Dernier tango pour Otto

Bonne nouvelle pour les amateurs de beau jeu : la Grèce est éliminée de la Coupe du Monde. Personne ne la regrettera ! Alors qu’ils devaient tenter de gagner, les Grecs ont évolué avec… un attaquant de pointe. A côté, même la Suisse passe pour une équipe offensive.

1. Le résumé. Incapables de produire une action face à une équipe d’Argentine B (ce qui reste toujours du costaud), la Grèce quitte la compétition par la petite porte dans un groupe où il y avait pourtant de la place pour passer. Pourtant, cette élimination passe presque inaperçue dans les médias du monde entier, comme si une autre élimination, survenue le même jour, retenait plus l’attention. Heureusement, CartonRouge.ch est là.
2. L’homme du match.
Tellement isolé à la pointe de l’attaque grecque que même Robinson Crusoé devait se sentir moins seul, Georgios Samaras a vraiment eu du courage d’être l’unique attaquant de pointe d’une formation évoluant en 9-0-1. Il parvint même à se mettre en évidence mais il croisa trop son tir après avoir éliminé cette pive de Demichelis.

3. La buse du match.
A défaut d’avoir trouvé une buse dans ce match où finalement aucun joueur n’a démérité, je décernerai un prix spécial à Otto Rehagel pour l’ensemble de son œuvre à la tête de la Grèce. Certes, son bilan est exceptionnel avec un improbable titre de champion d’Europe en 2004 mais la pauvreté et la frilosité de ses schémas tactiques ont fait d’un football plutôt plaisant à l’époque, désormais le plus chiant à regarder de la planète.
4. Le tournant du match.
Le tournant du match aurait du être l’ouverture du score de Demichelis afin de forcer les Grecs à attaquer à outrance mais il n’en fut rien, incapables qu’ils furent de porter véritablement le danger devant le portier argentin.
5. Le geste technique du match.
A défaut de gestes techniques, c’est plutôt des gestes tactiles qui me viennent à l’esprit. Les becs et les petites tapettes sur les fesses de Diego-Main-de-Dieu-Roi-du-Monde-et-de-la-dope à chacun de ses joueurs remplacés ainsi que les larges étreintes entre tous les membres du staff argentin à chaque réussite de leur équipe font penser aux douces étreintes entre Raymond, Nicolas, Franck, Patrice et les autres. L’amour c’est comme le foot, c’est universel.
6. Le geste pourri du match.
Dans un match très correct et parfaitement bien arbitré, on peut relever l’obstruction de Mario Bolatti alors que les Grecs s’apprêtaient à amorcer leur unique contre-attaque de la partie, sanctionnée d’un carton jaune, et qui consiste en un acte sans doute bien plus contraire à l’esprit du jeu que ceux ayant entraînés certaines scandaleuses expulsions durant ce début de Coupe du Monde.
7. L’analyse tactique.
Entre deux formations cultivant avec délice le système défensif qu’Hélenio Herrera n’aurait pas désavoué, il ne fallait pas s’attendre à un festival offensif de football champagne. Tout au plus avons-nous eu droit à du Rimus. Il y avait bien les bulles mais il manquait l’ivresse.
8. L’anecdote.
Comme Martin Palermo n’évolue pas à Palerme, pas plus que Juan-Sebastian Veron ne joue à Vérone, point de «ces choses magiques qui n’existent que dans le football» si chères à PAD. Peut-être peut-on souligner que les supporters argentins, présents en masse en Afrique du Sud, font du bruit. Par moments, leurs chants parviennent même à couvrir le son des vuvuzelas. Balaise.

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
C’est à la 83ème minute que notre chère TSR décida de remplacer le Grèce-Argentine de Jean-François Develey par PAD et Corée du Sud-Nigéria et par la même occasion me priver d’image. Mais bon, il y avait Duvillard comme consultant et, pour un fan du LS comme moi, ça vaut tout l’or du monde.
10. La rétrospective du prochain match.
Face au Mexique en 1/8, l’Albiceleste au grand complet devra se montrer plus réaliste mais avec le talent de l’ensemble de ses joueurs, elle devrait passer l’écueil sans encombre. La Grèce, elle, peut, comme prévu, rentrer à Athènes, affronter une population peu jouasse par les temps qui courent et préparer son 1er match des éliminatoires de l’Euro 2012 face à la Georgie avec sans doute un nouvel entraineur qui, pourquoi pas, pourrait être Gilbert Gress !

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
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3 Commentaires

  1. faut pas se moquer du jeu grecque, on fait pareil

    j’avais dis que Demichelis marquerait un but csc durant la coupe, on dirait qu’il a allumé son gps

  2. remarque que le jeu suisse est aussi amusant à regarder que le jeu grec.

    A croire que Rehagel et Hitzfeld ont suivi les mêmes cours tactiques.

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