Deux cétacés, trois ça suffit

Pas moins de 5096 personnes s’étaient donné rendez-vous au Stade de Glace. Parmi ces nombreux fans et curieux, il y avait un absent de marque et un remplaçant de circonstance. Vous remarquerez en effet que ce n’est pas l’excellent Jean-Philippe Rytz qui signe cet article, mais le très médiocre et dévoué au service public Jean-Boris Cochet-Lamouche qui vous donne un compte rendu de la rencontre qui mettait aux prises les Seelandais aux turquoises lacustres adorateurs de la ménagerie Knie. Un derby aquatique en quelque sorte. Subaquatique, pour les mauvaises langues.

Pour une fois que Rapperswil fait le début de saison qui lui est prédit, on ne s’en plaindra tout de même pas… D’ailleurs, tomber bien bas semble être devenu un principe qui touche tous les départements du club, en particulier le marketing qui a réussi à signer un juteux contrat avec un fournisseur de gadgets sexuels, comme permet de le comprendre la banderole inférieure de la tunique des visiteurs.

Du côté biennois, une bonne surprise ! Pour ceux qui avaient des doutes, le numéro 17 est bel et bien parti et a laissé sa place au Slovaque Jiri Bicek. Si sa fiche statistique est nettement moins imposante que celle du Canadien, notamment pour les pénalités, tout laisse à penser que son coup de patin sera moins déficient et qu’il saura apporter une contribution digne d’un mercenaire de LNA.

Venons-en aux hostilités

Il ne fait aucun doute que la pause des fêtes fut salutaire pour Bienne et le revenant Claudio Neff qui se sont livrés à une véritable débauche d’énergie en bombardant la cage de Marco Streit. Las, une minute avant la première sirène, Bienne effectue un mauvais repli défensif et Wegmüller capitule. 0-1 avant la pause. Le manque de réalisme biennois contrastait trop nettement avec l’envie de bien faire.

Heureusement, la deuxième période donnera l’occasion au stakanoviste Nüssli de se mettre en évidence. Ce dernier, à la pointe de la première vague de power play a mis une pression supplémentaire sur la défense adverse et a permis d’entrevoir des solutions, voire une dangerosité des Seelandais grâce à son tir et à sa capacité d’être oublié par la défense adverse. Et c’est but… grâce à la seconde vague.

Puis Sébastien Reuille, probablement frustré de vivre dans l’ombre du charme viril de son père, se prend pour une sorte de «Bertuzzi soft». Si les deux minutes qui suivent ne donnent rien au panneau d’affichage, Nüssli, près de la cage biennoise, hérite d’un puck quelques secondes plus tard, remonte en zone médiane et se confronte à Stacy Roest, le déborde par… le centre et s’avance vers les autres dauphins érotiques paniqués pour enfin marquer.  Bienne mène au score pour la première fois de la partie. Puisque je vous ai divulgué l’origine de l’action, vous êtes en droit d’être moins surpis que le nom de Hill soit associé à la fiche de pointage.

Nous voici arrivés dans le dernier droit et la plus courte marge devra être un bien qu’il faudra a tout prix conserver. Ne serait-ce que pour accumuler de la confiance en vue des hypothétiques mais très réalistes confrontations dans les play-out entre les deux équipes. Et on voit que Rapperswil, forte de ses annonces de transferts, est en revanche bien faible entre les deux oreilles. Toutes ces nouvelles venues donneraient-elles le blues à l’effectif actuel ? Il y a fort à parier.

Pour se faire pardonner de son geste stupide auprès de ses coéquipiers, Reuille marque en avantage numérique. La partie aurait pu être relancée si Burkhalter n’avait pas eu quelques problèmes à manier son manche (maudit sponsor) de canne et qu’il avait fini dans le visage d’un adversaire. Les cinq minutes de pénalité donnent la possibilité à Rico Fata de décrocher un puissant tir croisé depuis le cercle et Bienne prend définitivement l’avantage.

On dit que lorsque le EHCB gagne, c’est toute la ville qui est portée par l’enthousiasme du hockey. Au sortir du Stade de Glace, on pouvait en effet constater que tout Bienne était une gigantesque patinoire où le maintien et l’équilibre étaient la principale préoccupation des habitants. Très forts ces Biennois !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Rapperswil 3-2 (0-1, 2-0, 1-1)

Stade de Glace, 5093 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann et Popovic assisté de MM. Abegglen et Kaderli.

Buts : 18e Roest (Geyer, Sirén) 0-1. 37e Ehrensperger (Himelfarb, Bärtschi/5 c 4) 1-1. 40e (39’47) Nüssli (Hill, Wegmüller) 2-1. 49e Reuille (Berglund, Burkhalter/5 c 4) 2-2. 53e Fata (Bicek/5 c 4) 3-2.

Bienne : Wegmüller; Reber, Meyer; Hill, Steinegger; Kpharghai, Gossweiler; Bärtschi, Peter, Ehrensperger; Nüssli, Fata, Bicek; Neff, Tschantré, Truttmann; Wetzel, Himelfarb, Tschannen.

Rapperswil : Streit; Lindström, Voisard; Berger, Guyaz; Schefer, Geyer; Sirén, Parati; Nordgren, Roest, Friedli; Reuille, Burkhalter, Berglund; Voegele, Bütler, Rizzello; Hürlimann, Tschuor, Lindenmann.

Notes : Bienne sans Schneeberger, Beccarelli, Simon Fischer, Brägger (blessés), Beccarelli (avec Langenthal), Ling (transféré à Jokkerit Helsinki), Boss (surnuméraire). Rapperswil sans Patrick Fischer, Raffainer (blessés), Svensson (surnuméraire). Tir sur le poteau de Himelfarb (7e). Truttmann sort sur blessure (51e).

Pénalités : 5 x 2′ contre Bienne et 6 x 2′ + 1 x 5′ (Burkhalter) + 1 x 10′ (Nordgren) + pénalité de match (Burkhalter) contre Rapperswil.

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

Commentaires Facebook

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.