Pourquoi faire simple ?

Dans une tenue spéciale dessinée par le daltonien habituel, Genève-Servette a chassé les fantômes de la veille en dominant Davos. Mais en se compliquant inutilement la tâche, sans quoi ce ne serait pas vraiment Genève-Servette.

Face à un Davos fatigué par son opération de récolte de fonds durant les fêtes et qui n’a existé que par sa ligne Ambühl-Rizzi-Guggisberg ainsi que par quelques initiatives de Michel Riesen, la victoire n’aurait pas dû faire un pli.Dès le premier tiers, les Genevois, qui évoluaient en orange stabilo pour la bonne cause des enfants malades, frôlaient plusieurs fois l’ouverture du score, et c’est un miracle que quelques peluches n’aient pas atterri sur la glace lorsqu’à une minute de la pause, un tir de Byron Ritchie, freiné tant bien que mal par un Leonardo Genoni peu inspiré, venait finir sa lente course sur la base du poteau droit.
Partie remise, pensait-on. Pourtant, ce sont bien les Grisons qui dépucelaient le score lorsque Sandro Rizzi alertait un Peter Guggisberg laissé étrangement seul juste devant Benjamin Conz. Qu’à cela ne tienne. Il fallait à peine plus de trente secondes pour que les choses reprennent un cours normal. Enfin, quand on dit normal, il faut s’entendre. Dans un premier temps, les spectateurs avaient plutôt l’impression d’assister à un épisode de la «Quatrième Dimension» en voyant Olivier Keller derrière la cage grisonne. Le défenseur ne se laissait pas décontenancer par cette position pour le moins inhabituelle et servait un parfait caviar que Jean-Pierre Vigier pouvait pousser dans le but vide, déclenchant cette fois pour de bon l’avalanche de nounours.
Les Davosiens ayant donné un coup de main pour le ramassage   il y avait match le lendemain après-midi dans les Grisons – la rencontre put reprendre son cours un peu plus rapidement que prévu. Et les Grenat Orange doublaient assez logiquement la mise en profitant d’une relance à la Serge Aubin de Pascal Müller. Juraj Kolnik endossait cette fois les habits de fournisseur officiel de béluga et Daniel Rubin glissait parfaitement le palet entre la jambière de Genoni et le poteau.
Ayant enfin pris l’avantage, les Aigles Fluos ne pouvaient s’empêcher de relancer leur adversaire, sous la forme d’une charge inconsciente de Thomas Deruns sur Robin Leblanc qui se retrouvait inconscient lui aussi. Mais les cinq minutes de supériorité numérique n’étaient en aucune façon mises à profit par Reto von Arx et ses copains. Au contraire, dans cette partie opposant les deux meilleurs boxplays du championnat, c’est Kolnik qui trouvait la faille sur le jeu de puissance suivant, profitant parfaitement d’un travail opiniâtre d’Aubin, à genou devant Genoni.
Dans le troisième tiers, les locaux obtenaient une occasion incroyable pour définitivement tuer la rencontre, lorsque l’arbitre Popovic se trouvait sur la trajectoire de Jan von Arx, qui se vautrait lamentablement, laissant un trois-contre-zéro à la première ligne adverse. Après une petite séquence de « à toi, à moi», Ritchie se retrouvait à deux mètres du but ouvert mais expédiait son envoi largement au dessus, rappelant le souvenir ému de Jonathan Sogbie au public genevois. Alors que le Canadien en était encore à se tenir la tête à deux mains, la contre-attaque fusait, et Andreas Ambühl servait d’une magnifique transversale Guggisberg qui ne se privait pas de rouvrir les débats, le fourbe.
Soudain réveillés, les Grisons feront alors le siège du but de Benjamin Conz. Mais ces assauts se révéleront terriblement brouillons, et le jeune rempart genevois sortira une nouvelle fois le grand jeu. Un brin de chance fera le reste en laissant quelques pucks frôler les montants, mais toujours du bon côté (pour les Genevois), préservant une victoire bien méritée.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Davos 3-2 (0-0 3-1 0-1)

Patinoire des Vernets, 6’773 spectateurs.
Buts : 25’28 P. Guggisberg (S. Rizzi, A. Furrer) 0-1, 25’59 J.-P. Vigier (O. Keller, S. Aubin) 1-1, 28’30 D. Rubin (J. Kolnik, B. Ritchie) 2-1, 35’19 J. Kolnik (S. Aubin, B. Ritchie / 5 contre 4 / M. Riesen) 3-1, 47’05 P. Guggisberg (A. Ambühl) 3-2.
Arbitres : K. Popovic ; G. Mauron, L. Schmid.
Genève-Servette : B. Conz ; G. Bezina, S. Schilt ; O. Keller, J. Gobbi ; R. Breitbach, D. Vukovic ; F. Heynen ; J. Kolnik, B. Ritchie, D. Rubin ; T. Deruns, S. Aubin, J.-P. Vigier ; P. Savary, M. Trachsler, J. Cadieux ; F. Conz, G. Augsburger, F. Debrunner ; I. Fedulov. Absents : G. Mona, M. Hoehener, C. Rivera, J. Mercier (blessés), T. Salmelainen, R. Suri (surnuméraires) et J. Gailland (à Lausanne).
Davos : L. Genoni ; R. Grossmann, M. Gianola ; F. Blatter, L. Gerber ; A. Furrer, J. von Arx ; P. Müller, L. Stoop ; P. Sýkora, R. von Arx, M. Riesen ; D. Bürgler, J. Marha, R. Leblanc ; A. Ambühl, S. Rizzi, P. Guggisberg ; D. Wieser, P. Tatíček, M. Wieser. Absents : S. Helfenstein, P. Della Rossa (blessés), A. Daigle (malade), D. Gartmann et G. Donati (surnuméraires).
Pénalités : 6 x 2’ + 5’ + méconduite de match (T. Deruns / charge contre la bande) contre Genève-Servette, 4 x 2’ contre Davos.
Notes : Grève des +/- pour cause de maillots illisibles. 19’ B. Ritchie voit son envoi mourir contre le poteau. 59’30 L. Genoni abandonne ses petits camarades jusqu’à la fin du match. 59’36 Temps mort pour Davos.

Écrit par Yves Grasset

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8 Commentaires

  1. @???,

    T’inquiète pas mon ptit lézard, comme le dit si bien Fredir, demain t’aura le droit a un « article » qui encensera gotteron et qui rabaissera les Grenats! Pleure pas, ca va venir!

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