Dis papa, c’est quoi l’avantage de la glace ?

Telle est la question qu’aurait pu me poser mon gamin s’il s’intéressait au hockey. Après 4 matchs, force est de constater que 3 victoires sont venues récompenser les équipes visiteuses. Celle acquise par Bienne hier en terre meuqueuse ne doit cependant rien au hasard tant le team est solide et ne fait que peu d’erreurs. Le HCC prolongera-t-il la série en s’imposant à l’extérieur mercredi soir ?

On ne change pas une équipe qui gagne. C’est ainsi que les Chaux-de-Fonniers alignaient la même phalange que lors du match de samedi. Pour Bienne également, mais le problème est quelque peu différent puisque l’infirmerie seelandaise affiche complet et que Heinz Ehlers ne peut compter que sur 5 défenseurs, le junior Weisskopf devant se contenter de figurer sur la feuille de match. Quoi qu’il y a aussi dans le contingent un certain Marco Wegmüller dont la statue devra orner la future patinoire biennoise, tant le gardien est en passe de gagner à lui seul cette série.Les choses avaient pourtant bien commencé pour les Chaux-de-Fonniers qui dominaient ce début de rencontre. Un peu plus de 3 minutes après le début de la partie, les papys du HCC pouvaient ouvrir le score, Steve Aebersold (41 ans) déviait un tir de Valéry Chirjaev (44 ans) dans les filets de Marco Wegmüller. Le match était lancé, et plutôt bien pour les quelque 6000 supporters chaux-de-fonniers présents. Le pénalisé Tschantré pouvait ainsi regagner son banc 30 secondes avant la fin de sa pénalité.


Papy Aebersold, auteur du premier but 

Le HCC continuait sur sa lancée et continuait sa domination, sans toutefois mettre à mal la défense imperméable du EHC Bienne, et de son dernier rempart. Il fallut attendre la 15ème minute pour voir le score évolué. Jonathan Roy, parti en contre alors que Emery était puni, était stoppé irrégulièrement par le gardien biennois selon l’arbitre. Le Québécois se faisait justice en inscrivant imparablement ce penalty.
Avec ce double avantage, le HCC devint alors trop euphorique, relâchant quelque peu son arrière garde. C’est ainsi que 3 minutes plus tard, Alain Miéville allait entamer son festival en inscrivant un but en exécutant un demi-tour sur lui-même, logeant le puck au fond des filets de Sébastien Kohler. A 2-1, le match était relancé.
Le 2ème tiers devait logiquement débuter comme le premier puisque Emanuel Peter, coupable d’avoir levé sa canne trop haut et d’avoir blessé Charles Simard au visage, devait regagner les vestiaires après 18 secondes.
Les 5 minutes de supériorité ne donneront rien, à nouveau serais-je tenté de dire, tant le power-play chaux-de-fonnier a de le peine à s’installer face à des Biennois jouant à nouveau très haut sur les joueurs du lieu. Avec un «rucksack» en permanence sur le dos, Jonathan Roy ne peut pas créer les schémas de jeu. Et encore faudrait-il accélérer le jeu dans ces cas-là pour déstabiliser une défense biennoise très lourde mais ô combien efficace.
Passé ce doux crachin (on ne peut pas parler d’orage), les visiteurs allaient prendre l’ascendant sur des Chaux-de-Fonniers qui commençaient sérieusement à se fatiguer physiquement et nerveusement. Il fallut attendre la mi-match pour voir Alain Miéville égaliser face à une défense passive sur le coup. L’ambiance des Mélèzes, déjà fort peu propice aux débordements de joie, en prenait un coup également.


Alain Miéville, le bourreau du HCC hier soir

2-2 à la fin du 2ème tiers, le score relatait alors parfaitement le déroulement du jeu. Des Chaux-de-Fonniers qui patinent, patinent et patinent encore, et des Biennois attentistes (au bon sens du terme) et qui savent placer l’estocade au bon moment. Les 6658 spectateurs pouvaient donc espérer un 3ème tiers qui allait achever les derniers cardiaques présents.
Le scénario allait donc se répéter une nouvelle fois. Les Chauxois se créaient des occasions, mais ne marquaient pas alors que les Biennois portaient le danger de façon épisodique mais efficace dans la zone de Sébastien Kohler.
Alors qu’il ne restait que 7 secondes à purger à Laurent Emery, Alain Miéville (ter repetitae) pouvait extraire le puck d’une mêlée (un tas de joueurs au sol) devant Kohler et le loger au fond des filets.
2 minutes plus tard, c’est Mathieu Tschantré qui donnait 2 longueurs d’avance à ses couleurs alors qu’il était pratiquement seul pour ajuster Sébastien Kohler. Le kop biennois n’en pouvait plus et entamait enfin son fameux «allez, allez, allez hooo…».
Les Chaux-de-Fonniers se devaient alors de réagir et poussaient tant et plus. Une pénalité contre Korsch ne permettait pas aux Abeilles de refaire le retard, il fallut attendre la 57 minute et une pénalité infligée à Tuomainen (pas lui le coupable M. Mandioni, à mon avis) pour voir Roman Botta réduire le score sur une belle triangulation avec Chirjaev et Simard. Le HCC allait-t-il rééditer le coup de samedi ? Ce n’est qu’à ce moment-là que le public chaux-de-fonnier sortait de sa torpeur pour donner de la voix.


Marco Wegmüller a de nouveau été énorme

Après avoir demandé un temps mort, Gary Sheehan sortait son gardien pour mettre un joueur de champ en plus. Le public explosait à la 59ème minute, croyant à tort que le puck de Dominic Forget avait franchi la ligne sous Marco Wegmüller.
Les dernières secondes allaient se révéler épiques, mais les Biennois neutralisaient le puck derrière leur but, le temps pour la sirène de retentir et le public biennois de crier sa joie.
L’acte V se déroulera mercredi à Bienne. S’il entend encore évoluer une fois devant son public, le HCC devra jouer avec le couteau entre les dents. Mais face à une défense aussi solide, le coup de Lausanne sera difficile à réaliser. Le EHC Bienne dispose quant à lui de 3 balles de match. Joueront-ils petit bras, comme d’autres équipes avant eux ?
Il faut relever ici aussi l’attitude très positive dans laquelle se déroule cette finale. Bien qu’il s’agisse d’un derby, les débats sont musclés mais parfaitement corrects. Cela se ressent aussi dans les gradins avec des kops plus prompts à encourager leur équipe qu’à siffler l’adversaire, malgré quelques chambrages bon enfant et de bon aloi (comme dirait Me Capellovici).  
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

La Chaux-de-Fonds – Bienne 3-4  (2-1 0-1 1-2)

Les Mélèzes, 6658 spectateurs.
Arbitres : MM. Mandioni, Simmen et Sommer.
Buts : 3’09 Aebersold (Chirjaev, Vacheron) 1-0; 15’52 Roy (penalty) 2-0; 18’39 Miéville (Korsch, Burakowsky) 2-1; 30’34 Miéville (Korsch, Burakowsky) 2-2 ; 47’10 Miéville (Tuomainen, Beccarelli) 2-3 ; 49’30 Tschantré (Truttmann, Tuomainen) 2-4 ; 56’45 Botta (Chirjaev, Simard) 3-4
HCC : Kohler, V. Chirjaev, Vacheron, Simard, Avanthay, Daucourt, Hostettler, Emery ; Forget, Neininger, Dolana, Roy, Botta, Pasqualino, Mano, Aebersold, Lussier, Bochatay, E. Chirjaev, Pochon, Dubois
Bienne : Wegmüller ; Frölicher, Reber, Diethelm, Thommen, Gossweiler, Weisskopf; Brägger, Truttmann, Beccarelli, Tuomainen, Miéville, Burakoswski, Peter, Korsch, Tschantré, Ehrensperger, Wetzel, Zigerli, Pasche.
Pénalités : 4 x 2 minutes contre le HCC, 7 x 2 minutes, 1 x 5 minutes (Peter) contre Bienne + pénalité de match à Peter
Notes : le coup d’envoi est donné par M. René Fasel, Président de la Fédération internationale de hockey sur glace.

Écrit par Jean Dreier

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2 Commentaires

  1. Très belle article mais petite précision, cest Roland Korsch qui marque le 1er but et non Mièville. La vidéo sur le site dRJB ou RTN le prouve 😉

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