Et si on réformait le football ?

Quelques semaines après la fin de la sainte Coupe du Monde, je propose d’interroger certaines règles de ce sport. En effet, cette édition 2018 a vu l’arrivée de l’assistance vidéo (VAR) prouvant qu’il est possible de modifier les lois d’un sport qui bouge aussi vite qu’un 100m de Daniel Brélaz. Alors pourquoi s’arrêter là ?

Les propositions ci-dessous ne sont pas toutes compatibles et sont présentées pêle-mêle. Certaines paraissent difficilement applicables mais tant qu’à faire, je propose un gros remue-ménage plutôt qu’un petit coup de plumeau.

Et si on arrêtait de parler à l’arbitre ?

Il s’agit pour moi de la règle la plus importante à instaurer. Franchement, il y en a marre de voir la moitié de l’équipe courir vers l’arbitre dès qu’une action est litigieuse. Il serait possible qu’uniquement le capitaine de l’équipe puisse parler à l’arbitre. De plus, avec l’intervention de la VAR, une nouvelle danse est apparue. La danse du rectangle. Tous les joueurs s’y sont mis à cœur joie en dessinant avec leurs mains des rectangles comme s’il en pleuvait pour demander à l’arbitre d’aller consulter un replay de l’action. L’arbitre prend sa décision, le joueur l’accepte et se tait. S’il vient se plaindre : carton jaune. Ça évitera de voir des juniors E de Cossonay crier sur l’arbitre pour demander un corner ou un penalty.

Et si on était plus souple sur la faute de main ?

Combien de matchs se sont décidés sur une vulgaire faute de main dans la surface. Quand je regarde un match de football, je veux des beaux buts sur des belles actions. Un match de 90 minutes qui finit sur un vieux 1-0 marqué sur penalty m’intéresse assez peu. Alors quand le penalty a été obtenu parce qu’un pauvre défenseur se fait dégager sur la main, c’est le pompon. A vitesse réelle, il est assez compliqué pour l’arbitre de juger. Mais avec la VAR, plus de doute. Je vous donne simplement comme exemple la finale de la Coupe du Monde, à tout hasard. La Croatie vient de revenir au score, c’est la 34^èmeminute et Perisic prend le ballon sur la main. Le geste n’est absolument pas volontaire mais ça change pourtant tout le cours du match. Nul ne saura jamais si les Français auraient tout de même soulevé le trophée mais une chose est sûre, le match n’aurait pas été le même. Reste à trouver une règle intermédiaire où seule la main volontaire est une faute. En particulier dans la surface de réparation.

Et si on changeait carrément la règle du penalty ?

Cette coupe du monde a connu un nouveau record : le nombre de penalties. 29 sifflés pour 22 transformés. La VAR a évidemment joué un rôle dans ce record. Mais en y réfléchissant, le penalty ne serait pas un peu le Graal du football ? Dans un sport où un but a tellement d’importance vu le peu d’écart entre les équipes, une simple petite faute dans la surface donne une occasion de but énorme. Une grosse faute à 17 mètres des buts donne un simple coup franc dangereux et éventuellement un carton jaune. Mais attention, dès que cela dépasse la fameuse ligne des 16 mètres, ce n’est plus le même tarif ! Une petite poussette, un léger contact ou une faute de main involontaire par exemple et on donne une occasion en or de marquer. Pas étonnant dès lors de voir des joueurs plonger dans la surface. Il est tellement difficile de marquer avec les systèmes défensifs actuels qu’une des tactiques les plus payantes est de provoquer un penalty.

On pourrait donc proposer deux possibilités : soit on octroie des penalties en fonction de la gravité de la faute ou éventuellement si c’est une occasion claire de but (comme au hockey sur glace par exemple) ou alors on recule le point de penalty pour laisser plus de chances au gardien.

Et si on décidait d’un temps imparti ?

Une des autres grandes critiques faite au football est de voir les joueurs se rouler par terre pendant un quart d’heure alors qu’ils ont été effleurés. Mais soyons clairs, c’est une tactique très payante. Comme le chronomètre ne s’arrête jamais, ils ont tout intérêt à gagner un maximum de temps : mettre dix minutes à sortir du terrain lors d’un changement, rester par terre en attendant la civière puis se relever et courir comme un lièvre, attendre deux minutes avant de dégager, de faire une touche, un coup franc et j’en passe. Bref, tout est bon pour grappiller des secondes, qui se transforment rapidement en minutes. Certains vont me dire que cela est compensé par le temps additionnel. Foutaises. De plus, avec l’arrivée de la VAR, c’est encore pire. Même action que tout à l’heure, France-Croatie. Perisic fait une main dans la surface, on est à la 33^èmeminute. Le temps que les Français viennent réclamer un penalty, que l’arbitre regarde la vidéo, que Griezmann marque et célèbre le jeu reprend à la 39^èmeminute. 6 minutes de perdues et pourtant seulement 3 minutes de temps additionnel. Sans compter qu’il y a eu 2 autres buts avec célébration et de nombreux arrêts de jeu. CQFD.

Une des solutions serait donc de faire 2 x 35’ de jeu effectif. Certes ce ne sera certainement jamais le cas car il est bien plus pratique pour les télévisions d’avoir un temps de jeu fixe, et vu que les droits de diffusion rapportent des millions. Certains diront aussi que cela hachera le jeu. Peut-être. Mais n’est-il déjà pas haché ?

Encore quelques autres réformes possibles :

Il faudrait peut-être punir les simulations plus durement même après les matchs.
Faire sortir le joueur dix minutes lorsqu’il reçoit un carton jaune comme au rugby.
Les arbitres vidéos indiquent la faute à l’arbitre principal. Ainsi, ce dernier n’a pas besoin d’aller voir la vidéo par lui-même.

Vous voyez d’autres réformes ? Vous trouvez celles-ci abracadabrantesques ?

Lâchez-vous dans les commentaires !