Torres is back !

En inscrivant un doublé décisif dans les derniers instants du choc qui opposait les Reds de Liverpool aux Blues de Chelsea, l’attaquant espagnol ouvre enfin son compteur à Anfield après huit mois de disette, et permet à son équipe de revenir à deux points de Manchester au classement. Une satisfaction d’autant plus grande que les protégés de Raphaël Benitez sont enfin parvenus à briser leur série de quatre matches nuls à domicile.

Cependant, malgré l’ouverture du score tardive, les Blues auraient pu arracher un hold-up en conservant le nul jusqu’au coup de sifflet final. Incapables de se créer la moindre occasion en raison d’un milieu bien trop personnel et d’un Anelka qui trottine actuellement dans le brouillard, les Londoniens ont subi une avalanche d’occasions et un siège constant de la part des locaux, bien plus précis et mieux organisés. De plus, un carton rouge pour Lampard un peu sévère à l’heure de jeu repoussa un peu plus les Blues dans leur campement, et l’entrée d’un Drogba abandonné et perdu en
attaque n’arrangea rien à la situation.On saluera tout de même la belle prestation de la défense londonienne qui évita le massacre plus d’une fois. Maintenant, faisons surtout l’éloge de la qualité de jeu des Reds. En faisant circuler le ballon en deux-trois touches de balle et en s’appuyant sur un Gerrard en rôle de pivot que l’on ose encore scandaleusement comparer à Franck Lampard, les pensionnaires d’Anfield ont rendu fous les Londoniens dont le pressing s’avérait inefficace devant la vitesse d’exécution de leurs adversaires. Un point négatif cependant pour les locaux : Pepe Reina aurait souffert de violentes fourmis dans les jambes pendant la partie en raison d’une trop grande inactivité…
Une victoire qui éclipse l’absence d’un Robbie Keane peu utilisé depuis le retour de Torres, et qui vient même de resigner à Tottenham, sans jamais être parvenu à s’imposer chez les Reds, son club de coeur depuis son plus jeune âge. Un transfert manqué pour la ville du Nord qui devrait bien vite se mettre en quête d’un nouvel attaquant.
Pour finir, on mentionnera le vilain coup de pied de Bosingwa dans le dos de Benayoune en fin de match devant les yeux d’un M. Riley passif. Un comportement étonnant de l’arbitre anglais pourtant très friand du carton, qui laisse penser que Lampard avait sûrement reçu injustement un rouge, mais pour toute l’équipe…

Manchester United est invincible

Malgré le manque de spectacle proposé et le très faible taux de buts inscrits, les Mancuniens gagnent encore et toujours, et n’ont plus encaissé de but plus depuis 1.122 minutes de jeu en championnat. Un record ! Une défense intransigeante, un Van der Sar à son meilleur niveau et des attaquants qui font juste ce qu’ils font : voici la recette gagnante de ManU. L’efficacité pourrait cependant s’améliorer, tant le nombre d’occasions dépasse les bornes du réel, mais la victoire est inlassablement au bout des 90 minutes.
Ce week-end, dans le match face à Everton au Théâtre des Rêves, la tradition mancunienne s’est inévitablement poursuivie. Un score anorexique de 1-0 pour vingt-cinq occasions obtenues contre un coup franc miteux d’Arteta pour les Toffies. De plus, grâce à leur art d’étouffer l’adversaire et de pilonner les cages toutes les deux minutes sans jamais être inquiétés défensivement, les rencontres des Red Devils ressemblent souvent à une situation de power-play où le ballon circule autour de la surface avant de transpercer les filets. Impressionnant d’organisation mais manquant de réalisme et d’opportunisme par moments, on voit difficilement quelle équipe pourra les déloger de leur première place, si ce n’est un Liverpool retrouvé.

Des milliards et du ridicule

Comment perdre un match 1-0 contre un Stoke City évoluant à dix pendant une heure et n’ayant plus remporté le moindre match depuis dix rencontres ? Rien de plus simple… S’appeler Manchester City, être le club le plus riche d’Angleterre et avoir comme objectif de s’approprier les meilleurs joueurs du monde pour gagner un titre l’année prochaine… Et j’oubliais : et jouer le maintien en parallèle.
Sur le plan du terrain, la sérénité est loin d’être au rendez-vous du côté des Citizens. Avec un milieu de terrain tout sauf collectif et un Stephan Ireland bien en-dessous de son niveau, trouver Robinho ne devient pas tâche facile, surtout quand ce dernier vendange le peu d’occasions qui lui sont offertes. De son coté, la défense bien épaulée par le fameux Richard Dunne aux dix buts contre son camp et huit cartons rouges a tout de même du mal à trouver une certaine stabilité. Cela se traduit notamment par de multiples erreurs de placement digne d’un Zubar des grands soirs. Bref, plus le championnat avance, plus Manchester City doit se rendre compte du chemin à parcourir avant que le Big Four se fasse appeler le Big Five.
Enfin, notons les deux matches nuls des prétendants à la quatrième place, Arsenal et Aston Villa, incapables de gagner malgré une tonne d’occasion, surtout pour les Vilains.

Écrit par Julien Billarant