La raison de l’esthétisme est toujours la meilleure

Il était écrit qu’en la belle soirée du 24 juillet la justice esthétique serait enfin respectée en Super League. Ainsi, Sion, dans son élégant et sobre maillot blanc, a logiquement fait rendre gorge aux tolards bernois d’YB 2-1.

Karl Lagerfeld aurait pu dire : «La raison de l’esthétisme est toujours la meilleure». J’aurais alors totalement approuvé ses propos. Cette victoire est une réelle avancée dans le football suisse, elle montre qu’on ne peut pas arriver déguisé pour disputer un championnat et oser prétendre à une place européenne. Le calcul est simple : YB a disputé deux matches et en a perdu deux. Puisse cette légitime série se poursuivre durant toute la saison. Ainsi, ce seront les amateurs de Challenge League qui supporteront ces illusions d’optiques ambulantes.Vous l’aurez compris, ce match a été une histoire de maillot. Là où des incompétents ou des médiocres verront la raison du terrain, je n’ai vu que le glaive de la justice divine. Car le blanc est la couleur de la sagesse, mais c’est aussi la couleur de l’innocence, de la pureté. Qui dit blanc, dit également papauté ! Est-ce seulement un hasard si Christian Constantin avait revêtu un veston d’albâtre virginal pour l’occasion ? Non, il y a là une logique implacable.
Dès les premières minutes, les Sédunois au tricot de paix se sont efforcés d’exercer une juste punition en cisaillant les jambes des «Daltons» bernois. Cet élan de générosité a même redoublé après l’ouverture du score d’Eudis d’un coup de tête diabolique et surtout dévié par Kali dans ses propres filets (25e)… Il a redoublé au point de faire virer la rencontre au rouge à la 42e avec l’expulsion de Serey. Mais cela n’est qu’une anecdote, à l’évidence la première mi-temps sédunoise était encore entachée par le souvenir de la déconfiture survenue au Brügglifeld à la suite du choix malheureux de porter les couleurs du deuil et de la mort.


3 points importants pour le Sion du Pharaon

La noble moustache allemande a su trouver les mots pour affranchir les esprits de ses justiciers de cette douloureuse souvenance si bien que des ailes ont semblé apparaître sur le dos de ces derniers au retour des vestiaires. Les bagnards d’en face ont donc pris peur… ils ont sombré dans l’atonie et ont laissé le souffle pur avoir raison d’eux.
Pour être tout à fait exact, la seconde période bernoise a ressemblé à un douloureux et long repentir. Etouffés par la voix de la vérité, les «affreux rayés» ont logiquement courbé l’échine comme pour demander pardon d’avoir oser se présenter dans la cathédrale valaisanne en costume de carnaval. Grand bien leur fasse, nul doute que le pape Constantin leur accordera miséricorde et paix à leurs âmes.
Leurs fautes devaient être par ailleurs bien grandes pour qu’ils aillent jusqu’à donner les armes de la victoire à leurs angéliques bourreaux : un penalty logique et transformé par Monterrubio à la 64e et un cadeau de Zayatte exploité à merveille par Adhesina qui a pu trompé un Wölfli rongé de remords et sorti de ses cages pour lui céder la voie royale (79e). La fatalité a bien fait comprendre aux Daltons qu’il ne fallait plus tenter de se révolter durant les dix dernières minutes. Ils ont obéi.
La morale de ce match est simple. Tout mauvais choix esthétique est l’oeuvre du mal, il finit toujours par être puni. Tout n’est cependant pas perdu pour les bandits d’YB. En offrant la victoire aux Sédunois, ils obtiendront peut-être le pardon divin.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Sion –Young Boys 2-1 (0-1)

Tourbillon, 13’000 spectateurs.
Arbitre : M. Bertolini.
Buts : 25e Eudis 0-1. 64e Monterrubio (penalty) 1-1. 79e Adeshina 2-1.
Sion : El Hadary; Vanczak, Kali, Nwaneri, Bühler; Reset (76e Alioui), Serey Die, Ahoueya, Crettenand (46e Brellier); Saborio (46e Adeshina (à dr.), Monterrubio. Entraîneur : Stielike.
Young Boys : Wölfli; C. Schwegler, Zayatte, Saif, Schneider; Schneuwly (65e Baykal), Hochstrasser, Yapo Yapi, Raimondi; Eudis (70e Frimpong), Häberli (51e Lüscher). Entraîneur: Andermatt.
Notes : Sion sans Beto, Sarni (blessés), Geiger, Obradovic, Grosicki, Germanier, Berisha, Beney (pas convoqués). YB sans Varela, Portillo, Doubai. Dénervaud (blessés), ni Regazzoni (pas convoqué).
Cartons jaunes : Ahoueya (14e), Serey Die (30e), Hochstrasser (39e), El Hadary (48e), Eudis (68e), Bühler (80e).
Carton rouge : Serey Die (43e).
Corners : 7-2 (3-2).

Écrit par Jean-Christophe Hardy

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5 Commentaires

  1. Je ne sais pas quelle herbe verte tu fume avant décrire mais je me suis vraiment bien maré !!!
    Le match de hier soir va laisser dexcellente trace dans la tête des joueurs et relancer ce début de saison de meilleure manière ! Une defaite hier aurait crucifier cette équipe et ça aurait été dommage…
    Finalement relevons LE point positif du match hier (ça fera plaisir à Psycho). Adechina a été excellent et si le moustachu allemand est cohérant Saborio (dit El CUlton…) ne sera pas titulaire le prochain match….. OUF OUF OUF OUF et go Adechina, GOOOOOOO

  2. Trop de la balle ton article mon cher…

    On rigole bien du côté de Sion ce matin mais si YB ne nous avait pas donné 2 cadeaux, et bien on tiendrait un tout autre discours.

    Quand jai vu la première mi-temps du FC Sion hier, je me suis vraiment demandé sur quelle planète javais atterri. Une défense qui est incapable de sortir proprement les ballons, un milieu de terrain transparent (désolé de dire mais Crettenand nas pas le niveau) et une attaque habituelle, inexistance.

    Je salue le courage de Breiller et dAdeschina qui sont rentrés à la mi-temps. Car il faut le faire, rentré en cours de match à 10 contre 11, dans un match que tout le monde voyait perdu.
    Je salue également toute léquipe pour leur courage et leur orgueil.

    De plus, les 13000 spectateurs en ont eu pour leur argent avec du stress et des émotions, ils reviendront samedi prochain, cest bon pour business.

    Plus que 2 matchs et on saura vraiement ce que vaut le FC Sion…

    A mercreid contre GC.

  3. Malgré les qualités techniques, inexistantes hier soir, quon prête au groupe, cest une victoire acquise avec les trippes et le coeur.
    Une victoire appréciée à sa juste valeurs par Tourbillon, ses anges et ses démons.
    Mais le chemin vers la redemption est encore long. Deux stations du chemin de croix sont déjà passés. La paradis a un prix.

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