Une troisième fois dans le panneau

Quand je pense que j’avais été incompréhensiblement (si, ça se dit !) motivé à l’idée de faire le déplacement du Schoren pour assister au retour d’Himelfarb le 10 octobre dernier… Ce n’était pas un voyage pour rien vu que ça allait être le début d’une splendide fiche de deux assists en dix matchs (eh oui, 0.2 point par match).

Le passage d’Eric à Langenthal n’était pas le seul changement, vu que Loeffel (Gottéron), Tschannen (Biou) et Châtelain (Burne) allaient épauler les Bernois alors que Schilt et Randegger, audacieusement scoutés de… ah oui Servette, complétaient l’alignement du LHC. Pour être complets, ajoutons que le consensuel Ryan a été écarté au profit d’Heinz Ehlers (éjecté en match de relégation par Biou pour être remplacé par l’innommable Schläpfer) à la barre de Langenthal. Mais ce changement de coach était anecdotique, tant les deux parties se sont ressemblées : un jeu simple et peu spectaculaire, mais efficace à l’image de leur capitaine et ex-Lausannois Lüssy. D’autres diront que ce jeu était limité, à l’image de… tiens, Himelfarb par exemple – qui a cependant plutôt bien joué. Mais je vais y revenir.

Tout avait pourtant bien commencé pour les locaux, alors que les visiteurs étaient arrivés einr bischren späätr et paraissaient quelque peu lents à la détente, faisant mentir leur réputation. Un premier but de l’intenable Schnyder tombait après 55 secondes sur passe des deux mercenaires lausannois. Trois situations spéciales pour Langenthal contre une pour le LHC (je vais aussi y revenir), des occasions de part et d’autre et presque deux fois plus de tirs pour les Lions ont «animé» l’essentiel de ce premier tiers peu emballant. Jusqu’au moment où un certain… comment déjà ? Ah oui, Himelfarb ne réussisse un remake parfait des splendides buts en débordement qu’il réalisait il y a quelques années pour le LHC. Deux minutes plus tard, il fut même à l’origine du deuxième but, réalisé à la suite d’un beau cafouillage devant le but par le Bioulois convaincu Tschannen par l’entremise de l’excellent Moser. Ou comment réussir à faire mieux en un tiers (1 but, 1 assist) qu’en 30 tiers cette saison avec le LHC ! Mais le gag était trop insupportable pour qu’il ne s’arrête là.
Inutile de dire qu’à partir de ce moment-là, le match n’avait plus beaucoup d’intérêt tant je ruminais contre cet infect Himelfourbe. Mais comment peut-on faire les matchs de préparation des Panthers, devenir une sous-buse pendant 10 matchs et replanter dès son départ du LHC ? (Il en était à 5 points en 4 matchs avant ce soir) Et ce n’est pas les actions de Tremblay ou le power-play magistralement orchestré par le prince Igor qui vont y changer quelque chose. C’est une soirée de merde, et ça va se confirmer. Dès la 28e où Tobler met étrangement beaucoup de temps à se relever, ce qui laisse tout loisir à un certain Himelbaffe de passer à Moser pour le 3 à 1. Même la magnifique lucarne extérieure (si si, ça existe) de Bonnet ou la belle réaction de Miéville et Staudi n’y changeront rien.

Rendez-le au water-polo !

Mais le faux-cul d’ex-pseudo meilleur joueur de box-play d’AHL n’est pas le seul à conspuer ce soir. Il a eu une forte concurrence avec un obscur Robert Vozar. C’est qui ? Difficile à dire en fait. Ou plutôt à décrire. Renseignements pris, le seul arbitre de libre ce soir de pause de LNA était donc un transfuge de la ligue soleuroise de water-polo. Et ça s’est vu. J’ai décompté pas moins de cinq pénalités très discutables sifflées contre le LHC (dont deux coup sur coup contre Bonnet à qui il avait décidé de faire porter le chapeau), un puck envoyé dans les filets de protection que tout le monde a vu sauf lui ainsi qu’un surnombre tellement évident de Langenthal que même Ehlers a hésité à le signaler. Mais à l’impossible nul (ndlr : Himelfarb) n’est tenu. Malgré l’utilisation erronée de toute la panoplie des règles de l’arbitrage pour se rendre le plus ridicule possible, le premier événement marquant de ce dernier tiers allait sidérer la maigre assistance de ce soir à la 49e minute : M. Vozar a sifflé une pénalité qui existait ! C’est donc tout fier qu’il s’approcha de la table de chronométrage sous les applaudissements d’une foule en liesse. Vozar, rappelez-vous bien de ce nom : vous n’en entendrez plus jamais parler.
Mais un deuxième événement, encore plus remarquable, allait abasourdir le public de Malley à la 58e : Yake le Terrible décidait de prendre un temps mort ! Etait-il devenu fou ? Allait-il tenter quelque chose ? Ou était-ce simplement pour prolonger l’agonie des spectateurs ? C’est bien cette dernière raison qui était la bonne, car ce n’est qu’après une énième situation confuse que Tobler alla rejoindre, sur le banc, l’indiscutable titulaire des buts du LHC pour assister au triomphe d’Himelfarb et consorts.

Ultime pied-de-nez de cette soirée ubuesque, alors que j’avais patiemment choisi Vozar et Mona comme meilleurs joueurs du SCL et du LHC, les récompenses allaient à Schnyder (ok) et… Himelbaffe. Il y a des soirs comme ça. Ou des années comme ça, plutôt, comme on dit au LHC.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Langenthal 2-3 (1-2 1-1 0-0)

Malley, 2765 spectateurs congelés.
Arbitre : M. Vozar (Guinée-Bissau).
Buts : 1re Schnyder (Tremblay, J.Roy) 1-0, 17e Himelfarb 1-1, 19e Murley (Tschannen, S.Moser) 1-2, 28e Moser (Himelfarb, Loeffel/5c4) 1-3, 31e Miéville (Staudenmann, Gailland) 2-3.
Pénalités : 7 x 2’ contre Lausanne ; 3 x 2’ contre Langenthal.
Lausanne : Tobler; Kamerzin, O.Keller; Stalder, Zalapski; Schilt, Leeger; Villa, Chavaillaz; Tremblay, J.Roy, St.Schnyder; Staudenmann, Miéville, Gailland; Frunz, Bonnet, Fedulov; F.Randegger; Mathez, Weisskopf.
Langenthal : Eichmann; Wegmüller, G.A.Randegger; Loeffel, Gurtner; Aegerter, D.Bochatay; S.Moser, Himelfarb, Tschannen; Lüssy, Châtelain, Murley; Bärtschi, Bodemann, Gruber; J.Schäublin, Baumgartner, Fischer.
Notes : Lausanne sans Abplanalp, Augsburger (blessés) ni Lussier (équipe de France).

Écrit par Yves de St-Aÿ