Irlande du Nord – Allemagne : THOMAS REMUE L’AIR MAIS L’ALLEMAGNE S’IMPOSE QUAND MÊME

Ça doit être que je me fais vieux ; ou alors que je ne supporte plus les redoublements de passe ou les ratés techniques, ou en fait que je n’aime pas le foot d’aujourd’hui mais là, y en marre de la daube qu’on nous sert depuis le début de cet Euro.

LE RÉSUMÉ.

De la première à la dernière seconde, à part quelques rares incursions irlandaises, toutes avortées et sans efficacité, l’Allemagne a dominé, vendangé des occasions que même Sefe aurait mises au fond et, sur un but presque de raccroc à la 30ème s’est défaite de l’Ulster sans coup férir. Neuer a eu deux arrêts – qui n’en étaient d’ailleurs pas – à faire. Au contraire de son vis-à-vis, héroïque, qui en eut plein les bras. Voilà pour le match. Petite remarque liminaire : pour l’instant, l’Ulster serait qualifiée parmi les meilleurs troisièmes. J’adore les Irlandais, leurs supporters, j’aime cet esprit et cette forme de loyauté dans le jeu mais franchement, c’est faible. Très faible. Et l’Allemagne : franchement ? j’y croyais dur ben, après avoir vu jouer l’Espagne, qui reste ma grande favorite, je n’y crois plus trop, même si à la fin…

L’HOMME DU MATCH.

Michael Mc Govern, le portier irlandais. Sans lui, c’est la casquette de l’Euro pour l’Irlande du Nord.

LA BUSE DU MATCH.

Thomas Müller. On aurait dit le fils naturel d’Ibra et de Ronaldo avec Seferovic comme parrain. Tout raté et quand pas, le poteau et la latte n’ont pas voulu non plus.

LE TOURNANT DU MATCH.

Le virage des Irlandais. Vert de chez vert. Et puis chantant mais chantant. Magnifiques de ferveur, ces gens. Pourquoi le virage des Irlandais : parce que le virage reste un tournant, n’est-ce pas.

LE GESTE TECHNIQUE DU MATCH

L’amortie magnifique du juge de touche sur une déviation de Ward ou de Washington, je ne sais plus. Une bombe dans les mamelles qu’il lui a mise. Contrôle de l’abdomen, voire du nichon droit, sans perte du drapeau et sans effondrement post-traumatique. On a bien senti que ça lui plaisait pas des masses (on voit bien la tête qu’ils font quand ça leur plaît pas) mais chouette moment sanitaire où l’on a vu les soigneurs des deux équipes se précipiter à son chevet. Il ne risquait donc rien mais il va avoir des démangeaisons au mamelon.

LE GESTE POURRI DU MATCH.

Même pas un ! Bon, j’ai eu une petite panne informatique : y en a peut-être eu un pendant ce temps-là. Ou alors, la panne elle-même.

CE MATCH M’A FAIT PENSER

Que je ne suis jamais allé en Irlande et que, à voir ces gens se comporter, ça me fait très très envie. Et, depuis « un taxi mauve » et les fils de John Wayne et de Maureen O’Hara, je sais que c’est beau, l’Irlande.

Cliffs of Moher

L’ANECDOTE

En junior, j’avais eu comme entraîneur, au LS, un type génial qui fumait la pipe et qui nous encourageait sans cesse. Dieu sait que nous en avions besoin. On l’aimait tous. Mais ainsi va la vie, on grandit. Pas forcément pour le meilleur. Et on oublie les gens parce qu’il y a des ailleurs, d’autres parfums, d’autres envies. Et on se dit qu’il en va de même pour les autres et on ne se pose aucune question. Un jour, mon téléphone sonne. Le temps des portables était encore bien loin et c’est à celui de là que je répondis. L’interlocuteur se présente, me demande si je me souviens de lui, bien sûr, comment allez-vous (en ce temps-là, on vouvoyait les entraîneurs) mais bien. « Ecoute, me dit-il, j’ai repris la présidence d’un club de la région. Je cherche des joueurs, ça t’intéresserait ? » Moi qui ai surtout été au bout du banc, tu parles que ça m’intéressait ! On avait besoin de moi. Alors, gonflé à bloc, j’y suis allé. J’avais un physique d’enfer, comme un Irlandais, et une technique, disons, moyenne parce que je m’aime bien et que je n’ai pas de raison objective de me faire du mal. J’ai fini titulaire, ouais Monsieur, comme secrétaire. Et personne ne m’a piqué ma place. Le Président et moi mangions régulièrement ensemble et, à la table d’un bistrot très fréquenté, il commençait son show. Discret comme un conspirateur qui veut se faire entendre, il me racontait le prochain transfert chez nous d’un joueur de Liverpool ou de Forrest, faisant en sorte que les gens tendent l’oreille. Il faisait ça avec tellement de sérieux que je crois bien que certains l’ont cru. Je me souviens de nos fous rires dans ces moment-là. Je ne sais pas s’il est encore de ce monde. Il se nommait Willy Lugeon et son fils était un copain de juniors. Je l’ai aimé, Willy Lugeon. Alors, un petit clin d’œil, à lui et à son fils.

LA MINUTE PIERRE-ALAIN DUPUIS.

« Ça fait 36 heures qu’il pleut sur Paris, le terrain est un peu profond. » (JF Develey, en début de match. C’est peut-être à cause de ça que certains ont nagé dans ce match.

LE TWEET À LA CON.

#EuroCR : Dallas, Washington. Il ne manquait que Kennedy pour écrire l’histoire. Une autre.

LA RÉTROSPECTIVE DU PROCHAIN MATCH.

L’Allemagne se fait déculotter par l’Espagne et rentre, la queue entre les jambes, ce que Loew pourra vérifier à l’abri des caméras pendant tout le trajet.

L’Irlande se qualifie dans les meilleurs troisièmes. C’est la fête dans tous les pubs de Belfast et en France. Pas sûr que le match, contre je ne sais quel adversaire, tourne aussi bien.

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