Lausanne cherche son second souffle

Après un début de saison en demi-teinte, le Lausanne Sport d’Alain Geiger est toujours à la recherche de sa meilleure forme. Pis, le club s’enlise et risque de tomber dans l’anonymat. Petit bilan après 9 journées.

Les lendemains d’hier sont difficiles. On le savait déjà avec la relégation en 2e ligue interrégionale en 2003. Lausanne, après avoir vécu au-dessus de ses moyens et tutoyé les sommets, touchait le fond. Et était mis devant ses responsabilités: reconstruire un club en ruine à l’aide, notamment, d’une politique de formation. Gérard Castella, un des meilleurs entraîneurs et formateurs suisses, fut engagé et le phénix renaquit de ses cendres. En trois ans, la LNB était atteinte, non sans avoir souffert, mais avec la réussite des grands clubs. En trois ans, LS était redevenu un club sain, bien structuré, intéressant. Presque populaire. On se souvient notamment d’un LS – Vaduz avec près de 8000 spectateurs l’an passé.Et aujourd’hui, que reste-t-il de cela ? Castella et Guignard partis, l’équipe a perdu de sa magie. Le public a déserté la Pontaise. En outre, les éléments qui faisaient la différence aux niveaux inférieurs ont montré leurs limites et force est de constater que pour passer à l’échelon supérieur, l’équipe a besoin de réels renforts. Et pour cela, récurrent problème, il faut de l’argent.

Mais ce n’est pas tout. Car cette année, sous la houlette de Geiger, l’équipe semble avoir perdu son âme. Alors que sous Castella les joueurs avait la hargne et faisaient souvent la décision dans les dernières minutes du match, l’équipe aujourd’hui semble totalement éteinte. Très irrégulière, sans réelle force de frappe, Lausanne-Sport montre ses limites. L’étincelle qui faisait vibrer le public a été perdue. Pis, Eudis est parti à GC alors qu’il était un des seuls vrais animateurs du jeu offensifs lausannois. Le Brésilien va manquer au jeu du LS, ça c’est sûr.

Cherche leader charismatique

Surtout, ce qui fait peur au public, c’est l’incapacité des Lausannois à gérer les situations difficiles. Comment expliquer la défaite 4-3 à Genève après avoir mené 3-0 ? Comment expliquer les matches joués à moitié, avec un LS à deux visages, à la fois attractif et ennuyeux au possible ? Problème psychique assurément, manquement au niveau de l’entraîneur peut-être, mais surtout il manque à cette équipe un leader charismatique, rassembleur et motivateur, qui sait resserrer les boulons quand il le faut. Un meneur d’homme que ne sont ni le coach Geiger ni le capitaine Mora. Ou pas assez.
Dans ce registre, Isabella partis sur le banc, Bugnard ne se montre pas à la hauteur de sa tâche. Autant dans le jeu – trop de déchet – que comme motivateur, « Bubu » n’est pas le leader escompté. Bien qu’il ait été décisif dans de nombreux matches par le passé, notamment lors des finales de promotion de 1re ligue, force est de constater qu’aujourd’hui son rendement est insuffisant. Comment expliquer qu’un joueur, certes d’expérience mais totalement « à la rue », ne soit pas mis sur la touche, ou en tout cas sorti par son entraîneur, comme ça se fait dans la plupart des clubs ? A l’instar de l’équipe, il est capable du meilleur comme du pire. Et en LNB, cela ne suffit pas.

Des raisons d’espérer

En bref, ce début de saison est certes décevant, mais en même temps porteur d’espoir. Car il y a tout de même de la qualité dans cette équipe avec des jeunes comme Scalisi, Rey ou Reis qui sont présents depuis la 2e ligue inter et qui ont une marge de progression conséquente. Le jeune et talentueux Corrreia possède également un potentiel énorme, il faut simplement qu’il parvienne à être plus constant et concentré. Les débuts prometteurs du vif argent Crettenand, le retour de l’expérimenté Comisetti qui fera du bien sur son flanc gauche au printemps, l’attente du retour de Thurre qui va finir par retrouver le chemin des filets, un projet de nouveau qui serait en train de se mettre en place, sont autant de raisons d’espérer un avenir meilleur.
La mission immédiate pour le LS est donc de trouver un second souffle afin de sortir du ventre mou du classement. Car rester une équipe moyenne de LNB signifierait à terme tomber dans l’anonymat. Et cela, personne ne le voudrait.
Benjamin Corbaz

Écrit par Benjamin Corbaz

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