La LNA, c’est ça !

Mené à la marque après deux périodes durant lesquelles il a globalement dominé la Chaux-de-Fonds, le LHC réalise un troisième tiers-temps de feu pour cueillir une victoire amplement méritée. Dans l’ambiance survoltée du chaudron de Malley malgré la ridicule affluence, les Lausannois s’offrent deux pucks de match pour remporter le titre LNB.

Il faut tout d’abord tirer un grand coup de chapeau à nos chers confrères du bien nommé Impartial, lesquels avaient affirmé que Lausanne était une «grosse machine sans âme». Pour motiver le club lausannois, on ne pouvait pas faire mieux d’autant plus qu’en deux matchs, Le LHC a montré qu’il avait des couilles et un cœur énorme pour renverser une situation délicate face aux autoproclamés détenteurs du monopole du cœur et de l’amour du maillot. Nous allons donc pas nous attarder davantage sur ce non-débat, fruit fantasmagorique venant des montagnes neuchâteloises.Comme depuis le début de la série, le premier tiers fut nettement à l’avantage de Lausanne, mais la traduction sur le tableau d’affichage fut loin de transcrire cette supériorité. Après avoir cueilli à froid les Vaudois sur un contre rondement mené par la troisième ligne chaux-de-fonnière (la meilleure ce soir), la réplique du LHC ne se fit pas attendre. Cependant, seuls Leeger et Tremblay parvinrent à tromper la vigilance de Todeschini en dépit d’occasions franches bien plus nombreuses.

Lost Highway

Seulement, à force de trop vouloir bien faire, Lausanne oublie parfois certains fondements, comme celui de ne pas négliger le secteur défensif et veiller notamment à ne pas trop reculer, étant souvent gêné par le jeu vertical des Abeilles. Si Jonathan Roy s’est montré remarquablement invisible, Dominique Forget a en revanche eu maintes fois l’occasion de faire joujou avec une arrière-garde lausannoise bien permissive. Si Schäublin a réalisé une performance honorable, c’est-à-dire catastrophique, Trunz réalise quant-à-lui des progrès époustouflants : entre ce soir et hier, il n’a aucun but sur sa conscience et il a réussi à faire passer son total de tirs par match de zéro à un. Grandiose !
Durant la deuxième période, les Vaudois se spécialisèrent dans la vendange intensive. En galvaudant une quantité impressionnante de situations à 2 contre 1 voire 3 contre 1, les joueurs locaux se sont mis eux-mêmes dans une situation peu enviable, manquant de lucidité au fur et à mesure que les ratés s’amoncelèrent dans la hotte lausannoise. Les Chaux-de-Fonniers, comme à leur habitude, maximisèrent parfaitement le rendement de leurs rares occasions. C’est ainsi que Vacheron et Pasqualino – au terme d’un cafouillage monstre sur leur seul jeu de puissance bien négocié – donnèrent l’avantage aux Abeilles. Grâce aussi à la crise d’intelligence d’un Baumann qui n’a rien trouvé de mieux à faire que balancer crûment une déclaration d’amour malvenue à M. Stalder. Cocufié, le duo Yake-Kossmann l’a du reste privé de glace pour le reste du match. À ce sujet, les deux équipes se seront surpassées dans la récolte de punitions aussi belles qu’inutiles, le plus souvent en zone offensive.

Wüthrich suspendu ?

Bien qu’en retard d’une longueur, les Lausannois n’ont pas laissé le doute s’installer dans leur camp. En cinq minutes, le LHC renversa la vapeur sur une reprise de volée de Miéville et d’un but de Bonnet, promu en première ligne suite à la sortie de Bekar sur blessure. Peu aidé par ses compères, l’excellent Todeschini a repoussé l’échéance le plus possible, sans succès. Les Haut-Neuchâtelois, fatigués tant mentalement que physiquement, continuèrent de concéder des pénalités évitables dans ce tiers-temps final. Sur l’une d’entre elles, Markus Wüthrich se mit notamment en mode Heins en gratifiant le public de la tribune sud d’un majeur gauche du plus bel effet. Théoriquement, le renfort de Bâle risquerait une suspension d’un match pour ce geste.
Le cinquième but lausannois doucha définitivement les espoirs meuqueux, ainsi que leur public qui a décidément beaucoup de peine à donner de la voix lorsque les circonstances ne tournent pas en leur faveur. Le fait d’être amputé d’une énorme partie des Maniacs – école le mercredi matin oblige – n’a pas arrangé leurs dispositions en la matière. Comme lors de l’acte IV, les Haut-Neuchâtelois ont été bien trop laxistes dans la couverture de leur slot.
Pour les curieux, à noter qu’il sera, bien entendu, impossible de lire un compte-rendu de la partie sur le site officiel de la Chaux-de-Fonds, puisque ce dernier ne daigne pas en faire lorsque le HCC est défait. Si cet exercice d’autocongratulation parfaitement rodé ne peut être assimilé à de la frustration, ça y ressemble tout de même méchamment… Si le club des Mélèzes compte prolonger l’aventure, il faudra également que Gary Sheehan mette de côté sa rengaine maladive envers le LHC malgré le fait qu’elle soit compréhensible, qu’il arrête de continuellement pleurnicher dans les médias sur les prétendues injustices dont son club serait la victime expiatoire, et se concentre sur son club. Uniquement sur son club.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Chaux-de-Fonds 5-3 (2-1 0-2 3-0)

Malley, 8472 spectateurs.
Arbitres : MM. Stalder, Stricker; Abegglen et Kaderli.
Buts : 3e Turler (Pasqualino, Fuchs) 0-1, 5e Leeger (Gailland, Miéville/5c4) 1-1, 9e Tremblay (Rüfenacht, Sigrist/4c3) 2-1, 22e Vacheron (Forget) 2-2, 35e Pasqualino (Fuchs, Wüthrich/5c4) 2-3, 41e Miéville (O. Schäublin/5c4, pén. différée) 3-3, 45e Bonnet (Tremblay) 4-3, 53e Sigrist (Zalapski, Gailland/5c4) 5-3.
Pénalités : 7 x 2′ + 1 x 10′ (Baumann/bêtise excessive) contre Lausanne ; 8 x 2′ contre Chaux-de-Fonds.
Tirs cadrés : 47-37
Lausanne : Tobler; Trunz, Lardi; Leeger, Grieder; Zalapski, Villa; O. Schäublin, Chavaillaz; Tremblay, T. Rüfenacht, Bekar; Sigrist, Miéville, Gailland; Lüssy, Staudenmann, Baumann; Suri, Bonnet, Schnyder.
Chaux-de-Fonds : Todeschini; Fäh, Wüthrich; Vacheron, Membrez; Daucourt, Du Bois; Émery, Morant; Schild, J. Roy, Neininger; Wittwer, Forget, Lussier; Turler, Pasqualino, Fuchs; Pochon, Krebs, Bochatay.
Notes : Lausanne sans Charpentier, Zeller, ni Frunz (surnuméraires) ; Chaux-de-Fonds sans Loichat, Chiriaev, ni Müller (surnuméraires).

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Amis lecteurs, nous vous invitons à regarder l’émission des Puckalistes du jour (disponible sur www.puckalistes.tv) où notre rédacteur Mathieu Nicolet a représenté CartonRouge.ch !

Écrit par Mathieu Nicolet