Le football ne s’est jamais aussi bien porté. Financièrement, bien entendu. Et on dirait que c’est là le plus important pour un Sepp Blatter à la gestion toute helvétique tant elle est faite d’immobilisme.
Cela en devient grotesque. Les problèmes se succèdent et l’instance zurichoise ferme les yeux de plus en plus fort. A deux doigts de se faire une double fracture des paupières. Le pire ? C’est que l’Irlande ne fait pas partie de l’International Board, au contraire de l’Irlande du Nord, et ne pourra donc pas peser pour une évolution des règles. Et que dire des incidents dont ont été victimes les joueurs algériens…C’est franchement détestable d’être mieux placé pour juger des actions bourré dans son canapé, que l’arbitre qui trotte entre dix et quinze kilomètres sur un rectangle vert avec une pression insensée (que ceux qui n’ont pas le film Kill the referee rattrapent au plus vite leur retard). Aujourd’hui, comme en hockey sur glace, en rugby, en tennis, en football américain, au basket-ball et j’en passe, la vidéo doit avoir droit de cité dans le jeu le plus populaire de la planète. La question ne se pose même plus, et ce ne sont pas deux arbitres postés tels des pingouins derrière la ligne de but qui vont changer cette évidence.
D’accord, le recours à la vidéo saccaderait les rencontres. Mais la FIFA a deux exemples idéaux pour se faire une idée. Au tennis, le «hawk-eye» est devenu le quotidien des joueurs. A leur demande, ils peuvent tenter de prouver que l’arbitre s’est planté. Qui s’est plaint depuis ? A part Roger Federer, bien sûr, dont le jugement sur ces points litigieux est quasi systématiquement complètement à l’ouest. En football américain, les coaches ont eux aussi un certain nombre de «challenges», qui leur permet de mettre en cause une décision des «zèbres».
L’excuse de la technologie n’en est plus une au jour d’aujourd’hui. Et si aucune décision ne peut être prise pour telle ou telle raisons, alors la décision préalable de l’homme en noir prévaudra. Regardez bêtement un match sur Canal+ ou sur Sky et dans les trente secondes vous êtes plus à même de prendre une décision claire depuis chez vous. Alors un juge placé en tribunes aura tous les moyens en sa possession pour prendre une décision honnête, juste et sans appel au plus vite. Trente secondes, c’est juste deux fois et demi moins que le temps mis par un footballeur qui se roule au sol à recourir comme un lapin parce qu’il s’est foulé un cheveu.
Encore pire que ces considérations sportivo-sportives, la violence qui a émaillé les rencontres entre l’Algérie et l’Egypte. En écho au puant Turquie – Suisse de novembre 2005, la FIFA a de nouveau brillé par son indécision et sa politique de mou du genou. En effet, quoi de plus normal que de se faire caillasser ou accueillir par des fans aux vociférations sanguinaires la veille d’un match à enjeu ?
Voir les Algériens reclus dans leur bus dont «ils ont eux-mêmes cassés les vitres vers l’extérieur» selon les médias égyptiens, sans que cela n’entraîne la moindre réaction du côté des bords du Lac de Zurich a quelque chose de terrifiant. Faudra-t-il attendre qu’un joueur meure sous les pavés ou entre les mains de «supporters» chauffés à blanc pour que le football ne se joue que sur le terrain ? La FIFA a eu une chance insolente en l’occurrence, car tant la Suisse que l’Algérie se sont qualifiés. Mais cela ne doit pas être une excuse pour un tel immobilisme, proche de la mise en danger de la vie d’autrui et de la non-assistance à personne en danger.
Dans ce sens, la nomination de Michel Platini à la tête de l’UEFA avait fait penser que les mentalités étaient en train de changer. Mais outre l’ouverture de la Ligue des Champions à un plus grand nombre de… champions, justement, et l’instauration de cinq arbitres à titre d’essai en Europa League, l’instance européenne se complait elle aussi dans une stagnation consternante.
Si le football ne veut pas devenir aussi vieillot que ses institutions, les mentalités devront changer au plus vite. Surtout que la concurrence est de plus en plus rude entre les disciplines et le choix est vaste pour un p’tit jeune qui veut se lancer dans le sport. Non pas que je vais conseiller à mes futurs hypothétiques enfants de se lancer dans le tchouk-ball, mais il y a à mon avis bien d’autres sports bien plus sains et attractif que le football ces derniers temps.
Ok pour la vidéo pour valider/refuser un but litigieux ou pour les cas (rarissimes) comme la main d’Henry.
Mais ce moyen de contrôle est loin d’être la panacée. Il suffit de regarder les discussions interminables sur les plateaux TV de nos voisins lors de l’analyse de situations douteuses (avec autant d’interprétations différentes que d’intervenants).
Et les consignes aux arbitres sur les hors-jeux douteux peuvent devenir un casse-tête : si tu siffles et que la vidéo te donne tort, on fait quoi ? On pend l’arbitre au milieu du rond central ? Ou alors tu ne siffles plus les hors-jeux, on laisse l’action se terminer et on annule tous les buts entachés après une petite séance TV ? Belle ambiance dans le stade…
Il faudrait peut-être accepter que l’erreur fera toujours partie du football (des joueurs comme des arbitres) mais il est vrai que dans certains cas (beaucoup plus rares que ce qu’on pourrait croire) la video peut les minimiser.
Ce qui n’enlève rien « aux mérites » bien décrits de Sepp, pour qui j’ai déjà voté en novembre…
Franchement, on devrait s’inspirer du hockey… ou l’arbitre CHOISIT si il veut faire usage de la vidéo ou pas ! Et si ces messieurs ont peur de retarder le jeu, bah il y a qu’a passer à faire comme au handball, ou l’arbitre demande d’arreter le temps si il juge qu’il y a une perte de temps qui penalise le jeu (simulation, etc….)
Franchement, plus je vois ce genre de trucs et moins le foot m’interesse… dire qu’il y a 10 ans je ne ratais pas un match de CL… Bref, je regrette la non-réaction de la FIFA…
Pour ce qui est des violences bah disons que c’est habituel avec la Fifa. Déjà Turquie-Suisse avait accouché d’une souris (on avait puni le public en majeur partie, alors que c’était cet enflure de Terim qu’il fallait suspendre, ainsi que 3-4 joueurs turcs…)
Une autre possibilité serait d’interdire la retransmission de ralentis sur les télévisions et les écrans géants !
Ainsi, le (télé)spectateur hurlera comme d’habitude, insultera « ce fils de pute d’arbitre de mes couilles ****** (ah, la censure est arrivée trop tard, désolé), mais au moins le doute persistera ! Parce que là, franchement, de revoir 5 fois et sans l’ombre d’un doute une erreur d’arbitrage, ben moi ça irrite 🙂
P.s. : pense à corriger : droit de « cité »
j’ai déjà voté pour Sepp..justement pour ces raisons
concernant les débordements style Egypte-Algérie, l’équipe qui reçoit devrait perdre 3-0 et en cas de barrages, l’élimination pure et simple. Il suffirait que ça se passe une fois et comme par hasard, il n’y aurait plus de débordements.
pour la vidéo, l’arbitre pourrait choisir de l’utiliser et seulement dans les 16m -tant pis pour les hors jeu, on ne peut pas éviter toutes les fautes sous peine de pourrir le jeu-. C’est le 4e arbitre qui est devant l’écran qui décide et la montre s’arrête
de toute façon le foot c’est un sport de tapette
on peut pas comparer le hockey , le rugby , le tennis avec le foot où la simulation est quasi permanente , le mal est trop profond . la vidéo va créer + de problèmes qu’en résoudre . Sur tous les coups de pieds arrêtés , s’il y a goal ,
on pourra tjrs détecté une faute dans la surface avec un tel attroupement de joueurs et réclamer à tout va après match ! ce qu’il faut c’est 2 arbitres de champs , 1 ds chaque camp près de l’action et pour suivre le jeu qui va très vite … la FIFA doit bien pouvoir en payer un de plus.
Je pige vraiment pas cette opposition de principe, ces sorties catégoriques style « jamais tant que je serais président » qui n’ont aucun sens. Je ne vois pas ce que le foot aurait à y perdre.
Que ce soit dans le foot amateur ou dans le foot pro, l’arbitre central a trop de prérogatives, ce qui fait de lui le bouc émissaire systématique.
J’imagine qu’utiliser la vidéo dans le foot pro ne pose pas trop de problèmes techniques, du fait de la diffusion quasi-systématique de ces matchs. Par contre, c’est plus problématique dans le foot amateur (et aussi le foot pro dans les pays du Tiers Monde), car même sans enjeu financier, les débordements et les agressions contre les arbitres y sont courants. Comment rendre le jeu plus juste dans les rencontres de ce niveau sans l’aide de la vidéo et sans plus de moyens ? Je crois que l’immobilisme de la FIFA vient de là : Sepp et compagnie tiennent au principe d’universalité du football comme si la pureté de ce sport en dépendait (lol). De toute façon, le football est pourri à tous les échelons, alors un peu plus ou un peu moins… Ce n’est pas en restant comme ça que ce sport se rachètera une conduite.
je ne vois pas non plus ce que le foot a à perdre et s’essayer à l’évolution…au pire, ça sera pas mieux que maintenant.
en conservant un arbitre »humain » mais en lui donnant la possibilité (et à lui seul) de s’appuyer sur la vidéo et le 4ème arbitre pour les actions de but litigieuses, je vois juste pas ce que le foot perdrait dans l’affaire…
peut-être admettre que finalement, c’est juste un sport comme un autre…
La vidéo ne devrait être utilisé que pour contrôler un but litigieux, comme au hockey. Comme l’a bien dit Colargol, comment on fait pour un hors jeu siffé à tort, juger d’une faute litigieuse sur le terrain quand on sait qu’après 30 ralentis les gens ne sont jamais d’accord?
On pourrait également l’utiliser pour les voies de fait.
on ne peut également pas comparer le foot et le tennis. Au tennis c’est simple: une balle est hors du jeu ou valable. Très peu de ça dans toutes les scènes au foot!
Moi j aurais une règle de fouuuuuuuu…
Le joueur qui simule, qui tombe pour chercher le penalty, qui s’aide de la main ou autre combine, si l’arbitre voit cela, aurait droit de donner un penatly à l’équipe opposé !!
Y aurait beaucoup moins de triche sur un terrain de foot…. La video, j suis toujours pas convaincu… plutot les 4 arbitres de touches !!!! Ca marche pas mal ça ???
Je pense qu’il y a trois volets dans cette problématique :
Le premier et pas des moindre, c’est l’absence de remise en question de la part des instances dirigeantes du football. Fifa et Uefa. Si ces gens regardaient le football plutôt que de boire des coups et cirer les pompes des fédérations nationales et des club afin de leurs assurer le revenus qu’ils semblent revendiquer, ils verraient (les dirigeants) que le foot à mal et va mal.
Le foot n’est plus un jeu de balle, mais deviens un jeu de théâtre.
Mon deuxième volet concerne les joueurs et les comportements. Il n’y a pas de possibilité (ou de manière ridicule) de sanctionner un tacleur par l’arrière, un simulateur, un râleur, bref, un vilain. Il devrait y avoir une instance arbitrale qui déciderait, après match, les phases litigieuses et sanctionnerait les acteurs de ces phases. De plus, pour appuyer les décisions de l’arbitre en cours de jeux, une impossibilité aux joueurs de venir discuter avec l’arbitre sauf si ce dernier le demande et en présence de son capitaine. Sanction de non respect, de reculer d’un mètre – deux mètres puis avertissement, puis renvois. Cela changerait les comportements des joueurs, des entraîneurs, des spectateurs, enfin peut-être.
Le troisième volet est lié au fait que la vidéo fait partie de notre milénaire et qu’il faut évoluer avec notre temps. Prétendre que le sport le plus pratiqué de la planète doit avoir les même règles du niveau international au dernier niveau régional est une utopie impossible de nos jours, quand on a du mal à trouver un juge de ligne en 5ème division ou pour les juniors. Donc avec la vidéo on ne changerait pas cette disparité.
ABE.
Il me semble aussi que dans cette histoire on recherche la quasi perfection de l’arbitrage mais que fait-on pour les pommes que l’on voit régulièrement sur les terrains? Ils manquent le but vide, manque une passe à 2 mètres ou prennent des buts sous le ventre?