Ce duel entre les deux premières formations de LNB marquait également les retrouvailles entre les Lions et les Abeilles depuis la rocambolesque demi-finale de play-off de la saison dernière. Nous aurions pu nous attendre à un climat délétère, une ambiance détestable, le tout au cours d’un match où les sales coups auraient plu (c’est selon). Il n’en a rien été : résolument tournées vers l’offensive, les deux équipes ont offert un match très plaisant aux 4218 spectateurs présents aux Mélèzes.
Depuis le début de cette saison, le HCC se distingue par une grande force de frappe offensive, mais une arrière-garde qui, privée de Valeri Chiriaev et de Laurent Émery, n’offre pas encore toutes les garanties. Côté LHC, Dany Gélinas cherche toujours à assembler le complexe puzzle constitué d’excellents éléments, mais subrepticement désolidarisés. Inconnue supplémentaire, le Finlandais Niko Mikkola fraîchement débarqué de Turku pour pallier l’absence de Tremblay.
Deux Canadiens têtes de Turc
Autre curiosité de ce duel valdo-neuchâtelois, les histoires d’amour respectives que possèdent les Chaux-de-Fonniers avec Pecker, et les Lausannois avec Roy. L’attitude constamment provocatrice et les innombrables plaintes du numéro 11 du LHC font-elles toujours recette dans la ruche ? De l’autre côté, les talents de plongeur et de comédien du top-scorer neuchâtelois font-ils encore chavirer les coeurs des partisans vaudois ? Foi de «sifflomètre», les deux Canadiens furent largement en tête sur le reste des troupes avant le début de la rencontre.
Vacheron et le HCC en forme en ce moment
Offensivement vôtre !
À ce sujet, il fallait justement ne pas arriver en retard : en trois petites minutes, il y eut déjà trois grosses occasions, dont la dernière fit mouche par l’intermédiaire de Roy qui, d’une subtile déviation, laissa Tobler pantois. Le match était lancé ! Quatre minutes et deux pénalités plus tard, Sigrist égalisa en double supériorité numérique, Kohler relâchant l’envoi du Canado-Suisse dans ses propres buts. Des pénalités, il y en aura justement un nombre conséquent durant cette première période. Très indisciplinés, les Lausannois en récoltèrent quatre en dix minutes. Le LHC courba donc une première fois l’échine à 6 contre 4, avant de capituler une deuxième fois par l’intermédiaire de Forget. Physiquement émoussés, les joueurs du LHC regagnèrent le vestiaire avec un déficit logique de deux unités.
Un petit coup de mou…
Plutôt que de galvaniser les protagonistes de ce duel, la réduction du score de Rüfenacht peu de temps après la reprise de la deuxième période eut le don d’endormir ces joyeux drilles. L’arbitrage compensatoire indigne de cette affiche y contribuant également… Il y eut donc un peu de tout, en passant par une triple faute de Mikkola (charge incorrecte, suivie d’un cross-check, puis d’un coup de canne) non sanctionnée, des obstructions oubliées et d’autres charges incorrectes passées sous silence. Pecker craqua sans grande surprise et écopa d’une méconduite fort justifiée, Monsieur Neubert n’appréciant que modérément le langage châtié du Canadien.
…suivi par deux coups du sort
Les choses s’animèrent à nouveau dès la 35ème minute, moment où Leeger dévia astucieusement un tir anodin d’Heynen un peu contre le cours du jeu. Dès lors, le tournant du match survint à la fin de la période médiane où Vacheron, en power-play, puis Fuchs, profitèrent de deux énormes bourdes de marquage du défenseur gauche (au propre comme au figuré) du LHC portant le numéro 55. Un double Grieder de circonstance… Contraint d’attaquer quitte à laisser des boulevards, le LHC domina la période finale et réduisit l’écart par Staudemann qui conclut un très beau service Mikkola en supériorité numérique. Par la suite, Miéville, Baumann puis Sigrist furent proches d’égaliser, mais un Kohler très serein s’interposa sur chaque tentative. À deux minutes du terme de la rencontre, un surnombre lausannois sonna le glas d’une prolongation qui ne restera que virtuelle.
Miéville n’a pas réussi à égaliser
Quid du favori ?
Hors situation spéciale, les deux équipes firent à peu près jeu égal avec toutefois une légère domination côté neuchâtelois. L’indiscipline et les erreurs individuelles vaudoises ont douché les espoirs du LHC de repartir du déplacement neuchâtelois avec un peu plus que zéro point. À ce stade du championnat, la Chaux-de-Fonds évolue un ton au-dessus de ses adversaires directs. Cependant, la saison est encore longue et il est bien trop tôt pour faire un quelconque bilan. Les boys de Gary Sheehan ont l’avantage de posséder un effectif stable mêlant deux étrangers efficaces et des jeunes joueurs talentueux épaulés par des éléments chevronnés. Les Lausannois n’ont pas encore trouvé l’alchimie collective, ce qui nécessitera encore du temps. Une fois ces deux équipes au maximum de leur rendement, il sera bien difficile d’en dégager un clair favori dans cet indécis championnat.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
La Chaux-de-Fonds – Lausanne 5-4 (3-1 2-2 0-1)
Mélèzes, 4218 spectateurs.
Arbitres : MM. Neubert, Engelmann et Zosso.
Buts : 3e Roy (Neinoinger, Schild) 1-0. 7e Sigrist (Pecker/5 c 3) 1-1. 11e Roy (Neininger, Schild/6 c 4) 2-1. 17e Forget (Vacheron, Schild) 3-1. 22e Rüfenacht (Pecker/5 c 4) 3-2. 35e Heynen (Leeger) 3-3. 39e Vacheron (Roy, Schild/5 c 4) 4-3. 40e Fuchs (Bochatay, Forget) 5-3. 50e Staudenmann (Mikkola, Gailland/5 c 4) 5-4.
La Chaux-de-Fonds : Kohler; Vacheron, Membrez; Fäh, Hostettler; Du Bois, Daucourt; Morant; Schild, Roy, Pochon; Turler, Forget, Lussier; Bochatay, Pasqualino, Fuchs; Loichat, E. Chiriaev, Neininger. Entraîneur: Sheehan.
Lausanne : Tobler; Leeger, Schäublin; Heynen, Trunz; Lardi, Villa; Gailland, Rüfenacht, Pecker; Mikkola, Staudenmann, Sigrist; Baumann, Miéville, Lüssy; Mano, Bonnet, Zeller; Suri. Entraîneur: Gélinas.
Notes : La Chaux-de-Fonds sans V. Chiriaev, Emery (blessés), Yerly (raisons personnelles) ni Müller (suspension interne). Lausanne sans Tremblay, Morandi (blessés), Bernasconi ni Frunz (au repos).
Pénalités : 5 x 2′ contre La Chaux-de-Fonds, 7 x 2′ plus 2 x 10′ (Pecker et Zeller) contre Lausanne.
Écrit par Mathieu Nicolet
Très bon article.
Je ne vois pas Grieder, soit dans le contingent, soit dans les Notes ?.
A-t-il joué ?. Merci pour la réponse.
Il est vrai que le public déstabilise Pecker qui semble trop tenir compte de cette situation.
tres bon article, ca fait plaisir de lire ceci!
bien que les arbitres nont pas été à la hauteur du match, on est content que le match ne se soit pas trop dégradé… bon Pecker est une exception! et je ne pense pas que Pecker soit destabilisé par le public… il en joue!