Mort subite dans le temps réglementaire

Dans une Finalissima qui a porté toutes ses promesses, les ZSC Lions sont devenus champions suisses 2011/2012 de la manière la plus dramatique possible, en marquant par le Canadien Steve McCarthy le but victorieux à 2,5 secondes de la fin du match. Ils rééditent leur incroyable exploit de 2001 à Lugano, en revenant d’un déficit de 3-1 dans la finale pour finalement remporter le trophée dans la patinoire adverse. Scénario catastrophe auquel j’ai assisté, serré et fébrile dans le kop bernois, avec tous les autres Gilles Surchat du monde, au terme d’un match d’une intensité folle et parfois à la limite du soutenable. La déception est immense. La liesse inimaginable du public bernois n’aura pas lieu.

Désillusion

Les dernières secondes du match qui s’égrainent, une mêlée invraisemblable devant le but de Bührer, un puck qui ressort pour un Zurichois seul dans le slot. Un tir, une rondelle qui disparaît, et puis le geste de l’arbitre : but. Et tout bascule, en un instant. De toute l’infinité des scénarios possibles, imaginés, rêvés, la réalisation soudaine et brutale que le seul qui sera retenu et gravé dans le marbre de l’histoire est le suivant : le ZSC sera pour toujours le champion 2011/2012 avec un but marqué à 2,5 secondes de la fin. 16’000 spectateurs bernois sont dans un état de choc, ne réalisant pas encore la portée de ce qu’ils viennent de voir ; des gobelets de bière sont jetés par dépit. La vision des images vidéo par les arbitres ne changera pas le verdict du destin : allez les gars, on rentre.
L’être humain est un drôle d’animal. Le passionné de sport en est un encore plus étrange. Quelques secondes plus tôt, il n’y a aucun autre endroit au monde où j’aurai voulu être plus qu’à la Postfinance Arena pour supporter le SCB dans ce match décisif et historique, dans l’espoir de vivre l’apothéose. Maintenant, je ne pense qu’à une chose : fuir la patinoire le plus vite possible, zigzagant encore groggy (et je n’avais pas bu de bière), un sentiment de vide dans le corps.
Les défaites sportives, je n’ai pas besoin de vous les décrire, vous les vrais fans de sports. Vous n’avez qu’à vous souvenir des pires désillusions de votre carrière de supporter ou de joueur. Ceux qui n’ont pas le virus, ils ne comprennent pas. Dans ces moments, je me dis : o fortunatos nimium, si sua bona norint – bienheureux ceux que le sport laisse indifférent, s’ils connaissaient leur bonheur. Il y a visiblement une symbolique dans le sport (qui lui n’est qu’un jeu) qui nous touche dans notre être le plus profond ; le vrai supporter meurt avec son équipe.

ZSC : un beau champion

Cela étant dit, la victoire des Zurich Lions est amplement méritée. Même si les joueurs de la capitale ont dominé la majorité des rencontres, les hommes de Bob Hartley ont démontré leur capacité d’élever leur jeu, et d’être par moments, certes relativement brefs et espacés, extrêmement dangereux dans la zone offensive. Hier soir, alors que pendant l’essentiel de la soirée ils s’étaient contentés de ne pas commettre d’erreurs défensives et de dégager en déviant le puck à la ligne rouge afin d’éviter le dégagement interdit, les Zurichois affamés ont tout à coup, dans les 8 dernières minutes du match, porté le jeu dans le camp des Bernois, assiégés, n’arrivant plus sortir de leur zone. Les occasions se succédaient les unes après les autres, repoussées par un Marco Bührer héroïque, jusqu’à l’estocade fatale de la 59’’57. Une stratégie digne des grands clubs italiens des années 90, avec cette capacité de marquer le but important en fin de partie, le signe des grands champions. Leur prestation des cinq dernières minutes m’a d’ailleurs rappelé la stratégie de l’Italie du Mondial de foot 2006, qui était restée plus ou moins en retrait, en pliant sans rompre, pendant une grande partie de la demi-finale contre l’Allemagne, pour ensuite, au moment le plus important, aller chercher de manière impériale la victoire pendant les prolongations.
Cette capacité d’accélération, ce n’était pas un hasard : on avait également pu la constater à de nombreuses reprises durant la finale, à la fin de l’acte I, dans le troisième tiers de l’acte II, dans les dernières minutes du temps règlementaire de l’acte V, à la 24ème minute de l’acte VI (3 buts en 144 secondes) et hier soir donc, au moment décisif, crucial, le tie-break du 5ème set.

La bande à Bob

Il faut souligner enfin qu’en plus des bonnes qualités des étrangers, la performance des joueurs suisses, coachés de main de maître par Bob Hartley, a été exceptionnelle : quel travail et quelle force morale chez Ambühl, Seger, Cunti, Bärtschi et Bastl, qui ont tiré ensemble toute l’équipe.
Le champion 2012 a donc atomisé les deux premières équipes de la saison régulière, Davos et Zoug, sans perdre un seul match lors des séries, puis a puisé au plus profond de ses ressources morales et physiques pour résister aux assauts de l’Ours bernois, avec patience et courage, avec un grand cœur lorsque tout semblait désespéré, pour vaincre le SCB deux fois de suite sur la glace adverse. Oui, le titre est plus que mérité.

But ou pas but ?

Après le capitaine Seger jeudi lors de l’acte V, c’est donc le général McCarthy qui a crucifié le SCB dans le but du côté du kop adverse : une mort subite pendant le temps réglementaire, c’est original. Il vient rejoindre dans la légende du hockey suisse les autres buts synonymes de titre pendant un match décisif, soit de mémoire ceux en prolongations de Morgan Samuelsson (pour Zurich contre Lugano en 2001) et de Marc Weber (pour Berne contre Lugano en 2004).
Le but est-il valable ou Bührer est-il gêné dans sa zone ? Des conversations à l’infini pourront débattre de cette question, tout comme le 3ème but de l’Angleterre lors de la finale de 1966 contre l’Allemagne. N’ayant pas encore bien vu les images TV, et ne connaissant pas à la lettre le règlement, je laisse encore cette question ouverte. Cependant, il semblerait bien qu’Ambühl (?) pioche et pousse Bührer au fond de sa cage, après que le puck soit ressorti de la zone ; pour moi le gardien a donc été gêné dans sa zone sans que le puck y soit, même si deux secondes plus tard, au moment où le puck traverse la ligne de but, Ambühl ne gêne en effet plus Bührer. Les arbitres Massi-Kurmann ont décidé de laisser jouer. Le duo Reiber-Rochette, plus pointilleux pour ce genre de détail, n’aurait probablement pas accordé le but.
Quoi qu’il en soit, Törmänen et les joueurs bernois n’ont pas voulu polémiquer à ce sujet, et on ne peut qu’admirer leur fair-play dans cette situation, qui contraste bien avec l’attitude de Chris Caliméro McSorley suite à la défaite de son Genève-Servette en 2010.
Pour la petite histoire, un fameux et similaire épisode s’est produit en 1999 en NHL, lorsque Brett Hull a marqué le but victorieux avec un patin dans la zone du gardien, en prolongations du 6ème match de la finale, donnant la Coupe Stanley aux Dallas Stars contre les Buffalo Sabres ; c’est cet incident qui a poussé à ce que le règlement soit modifié sur ce point.

L’Ours blessé

Le tournant de la série, et ce qui laissera le plus de regrets, ne sera pas ce but litigieux. Berne a eu trois immenses occasions pendant les prolongations de l’acte V, avant de se prendre un but sur une (rare) bourde de Bührer. C’est à ce moment-là que le CP Berne devait conclure.
La blessure à l’épaule de Jean-Pierre Dumont pendant le 2ème match a également été un élément clé. Les statistiques parlent d’eux-mêmes : pendant les 12 matchs de play-off jusqu’à son choc avec Ambühl, le Québécois et son compère de ligne Byron Ritchie ont marqué 14 points chacun. Dans les 5 matchs après la blessure, 0 point pour les deux joueurs. Hier soir, comme lors du match V, le grizzli barbu et blessé n’était que l’ombre de lui-même.

De plus, le manque d’efficacité de la ligne de parade lors des dernières rencontres a mis en évidence la fragilité offensive du système mis en place par Törmänen. Beaucoup de pucks dans les coins et de cycling, une plus grande possession de la rondelle, mais trop rarement des attaquants au centre, pour créer le danger, gêner le gardien et récupérer les rebonds. Pourtant, en play-off, les buts de raccroc, obtenus par un travail inlassable devant le gardien, sont le plus souvent déterminants, à l’instar des 3 buts marqués hier soir. Parfois également, un jeu plus physique aurait été nécessaire pour déstabiliser les Zurichois.
En définitive, le SCB n’était pas assez fort pour aller chercher la victoire grâce à sa supériorité de jeu. Ils ont dû s’en remettre à Dame Chance, assisté par le verrou défensif zurichois en fin de série, espérant qu’un coup du sort allait leur donner le titre. Cependant, la chance ne leur a pas souri. La rondelle ne voulait pas rentrer, lors de leurs quelques occasions, en particulier lors de plusieurs déviations pendant les deux supériorités numériques cruciales de la période centrale. La chance ne leur a pas souri, et la décision arbitrale finale non plus. Décidément, ce n’est qu’avec un entraîneur canadien que Berne arrive à être champion.

Allez Villars

Enfin, un grand coup de chapeau au Villardou Marc Bastl, auteur du premier but du ZSC, suite à une relance catastrophique du défenseur bernois Hänni. Etant moi-même depuis toujours un enfant des hauts de la commune d’Ollon, je ne peux que me réjouir pour ce deuxième titre national, après celui de 2008, conquis avec les Zurich Lions. Notre montagnard, à l’âge de 31 ans, n’a jamais été aussi fort et a été une véritable machine de guerre lors des séries, à l’aise dans le système de jeu mis en place par Hartley. C’est le fruit d’un travail sans relâche, qui lui a permis de progresser, lentement mais sûrement, tout au long de sa carrière. Ça ne me rajeunit pas, car je me souviens de lui s’amusant à l’âge de 4 ans avec une raquette de tennis sciée au fond du court pendant que je faisais le sparring-partner de son grand frère George, futur membre de l’équipe de Coupe Davis de Suisse. Vu la différence d’âge, j’avais pu encore battre ce dernier plusieurs fois, ce qui m’a permis plus tard de claironner que j’ai virtuellement gagné 7 fois Wimbledon, puisque j’avais battu George qui avait battu une fois Pete Sampras. 

En route pour les play-offs NHL et 2013

J’étais déjà dans la voiture, en route vers la prochaine saison, lorsque Mathias Seger et Patrick Bärtschi ont brandi, en plein territoire ennemi, la coupe de champion suisse. Il faut dire que la Swiss Hockey League a le don de produire, au fil du temps, un trophée chaque fois plus hideux que le précédent. Après une sorte de bloc en bronze tellement lourd qu’un joueur pourtant costaud avait de la peine à le soulever tout seul, nous avons eu droit a un contenant bleu transparent, ressemblant à un porte-brosse-de-toilette géant ; puis maintenant nous sommes bloqués avec un espèce de vase jaune en plastique transparent, qui aurait très bien pu faire office de porte-parapluie dans un épisode de Derrick. Bref, le genre d’objet qui réapparaîtrait année après année au loto de la vente de Paroisse, l’«heureux» gagnant de l’année précédente le remettant toujours en jeu pour essayer de s’en débarrasser. Ah, l’élégance et l’histoire de la coupe du Lord Stanley sont à des années lumières.
Peu de temps après être arrivé à la maison et après avoir rangé mon maillot jusqu’à la saison prochaine, Roman Josi pénétrait sur le glace du «Joe» de Détroit, sur son chemin vers cette même coupe Stanley (match remporté 3 à 1 pour un avantage de 3 matchs à 1 pour Nashville dans la série). Savait-il déjà que son SCB avait échoué au fil ? Sans doute.  Finalement, c’était lui la plus grande différence entre le SCB champion en 2010 et l’équipe qui échoue au poteau en 2012.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Zurich Lions 1-2 (0-1 1-0 0-1)

PostFinance Arena, 17’131 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Kurmann/Massy, Arm/Küng.
Buts : 20e (19’18 ») Bastl (Monnet, Ambühl) 0-1. 22e Rüthemann (Plüss, Roche) 1-1. 60e (59’57 ») McCarthy (Tambellini, Ambühl) 1-2.
Pénalités : aucune contre Berne; 2 x 2′ contre Zurich Lions.
Berne : Bührer; Kinrade, Furrer; Jobin, Hänni; Roche, Gerber; Berger, Ritchie, Dumont; Neuenschwander, Plüss, Rüthemann; Déruns, Gardner, Vermin; Scherwey, Froidevaux, Reichert.
Zurich Lions : Flüeler; Blindenbacher, Geering; McCarthy, Seger; Stoffel, Schnyder; Bastl, Pittis, Monnet; Kenins, Cunti, Tambellini; Bärtschi, Ambühl, Kolnik; Baltisberger, Schäppi, Bühler; Schommer.
Notes : Berne sans Kwiatkowski, Vigier, Brunner et Meier (surnuméraires) ni Morant (supendu). Zurich Lions sans Down et Camperchioli (blessés) ni Ziegler et Murphy (surnuméraires).

Écrit par Andy Tschander

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18 Commentaires

  1. Vachement lucide pour un article de fanatique!
    Sinon bravo à Zürich, ils ont été juste incroyable pendant toute cette finale!

  2. Encore un article sympa !
    A part ça comment tu fais pour rentrer dans tous ces matchs à guichets fermés, que ce soit à Berne ou à Dortmund ?! 🙂

  3. Super article !!! J’ajouterai que pour moi, l’agression de Morant a peut être joué un rôle (moindre certes). En effet, il n’est pas impossible que les provocations et le cassage de gueule aient soudés les joueurs du Z un peu plus… On ne saura jamais, mais je reste convaincu que ce genre d’action peut remobiliser une équipe.

    En tout ça bravo à Zurich et à Bern pour cette finale !!!

    PS : Pour le socle, je peux te dire que la coupe a eu quelques soucis cette nuit (ce matin) et qu’elle n’est plus aussi reluisante que celle que les joueurs ont levé hier soir (meme si c’est la copie).

  4. @ la phrase d’origine en latin s’applique aux paysans, agricolas. Peut-etre Virgile parlait-il du bonheur d’Ambuhl dans sa ferme dans la vallée du Sertig (GR) ?

  5. J’ajouterais même : »Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni » (Le Tour de Gaule et Lucain) La cause victorieuse a plu aux Dieux, mais la perdante a Caton (et ses vertus morales incorruptibles).

  6. Dany Kurmann a relevé la grande classe et le fair-play des joueurs et des officiels bernois…Marco Bührer lui a même payé une bière, ce qui montre qu’il n’est pas rancunier… Les Bernois n’ont pas gagné le titre, mais ils se sont montrés grands dans la défaite…

    Par contre, on peut gagner le titre et se montrer des vainqueurs pitoyables… L’attitude de Ambühl et de Blindenbacher lorsqu’ils ont pris le micro devant leurs fans est indignes d’un champion et ne les honore pas… D’abord Ambühl déclarait en rigolant « jätz hämers denä Bärnär wieder ämal zäigt wie mä Hockey spilt » , et ensuite Blindenbacher a imité un joueur bernois (et le dialecte bernois) qui expliquait les raisons de la défaite… Ces deux petits messieurs ont montré beaucoup de qualités sur la glace, mais pour le reste, ils ont encore des leçons à prendre chez martin Plüss et Ivo Rüthemann…

  7. Arrête de chialer, zozo, avec tes 12 titres et ton budget de millionnaire. Et le rêve du titre à domicile au 7ème match, tu l’as vécu, pas plus tard qu’il y a deux ans.

    En tant que Genevois, en souvenir de ce moment et étant présent lors du dit match (CA, c’était une « désillusion » mon gros), en souvenir également de la fête que vous aviez prévue lors du 5ème match tant contre Zurich que contre nous, je me suis surpris à me lever en criant « YES! » sur le but de McCarthy.

    Comme quoi, il y a une justice sur terre. Le club le plus moche et aux supporters les plus cons du pays finit la queue entre les jambes, et la saison se termine finalement sur une bonne note.

    A l’année prochaine!

  8. @Sarault

    Les supporters les + cons…t’as regardé la finale de 2001 quans Zürich a gagné à Lugano…c’est pas les Bernois qui ont lancés les sièges de leur patinoires sur la glace…et perdre à 2 sec de la fin ne les a pas empêché de fêter leur équipe dignement…des cons, il y en a partout (surtout des crânes rasés par hasard) mais les fans Bernois sont jalousés car 16’000 par matchs en moyenne…point final.

  9. @ sarault

    Essaie de te concentrer sur supporter ta propre équipe, au lieu de soulager tes frustrations en insultant une équipe adverse, qui plus est mérite le respect et est un exemple pour le sport suisse.

    Je suis fier d’être pour le SCB, non seulement à cause du public incroyable, mais aussi à cause du professionalisme et la culture du SCB. Le comportement d’ailleurs du public et des joueurs bernois, lors d’une défaite cruelle avec un but on ne peut plud litigieux a été remarquable par son fair-play. Et lors de tous ses titres, Berne n’a jamais été championne en pratiquant le contre, elle fait tradionnellement le spectacle.

    De plus, dans les excellents articles par le passionné Tschander, je ne me souviens pas d’un seul commentaire négatif sur le ZSC. Prends de la graine Sarault, Sarault, Yves Sarault.

  10. Ouais alors pour le public incroyable de Berne on repassera hein… Entre vos crânes rasé qui ont des fourmis dans le bras droit, les croix celtiques et les cris de singes contre Kparghai… Y a des public moins nombreux mais nettement plus bruyant en LN

  11. J’ai commandé et reçu le règlement officiel à la fédération suisse.
    http://www.sehv.ch/SIH/referees/fr/rules.php

    Article 471: un but ne sera validé:
    6) si un attaquant provoque un contact avec le gardien de manière fortuite ou autrement, lorsque ce dernier se trouve dans le territoire de but (deux coups de cannes de Tambellini bien visibles de puis la caméra de derrière, dont le premier assez fort sur les clavicules)
    8) lorsqu’un attaquant pénètre ou s’installe dans le territoire de but de façon à obstruer la vision du gardien et l’empêche de défendre son but (Ambühl)

  12. Je suis très heureux de lire les commentaires de Bernard!

    Enfin je connais la jouissance de me glisser dans la peau de caliméro, tel un partisan genevois primaire, et d’invoquer le complot planétaire, la ligue aux mains des élites zurichoises, la cooptation des amis de Zottel, dans le but de justifier la défaite de mon club!

    SKANDAL!

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