Ammann : Copy-Paste

Cela a presque paru trop facile. Depuis le début de ces Jeux, on l’a bien remarqué, Simon Ammann est dans une forme étincelante. La «roquette du Toggenbourg» a de nouveau mis tout le monde d’accord.

Comment approcher un tel sport lorsqu’on est athlète ? A peine une dizaine de secondes d’activité qui détermine votre résultat, un isolement quasi-total durant les minutes qui précèdent le passage et enfin, ne l’oublions pas, dame chance, avec qui il faut savoir composer. Cet indigeste cocktail ne semble en tout cas pas poser de problème à Simon. Alors qu’en tant que spectateur on est en train de ronger son dernier ongle du doigt de pied, on voit le St-Gallois monter vers le tremplin, skis sur l’épaule, la tête déjà dans les nuages… pour peu il siffloterait avec un brin d’herbe dans la bouche.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la pression il la ressent, mais sait la gérer. «Je voulais regarder Adam Małysz sauter juste avant moi. Mais finalement, j’ai pensé que cela aurait pu me rendre nerveux alors je ne l’ai pas fait. J’étais conscient que l’avance acquise lors du premier saut était suffisante pour être sur le podium, mais j’étais tellement excité à l’idée de gagner une quatrième médaille d’or». Avec cette confiance en soi, on ne pouvait redouter qu’un péril. Celui de voir Simon s’écraser dans l’aire d’arrivée, dans le parking ou mieux tant qu’à faire, dans la cabine de Pascal Droz. Cela l’aurait peut-être au moins réveillé pendant que Burgy l’appelait de Genève, mais bref. Simon gère, on a presque l’impression qu’il aurait pu coller dix mètres de plus à chacun de ses sauts. «Une fois en l’air Simon, on dirait qu’il pourrait faire le tour de la Terre» s’enflamme Guillaume di Grazia sur Eurosport. Mais après ça, pas de telemark. Qu’importe le flacon.
Une grande question de feeling, de forme du moment que ce sport. Mais aussi de cycles. On a frôlé le même tremplin qu’à Salt Lake City, avec l’étonnant premier bond du frère cadet des Hautamäki. Un saut ? Sursaut plutôt pour Matti, qui a du mal à retrouver son plus haut niveau après des blessures à répétition au genou (6 victoires consécutives en 2004/2005, un record) et faisait office de victime idéale de la deuxième manche. Chose qui n’échappait pas à Schlierenzauer le sniper, auteur d’un deuxième saut remarquable après une première manche décevante. Cela laissera tout de même un brin d’amertume pour l’Autrichien, qui en verra d’autres cependant.
Sur la marche intermédiaire du podium, exultant de bonheur et moustaches frétillantes, le Magicien. Infatigablement régulier, Adam récolte une seconde médaille d’argent au Canada, synonyme de victoire pour lui : «je voulais réussir mes meilleurs Jeux Olympiques ici, et j’y suis parvenu». Rappelons qu’à Salt Lake, Adam était rentré avec le bronze et l’argent.

Avec ce copier-coller du K90, Ammann entre donc dans l’histoire du saut à ski, Matti Nykänen etc…, on l’a déjà dit. Mais Simon devient surtout l’athlète suisse le plus titré de l’histoire aux JO d’hiver. Faut-il l’appeler Rodgeur ? N’exagérons rien, mais la tête sur les épaules, il l’a lui aussi : «Pas tout-à-fait. Lui a fait preuve d’une telle constance tout au long de ces années que je ne voudrais pas me comparer à lui. Roger Federer est plutôt un Janne Ahonen ou un Adam Małysz».

Saut à skis – grand tremplin

1. Simon Ammann (SUI) – 283.6
2. Adam Małysz (POL) – 269.4
3. Gregor Schlierenzauer (AUT) – 262.2

Écrit par Roby Steedman

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