Une fin de saison au goût amer

On rêvait d’une victoire et d’une belle fête pour bien terminer la saison et préparer la finale de la Ligue des Champions mais rien ne s’est passé comme prévu. La sortie sur blessure d’Hummels, l’expulsion de Weidenfeller, deux pénaltys et une égalisation validée puis refusée sont venus gâcher la fête du Borussia Dortmund et offrir le sursis à Hoffenheim.

Je ne te révèle pas un scoop en affirmant que les supporters du Borussia Dortmund détestent Hoffenheim et la conception du football qu’il incarne. Dès lors, à partir du moment où une victoire ou un match nul du BVB contre les Kraichgauer auraient relégué ceux-ci, il n’était pas question de prendre ce match à la légère, même si le résultat n’avait aucune incidence pour le Borussia. Jürgen Klopp avait bien compris l’importance que ce match avait pour les fans et aligne sa meilleure équipe, plus ou moins celle qui devrait débuter la finale contre le Bayern la semaine prochaine. 

Les bras cassés

Un dernier match de la saison, c’est aussi la dernière occasion de voir les copains et de boire des coups avant l’interminable trêve estivale. Mais disons que cette fois on a un peu abusé, il faudra se souvenir que commencer la bière dans le car à huit heures du matin, c’est un peu tôt. Promis, la saison prochaine, on sera plus sages pour tenter d’arriver de temps en temps frais et dispos au stade. Et éviter les pertes d’abonnement, refus d’entrée au stade ou expulsion dudit stade pour lancer de choppes de Mario Götze. Il faudra que l’on essaie de se tenir un peu mieux à Wembley. Enfin, nos mésaventures nous auront au moins permis de voir l’étoile du Walk of fame (les cent étoiles reliant le lieu de fondation du club, la Borsigplatz, et la Südtribüne commémorant les figures et dates marquantes du BVB) consacrée à Stéphane Chapuisat ; comme quoi on peut allier football et visites culturelles. Et j’ai quand même fini par le voir ce match, même si finalement j’aurai mieux fait de rester au Biergarten.

Et pourtant tout avait bien commencé

Le début de match semblait pourtant indiquer que les choses allaient être relativement simples pour le BVB. Sur un centre de Marcel Schmelzer, Jakub Blaszczykowski remise un peu chanceusement pour Robert Lewandowski qui n’avait aucune peine à conclure et rejoignait ainsi Stefan Kiessling en tête du classement des buteurs. Mais on allait en rester là pour les Pöhler. La faute en revient en grande partie au gardien d’Hoppenheim Koen Casteels. Le jouet de Dietmar Hopp a connu pas mal de soucis avec ses portiers cette saison, avec le fiasco Tim Wiese en début de saison, les débuts timides du jeune Casteels et le retour moyennement concluant de l’ancien gardien de l’équipe du Brésil Heurelho Gomes. Mais sur ce match-là, les Kraichgauer ont pu compter sur une véritable muraille avec leur jeune portier belge. Celui-ci a sauvé devant Kuba, Lewandowski ou Kehl et a réussi un miracle en détournant une frappe de Gündogan sur le poteau. Bref, sans le match exceptionnel de Casteels et aussi une bonne dose de maladresse des attaquants jaunes et noirs, la partie aurait dû être pliée bien avant le dernier quart d’heure et la relégation d’Hoffenheim consommée.

Le désastre

Cela a été un problème récurrent durant toute la saison : le BVB est moins solide défensivement que lors des deux exercices précédents. Et il a souvent perdu le fil de matchs qui paraissaient sous contrôle. En un temps record, les tuiles vont s’accumuler sur les Pöhler semant la consternation dans un temple jaune qui avait rêvé d’un tout autre scénario pour boucler à domicile une saison qui pourrait devenir historique. Il y a tout d’abord eu un pénalty consécutif à une faute d’Hummels sur Volland et transformé par Sejad Salihovic. Sur le coup, le patron de la défense dortmundoise doit céder sa place sur blessure, une catastrophe à une semaine de la finale de Wembley pour laquelle sa présence est menacée. Encore sous le choc, le Borussia allait encaisser un deuxième pénalty pour une faute de Weidenfeller sur Schipplock, assortie de l’expulsion du gardien dortmundois. Comme le BVB avait déjà effectué ses trois changements, c’est Kevin Grosskreutz qui s’improvise gardien mais il sera impuissant sur l’envoi de Salihovic. Malgré ses malheurs, le BVB va trouver les ressources d’inscrire dans les arrêts de jeu un but égalisateur qui aurait condamné Hoffenheim sur une frappe de Marcel Schmelzer. Mais l’arbitre, après avoir validé le but, l’annule pour un hors-jeu de position de Lewandowski suite à l’intervention d’un juge de touche. Il s’avère que la décision n’était pas injustifiée mais, sur le moment, sans avoir vu le ralenti, on hurlait à l’injustice et on était plutôt chauds. Ce n’est vraiment pas comme cela que l’on avait imaginé la fin de saison, dans la confusion et la colère, alors que l’on aurait dû célébrer les futurs héros de Wembley et les encourager à nous ramener cette victoire en Ligue des Champions. Pire, on apprend que Robert Lewandowski a perdu la tête du classement des buteurs au profit de Stefan Kiessling et que nos rivaux de Schalke 04 ont piqué la dernière place qualificative en C1 à nos potes du SC Freiburg. Définitivement, un après-midi pourri entre tous. On espère vraiment que les samedis se suivront et ne se ressembleront pas. 

Regrets éternels

Grâce à cette victoire, Hoffenheim obtient le sursis au détriment du Fortuna Düsseldorf qui est directement relégué. Les Kraichgauer auront donc une chance de se sauver dans un barrage aller-retour contre Kaiserslautern qu’ils aborderont en miraculés dans une dynamique bien plus positive qu’un habituel mal classé de Bundesliga. Dès lors, j’ai bien peur que le BVB n’ait raté une occasion historique d’en finir avec cet inutile Hoffenheim. Et, pour un finaliste de Ligue des Champions, venir interférer de la sorte dans la lutte contre la relégation en perdant à domicile contre un relégué en puissance, cela fait un peu désordre. Franchement, on avait vraiment espéré finir la saison autrement, il y avait sans doute une meilleure manière de préparer cette finale, même si finalement notre veillée d’arme pré-déplacement de Wembley au Lüttge-Ecke s’est avérée des plus festives. En espérant que Dortmund saura nous faire oublier ce samedi sombre par une victoire contre le Bayern. A priori, presque tout parle en faveur du Rekordmeister mais ce BVB est tellement imprévisible qu’il est capable de nous surprendre encore une fois.

Borussia Dortmund – TSG Hoffenheim 1899 1-2 (1-0)

Signal Iduna Park, 80’645 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : Dr. Drees.
Buts : 6e Lewandowski (1-0), 77e Salihovic (pénalty, 1-1), 82e Salihovic (pénalty, 1-2).
Dortmund : Weidenfeller; Piszczek (69e Schieber), Subotic, Hummels (78e Santana), Schmelzer; Gündogan, Bender (60e Kehl); Blaszczykowski, Reus, Grosskreutz; Lewandowski.
Hoffenheim : Casteels; Beck, Abraham, Vestergaard, Johnson; Salihovic, Polanski, Rudy (46e Szarka), Ochs (58e Schipplock); Volland, Firmino (86e Süle).
Cartons jaunes : 26e Rudy, 30e Vestergaard,  71e Schipplock, 80e Firmino, 85e Reus.
Carton rouge : 80e Weidenfeller (faute de dernier recours).
Notes : Dortmund sans Owomoyela ni Götze (blessés), Hoffenheim sans Vukcevic, Weis ni Derdiyok (blessés). Grosskreutz finit le match dans le but du Borussia Dortmund suite à l’expulsion de Weidenfeller.

Écrit par Julien Mouquin

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