La rédemption attendra

Une semaine après une débâcle historique à Mönchengladbach (1-5), le 1. FC Köln n’est pas parvenu à se racheter devant ses supporters en s’inclinant contre le VfB Stuttgart. Les Souabes respirent un peu, alors que les Geissböcke joueront gros dimanche prochain à Wolfsburg.

Si tu es supporter du 1. FC Köln, l’ennemi juré, l’adversaire à battre absolument, c’est le Borussia Mönchengladbach. Du coup, les supporters colonais n’ont que modérément apprécié que leur équipe favorite se soit faite démonter 5-1 la semaine dernière à Mönchengladbach, après avoir déjà perdu 4-0 le match aller. C’est donc une équipe en quête de rédemption qui se présentait samedi au RheinEnergieStadion contre un adversaire qui avait lui aussi des choses à se faire pardonner : le VfB Stuttgart. Alors qu’ils visaient la Ligue des Champions, les Souabes en sont réduits à lutter contre la relégation et ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise, surtout après la défaite concédée la semaine dernière à domicile contre Kaiserslautern.

Nonchalance coupable

Entre deux équipes en danger de relégation et en proie au doute, inutile de préciser que les débats n’ont pas volé très haut. Avant la pause, on donnera un léger avantage aux points au VfB Stuttgart qui s’est créé les deux meilleures occasions mais Shinji Okazaki les a toutes deux vendangées. En face, pas grand-chose à signaler, sinon un lob trop court de Lukas Podolski, c’est dire que c’est assez logiquement que l’on est arrivé à la pause sur un score nul et vierge. Fort heureusement, cela s’est animé en seconde période. C’est tout d’abord un coup de tête d’Okazaki qui est tout près de débloquer la situation mais le gardien Michael Rensing, une nouvelle fois parmi les meilleurs Colonais samedi, sauve du pied (48e). Ce n’était que partie remise puisque trois minutes plus tard, Adil Chihi perd bêtement la balle à mi-terrain d’une passe d’une coupable nonchalance. L’international Christian Träsch récupère le Torfabrik, parcourt 30 mètres balle au pied sans être inquiété et ouvre le score d’une frappe magnifique.

Penalty inexistant

Les malheurs des Domstädter ne faisaient que commencer. Dans la minute suivante, Rensing doit sauver sur une frappe de Molinaro. Le dernier rempart de Cologne ne pourra toutefois rien faire quelques instants plus tard sur un centre de Tamas Hajnal dévié par Serdar Tasci sur l’international autrichien Martin Harnik qui double la mise au milieu d’une défense figée. Les Geissböcke boiront le calice jusqu’à la lie peu après l’heure de jeu lorsque l’arbitre dicte un penalty complètement farfelu sur un tir à bout portant de Boulahrouz qui vient heurter fortuitement le bras collé au corps du défenseur Geromel. L’ancien Bâlois Zdravko Kuzmanovic ne s’est pas fait prier pour transformer dans un RheinEnergieStadion consterné. Après sept victoires consécutives à domicile, la belle série du 1. FC Köln était en train de prendre fin.

Résignés

Il y a bien eu une timide réaction avec la réduction du score signée Milivoje Novakovic, à la réception d’un centre de Christian Clemens. Le match aurait peut-être pu rebondir complètement si le gardien Ulreich ne s’était pas interposé sur un coup de tête de Geromel mais les joueurs colonais n’ont jamais vraiment donné l’impression d’y croire. A l’image de leur entraîneur Frank Schaefer qui, alors que son équipe est menée 1-3 à 20 minutes de la fin dans un match capital, se contente de faire un changement de milieu défensif poste pour poste. En fait, la seule bonne nouvelle de l’après-midi pour Cologne, elle est venue du match nul entre Wolfsburg et St. Pauli, qui permet aux Geissböcke de conserver six points d’avance sur la barre.

Situé juste au-dessous de ladite barre, Wolfsburg sera précisément le prochain adversaire de Cologne, c’est dire si les Domstädter, qui seront privés de leur capitaine Lukas Podolski, suspendu pour avoir écopé stupidement d’un cinquième carton jaune pour réclamations, seraient bien inspirés de ramener quelque chose de Basse-Saxe, surtout que le match suivant, ce sera le derby contre Leverkusen et, vu la façon dont les Geissböcke jouent les derbies cette saison, ce n’est peut-être pas là qu’il faut compter mettre des points au chaud. En tous les cas, sur la fin du match, les supporters ont déployé une banderole pour faire comprendre à leurs joueurs qu’une équipe qui se fait pareillement laminer dans le derby ne mérite pas leur confiance et qu’ils considéraient d’ores et déjà la saison comme ratée. Note, la saison pourra être encore un peu plus ratée avec une relégation. Bon, l’avantage d’une relégation ce serait de pouvoir prendre sa revanche sur Mönchengladbach dès la saison prochaine en Zweite Liga, sans devoir attendre le retour des Fohlen dans l’élite.

Stuttgart en danger

Le VfB Stuttgart remporte lui un succès capital mais n’est pas encore tiré d’affaire, loin de là. Les Souabes ont en effet un calendrier infernal lors des quatre dernières journées, avec notamment Hambourg, qui joue encore une place en Europa League, Hanovre et le Bayern Munich, qui se disputent une place en Ligue des Champions. Normalement, la qualité de l’effectif devrait permettre de s’en sortir mais n’oublions pas que les deux derniers clubs allemands qui ont eu l’outrecuidance de virer un entraîneur suisse (Hertha et Bochum) ont été relégués en fin de saison. Il aurait peut-être fallu garder Christian Gross…

1. FC Köln – VfB Stuttgart 1-3 (0-0)

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Sippel.
Buts : 51e Träsch (0-1), 53e Harnik (0-2), 63e Kuzmanovic (penalty, 0-3), 68e Novakovic (1-3)
Köln : Rensing; Brecko, Geromel, Mohamad, Eichner; Lanig, Petit (71e Yalcin); Chihi, Podolski, Peszko (17e Clemens); Novakovic.
Stuttgart : Ulreich; Boulahrouz, Tasci, Niedermeier, Molinaro; Träsch, Kuzmanovic; Harnik (79e Schipplock),  Hajnal (82e Gentner), Okazaki; Cacau (91e Delpierre).
Cartons jaunes : 18e Boulahrouz, 62e Novakovic, 62e Petit, 65e Rensing, 67e Lanig, 70e Molinaro, 78e Yalcin, 80e Podolski.
Notes : Köln sans Jajalo, Matuschyk (suspendus), Schorch, Terrode ni Giannoulis (blessés), Stuttgart sans Pogrebnyak (suspendu), Bicakcic, Degen, Audel ni Gebhart (blessés).

Écrit par Julien Mouquin