Un effeuillage printanier de bon aloi

Quinze ans après le beach-volley, la fédération internationale de badminton (BWF) a enfin eu le courage et l’audace d’imposer le port de la petite jupette pour les filles lors de certaines compétitions. Cette mesure visionnaire et pleine de bon sens a comme prévu généré un tollé parmi les chantres du puritanisme intégriste. S’agissant d’un sport dont la grande majorité de la population n’en a rien à secouer, l’impact global est toutefois resté marginal.

Les raisons d’une telle modification dans le règlement sont pourtant évidentes : accroître l’intérêt de ce sport envers le grand public. Pour ce faire, il n’existe pas 36’000 solutions. Il faut agir sur l’aspect visuel, élément incontournable dans le monde d’aujourd’hui et premier argument en matière de vente. Comme dans tout business, le badminton doit pouvoir se démarquer des autres sur des points spécifiques afin augmenter sa popularité et sa présence dans le gratin mondial du sport. Il est donc nécessaire de séduire les amateurs potentiels et le public-cible ; nous nous retrouvons justement dans ce domaine précis. Cette mesure entrant en vigueur dès le 1er mai est donc un premier pas dans la bonne direction. Si ça peut contribuer en plus à faire chier les féministes (hommes ou femmes) rétrogrades de tout poil, on ne va pas s’en priver.Les détracteurs prétendent mordicus que l’aspect physique ne joue aucun rôle, qu’il ne s’agit que de compétences. Point de vue «bisnounours» attendrissant de prime abord, mais consternant de naïveté. Prenons l’exemple du tennis féminin qui pouvait être considéré jadis comme un sport. Le jeu stéréotypé et formaté de l’intégralité des athlètes ayant tué tout intérêt pour cette discipline, les  affiches sont dorénavant choisies en fonction de l’attractivité physique des joueuses en question. Nous sommes tous d’accord pour dire que Regarder un Clijsters – Kuznestova, qu’elles soient au top ou en top, est foncièrement indécent alors que l’on arrive à s’accrocher à son écran plasma dernier cri si le match oppose Maria Sharapova (munie d’une sourdine) à Flavia Pennetta. Plus d’audience, donc plus de pognon ; oui, le tennis féminin en est réduit à cela. Si l’on compare différents sports – qu’ils soient masculins ou féminins –, nous sommes a priori plus intéressés à suivre du volleyball plutôt que de l’haltérophilie ou le lancer du marteau (sauf si le marteau s’appelle Justin Bieber).
Au-delà du côté sexy et glamour de la chose, pourquoi donc légiférer sur les tenues ? Nous avons passé les arguments mercantiles en revue, mais il y a aussi des effets pervers si une liberté totale est accordée. Revenons sur l’exemple du tennis : il n’y avait rien à redire lorsqu’un minimum de classe et de bon goût régnait chez les Steffi Graf et autres Gabriela Sabatini. Cette époque étant révolue, il devrait être possible à l’heure actuelle d’éviter le spectacle d’une Marion Bartoli fagotée en arrière-grand-mère ou d’une Serena Williams déguisée en capote. Le monde ne s’en portera que mieux.
Hélas, la fédération internationale de badminton n’assume pas ses positions jusqu’au bout, puisqu’elle a prévu des dérogations pour les pays musulmans où les athlètes pourront jouer en pantalon. Regrettable au vu de l’ingérence de plus en plus nombreuse et sournoise de la religion dans le sport. Par esprit d’équité et de juste compensation, il devrait dès lors être obligatoire de jouer intégralement nu dans d’autres compétitions dans le but de rétablir la parité. De plus, les affluences exploseraient à coup sûr.

Écrit par Mathieu Nicolet

Commentaires Facebook

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.