la 91ème minute et son équipe a désormais un boulevard devant lui jusqu’aux demi-finales.
2. L’homme du match.
Donovan ? Non, soyons fou, allons-y pour M’Bohli. Après avoir perdu le premier match par la faute d’une boulette de Chaouchi, les Algériens ont fait confiance à un gardien quasiment inconnu : Raïs M’Bohli. Formé à Marseille et évoluant désormais dans le très sous-coté championnat bulgare (hum…), le natif de Paris a été éblouissant nonante minutes durant. Nonante minutes, mais pas une de plus, une de trop, le temps de relâcher un centre tendu dans des pieds américains.

3. La buse du match.
Et même du Mondial ! Les «attaquants» algériens. Incapables de marquer le moindre but, ils n’étaient certes pas mis dans les meilleures dispositions. Rabah Saâdane, leur coach, a inventé des systèmes de jeu du plus haut comique (3-6-1 ou 3-4-2-1) laissant à l’abandon l’avant-centre qui était déjà nul au départ. En plus, ils étaient rarement servis par des milieux plus occupés à faire des passements de jambes dans le vide et effectuer des passes en touche. La France A’ retourne donc à la maison, comme sa grande soeur.
4. Le tournant du match.
20ème minute, Clint Dempsey, l’élégant milieu de Fulham, marque le 1-0 dans la cage vide. Pas de bol, cette réussite est annulée par une nouvelle décision à l’envers de l’arbitre-assistant. Déjà privé d’une victoire méritée face à la Slovénie, les Etats-Unis peuvent, à ce moment-là, pester contre le sort et les hommes en noir. Mais les Américains ne sont pas faits du même bois que les danseuses venues d’Europe et grâce à un mental à toute épreuve, ils ont renversé l’histoire.
5. Le geste technique du match.
92ème minute, les Ricains viennent d’ouvrir le score et font un petit tas au poteau de corner. Les remplaçants, la délégation, tous se sautent dessus à qui mieux-mieux. Tout à coup, Jay DeMerit se sent seul et veut aussi aller fêter ça avec ses collègues. Le joueur de Watford craque et saute en dessus de la mêlée dans un roulé boulé hallucinant. Je vous recommande de voir ça au ralenti, ça vaut la peine.
6. Le geste pourri du match.
Tim Howard n’a même pas eu de crise de Tourette en plein match. C’est très dommage, c’eût été rigolo. Il aurait ainsi rejoint au panthéon du sport Wayne Rooney et Chris McSorley, deux adeptes de la chose.
7. L’analyse tactique.
Quand on n’a pas d’attaquants, c’est pas facile de marquer. L’Algérie l’a payé au prix fort, eux qui n’ont marqué qu’une fois, contre les Emirats arabes unis (1-0 en préparation), au cours des huit dernières rencontres disputées.

8. L’anecdote.
Il y a 25 millions de footballeurs licenciés aux Etats-Unis, soit dix millions de moins que la population totale de l’Algérie.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Il nous plait bien ce M’Bohli.
10. La rétrospective du prochain match.
Les Etats-Unis iront en demi-finale. Et dès ce moment-là, faites confiance aux Ricains pour être au rendez-vous. Demandez à l’Espagne lors de la dernière Coupe des Confédérations…