Le grand bluff de Lance Armstrong

Il faut croire que Lance Armstrong n’avait pas le bras aussi fort que ça (ça commence fort au niveau jeu de mots…). L’Américain s’est viandé au Tour de Castille et Leon, une épreuve des plus prestigieuses vous en conviendrez, et c’est tout le come-back de l’ex-cancéreux qui est du coup remis en cause. Et si c’était voulu ?

Le coureur Astana est connu pour son machiavélisme extrême. Franchement, à part en étant possédé par le démon, comment voulez-vous pouvoir volontairement faire du mal à Jan Ullrich et sa tête d’ourson roux ou encore mettre plus de sept minutes dans la vue d’Alex Zülle (hihihi, encore un jeu de mot qui fait rêver) en 1999 juste pour le plaisir ? Rappelez-vous aussi son démarrage dans l’Alpe d’Huez, alors qu’il toisait, tel Josef Fritzl descendant à la cave, le regard d’enfant battu de l’Allemand de la Telekom qu’il a alors distancé de près de cent mètres en moins de… 150 mètres de montée.

Lance Edward Gunderson

Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour que naissent la suspicion et les pires fantasmes à la suite de sa chute. On a d’abord parlé de vingt coureurs au sol, puis quelques cyclistes ont dit que celui qui est né sous le nom de Lance Edward Gunderson (si si, je vous jure) est parti à la faute tout seul et qu’il avait l’air aussi neveux qu’un débutant dans les kilomètres précédents… L’Equipe ensuite y est allée de son couplet dubitatif, comme certains directeurs sportifs de formations peu huppées, qui ont affirmé qu’il s’est vautré tout seul comme Gérard Depardieu en moto après avoir picolé plus que d’habitude (genre après onze ou douze litres de rouge flambés au Picon cul-sec à la paille).
Armstrong avait prévu de courir le Giro, une fois n’est pas coutume, afin de «promouvoir sa fondation»… Pourtant, c’est bien la Grande Boucle que le Ricain avait coché sur son agenda à l’heure d’annoncer son retour sur les routes. Et v’là-t-y pas que le Texan se pète opportunément la clavicule en Espagne. Il pédalait alors pour la première fois aux côtés d’Alberto Contador depuis à peine trois heures. Son retour à la compétition après plus de trois ans d’absence dans l’équipe kazakhe – sans demander de salaire ! – était déjà une sacrée épine dans le pied de l’Espagnol, qui est pour moi le cycliste le plus bandant depuis le contrôle anti-dopage positif de Riccardo Ricco.

Merci CartonRouge.ch !

Comment allaient cohabiter ces deux champions ? Le futur du cyclisme et l’histoire allaient se heurter frontalement et dans le même team, excusez du peu ! Mais mettez-vous à la place de Johan Bruyneel… Vous avez d’un côté de votre contingent la star de demain, qui reste sur des succès au Giro et à la Vuelta en 2008 et qui s’est imposé sur le Tour 2007, et de l’autre un des vestiges sulfureux du passé, grand pote de l’aimable Docteur Ferrari, qui compte bien revenir sur le devant de la scène à 37 ans. Même si le second est votre meilleur ami, vous allez lui faire comprendre qu’il est bien gentil, mais qu’il peut se gratter pour être le leader de sa formation sur la plus prestigieuse des compétitions de vélo…
Armstrong n’en est pas à son premier coup de jarnac. Simplement, comment remettre en cause la bonne foi d’un ancien cancéreux des boules qui revient pour faire le bien sur la terre et qui aime son prochain (Alléluia, machin et tout) ? Aller jusqu’à se péter l’épaule en quatre juste pour arriver frais comme un gardon au Tour de France et éviter le pensum du Giro… Lui qui d’habitude ne glandait rien de la saison à part trois semaines de promenade sur les routes de l’Hexagone a fait pile le contraire cette année. En finissant à plus de huit minutes lors de Milan – San Remo, il a peut-être compris que ses vieilles jambes ne tiendraient pas tout un exercice entre les courses, les relations publiques pour Livestrong et rencontrer les ministres de tous les pays où il passe.
Alors quoi de plus simple que de se foutre dans un talus en mode renard ? C’est bien vu non ? A part CartonRouge.ch, qui va être assez con pour se poser LA question, hein ? Tout à coup, vous ne voyez plus le valeureux Américain du même oeil, avouez ! Merci qui ? Merci Gary Romain !