1957, annus horribilis

De janvier 1957, outre la bataille d’Alger, de triste mémoire, les historiens retiendront les naissances de deux histrions devenus, ô combien, populaires en ce début d’automne 2017 : l’un, sur lequel le temps n’a aucune prise, à considérer la chevelure qu’il arbore tel un casque de combattant ultime et dépourvue de tout poil blanc, dessinateur-architecte de profession et blindé de chez blindé, et l’autre, rouquemoute avéré au visage respirant la même honnêteté qu’un politicien français niant posséder un compte off-shore, rouquin, donc, au passé trouble de salarié souvent viré pour incompétence notoire, aujourd’hui consultant technique pour une chaînette télévisuelle qui se prétend de pointe et, accessoirement, sparring partner improvisé.

Le premier est l’aîné du second de 19 jours puisque né le 7 alors que l’autre est du 26. C’est la seule fois, dans son existence, que le second, né à terme, a pu rester quelque part jusqu’au bout de son contrat. Le premier est originaire du seul vieux Pays alors que le second est un mélange austro-suisse improbable mais originaire d’Adliswil d’où, normalement, ne sortent que des cyclistes. Le premier est capricorne, le second verseau – ascendant recto – deux signes considérés comme négatifs. Nous l’allons voir par ailleurs, si vous tenez jusque là.

Le premier, comme le second, fut footballeur professionnel. Il exerça cette noble discipline dans six clubs dont on dira que leur niveau fut moyen. Le second, par un hasard confondant, a joué dans six clubs, lui aussi mais sans laisser de quoi se faire exposer la moumoute dans le hall of fame du crampon moulé. Le premier, en fait, n’a aimé et ne s’est investi que dans un seul club tout en continuant à exercer le métier bigrement lucratif qui lui permettrait, un jour, de faire, à la tête de cette société, tout et son contraire. Le second a obtenu un diplôme d’entraîneur qui, selon l’avatar télévisuel qui l’emploie outre Sarine, justifie qu’il ait une opinion et qu’il ait le droit de nous en saouler. Ce papelard lui a permis de diriger sportivement  14 entités – dont une équipe nationale – avec à la clé, deux titres de champion suisse, Aarau et Grasshopper alors que le premier, lui, en tant que Président, a obtenu un titre et deux coupes dont la treizième – ce qui lui vaut, dans son canton, la reconnaissance éternelle de quelques aficionados rougeoyants dont l’horizon se limite à Tourbillon et aux combats de Reines, les autres étant beaucoup plus préoccupés par la non réélection d’un politicien au prénom de statuette américaine qui plus est libre chanteur mais c’est une autre histoire.

A gauche, Constantin…

Ces deux hurluberlus se connaissent depuis belle lurette et entretiennent une inimitié compacte et sans bémol. Le roux, qui n’a de Guy que le patronyme, exerce présentement, on l’a vu, la profession de consultant (et dans consultant, il y a sultant) poste qui lui permet, semaines après semaines, de régler ses comptes avec le brun sans que ce dernier puisse répliquer. Ce n’est pas au Président, à l’homme public critiquable et outrancier qu’il s’attaque, ce n’est pas une gestion qu’il condamne : Il s’en prend à l’homme, à sa famille. Et ça, voyez-vous ma brave Dame, ça, ce n’est pas admissible. Ce mec, dont je répugne ici à orthographier le nom, est pervers, vicieux, chafouin. Cette attitude, il la porte sur son museau et, de fait, usant d’un média comme d’une inespérée tribune offerte à son indigence, s’acharne à des années-lumière de l’éthique indispensable à l’exercice de ce métier à démolir son adversaire. L’autre, le brun, il est ce qu’il est : velléitaire, autoritaire, un peu mégalo mais il ne biaise pas. Et comme c’est un homme cash, il est allé expliquer à l’autre, avec ses moyens – qu’on peut trouver discutables – que ça commençait à bien faire.

D’accord, ce n’est pas une attitude présidentielle et j’entends tous ceux qui m’usent en me parlant de l’exemplarité. C’est vrai, le grand brun à la claque facile et au pied correcteur de rectum : peut mieux faire. Mais l’autre, on va le laisser s’en sortir ? Cet autre qui s’effondre au premier soufflet venu mais qui est payé pour insulter et injurier ? On va continuer à lui porter un quelconque crédit ? Oublie-ton qu’en fait d’expert, il n’a jamais réussi à conserver un job sur la durée du contrat qu’il avait signé ? Faut-il ne rien avoir à dire sur le foot que de s’en prendre à un dirigeant de cette manière là.

C’est certain, Constantin va s’en prendre sans doute plein les dents. Il a fauté, qu’il paie. Ce serait juste. Mais si on veut bien aller jusqu’au bout des choses, Fringer doit se faire virer par Téléclub et cette chaîne doit AUSSI présenter ses excuses à CC. J’ai regardé la vidéo que le FC Sion a mise en ligne avec les extraits des interventions du consultant et j’ai regardé les journalistes qui sont sur le plateau : regardez-les bien, ils sont salement emmerdés par les déclarations de machin et je ne suis pas sûr qu’ils souscrivent à ce style d’intervention. Sur Téléclub Romandie, j’ai entendu quelqu’un dire, parlant de ce sujet, qu’ailleurs, les insultes et les commentaires étaient bien plus durs chaque semaine et qu’on devait, comme homme public, s’accommoder de ce genre de dérapages, liés au monde dans lequel on évolue. Hé bien non ! il n’y a aucune raison de devoir encaisser et fermer sa gueule.

Quand on est dirigeant, de club sportif ou de n’importe quoi, et que l’entreprise arrive sous les feux de l’actualité, il arrive que la pression exercée par certains qui ont une approche particulière de leur profession soit difficilement supportable. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Certes, cette pression ne justifie pas, jamais, que l’on s’en prenne physiquement à quelqu’un même si, parfois, ce n’est pas l’envie qui manque. Il y a d’autres moyens, mais quelle dépense d’énergie pour des résultats bien négligeables.

Alors, je vous pose la question : faut-il faire de Fringer une victime et de Constantin un bourreau ou peut-on admettre que le consultant de Téléclub est le propre artisan de sa punition ?

Pour moi, le choix est fait : je ne dédouane pas Christian Constantin mais j’exige le départ immédiat de Rolf Fringer et que Téléclub, ne soutenant pas les dérapages verbaux de son consultant, présente ses excuses à qui de droit.

Mon Grand-Père, pour lequel j’ai une admiration sans borne et qui, en son temps, avait été chef de gare à Brissago, aurait éructé, au détour d’une Suze-Curaçao : « foutez-moi ça dehors » plutôt que de s’épancher dans un article. Il l’eût dit sans la moindre considération pour les intervenants de cette histoire et, je le dis sans ambages : il eût eu raison. Ou pas.

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3 Commentaires

  1. Bof, Carton-Rouge fait dans le pathétique, si un jour un pigeon d’or vous met une raclée, qu’est-ce que vous écrirez? CC Insulte depuis des années arbitres, dirigeants, entraîneurs et joueurs. En 2008 il disait de Stielike qu’il venait de virer « son allure était négligée et son odeur pas très agréable… » Qui Insulte en permanence n’a pas a pêter un plomb quand on l’insulte! A part ça est-ce que vous pourriez donner le lien de la vidéo mise en ligne par le FC Sion afin que nous aussi puissions juger de la gravité des insultes, merci.

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