Malley jubile !

Une semaine après «Malley frissonne» et sa victoire sur le modeste rival octodurien, le Lausanne HC se frottait ni plus ni moins à la meilleure équipe du championnat, leader de LNB, le SC Langenthal. Les Vaudois ont livré une performance de premier choix pour venir à bout de solides bernois (5-3) et confirment leur bon état de forme actuel, en épinglant une nouvelle fois un ténor de la division à domicile. Malley chante et danse à nouveau !

Le CIGM ou le cimetière des leaders !

L’exploit est de taille, et pourtant avant le début des hostilités on pouvait craindre le pire. Les Bernois restaient sur une série victorieuse de huit matches et n’avaient encore jamais connu la défaite face aux Lausannois (cinq matches) depuis la relégation de ces derniers. Les Vaudois étaient de surcroît privés de nombreux titulaires en défense et ne pouvaient compter que sur trois lignes offensives.
Il y avait tout de même des raisons d’espérer : Lausanne a accroché toutes les équipes avec l’étiquette «leader» qui se sont présentées à Malley et est invaincu à domicile depuis que Cadieux est à la bande – si on excepte le match amical face aux U-20… De plus, Stefan Tschannen (EHC Bâle), le troisième larron qui complète occasionnellement le redoutable duo Larouche-Lecompte, s’est blessé au coude lors de l’entraînement précédant la partie. Le Bernois, privé de glace à Bâle et prêté match par match,  représente un danger bien plus conséquent (16 points en 10 matches) que le «volumineux» et lent Wetzel (3 points en 7 matches).
Tous ces espoirs se sont confirmés, dès les premières minutes, avec des Lausannois entamant la rencontre tambour battant et ouvrant le score par l’entremise d’un Schönenberger en pleine verve (4e). Son puissant tir du poignet trompa la vigilance d’Eichmann et concrétisa d’emblée une volonté affichée de mettre à mal la solide formation de Mike Posma. 
 
Le réveil de Langenthal ne se fait pas longtemps attendre, et avec l’aide de l’homme en noir qui a vu un «faire trébucher» imaginaire, il ne leur faudra que cinq secondes pour égaliser en supériorité numérique par l’inévitable Steve Larouche. Moins de dix minutes plus tard, malgré quelques actions chaudes devant l’excellent Sébastien Pellet, ce sont les Vaudois grâce à Lussier qui prirent l’avantage au score après un travail de sape du ressuscité Staudenmann, auteur de deux passes décisives hier soir. On attendait les artificiers étrangers, mais ce sont les «seconds couteaux» et la troisième triplette offensive qui furent les détonateurs dans un premier tiers de très bonne facture.

Un but d’anthologie

Après le premier thé, les Lausannois continuent sur leur lancé et, sur un magnifique mouvement amorcé par Bélanger, Brechtbuhl parachève de fort belle manière une passe de Lefebvre (23e). Cette très inspirée triangulation donne deux longueurs d’avance à la troupe d’Aeschlimann et Malley bondit d’un seul homme pour saluer l’un des plus beaux buts de la saison.

Bruno Brechtbuhl
Photo © Pascal Müller

Le LHC est euphorique et se crée de nombreuses occasions par l’intermédiaire de son capitaine, seul dans le slot, qui rate la cible (30e) et, quelques instants plus tard, de Lovis «all around» Schönenberger, totalement transformé par sa première réalisation, qui échoue seul devant le but.
Le SC Langenthal, qui vient d’éviter le but du K.-O., se rebiffe grâce à un power play ultra efficace et revient à une longueur après… 20 secondes d’avantage numérique ! Heureusement pour les Lausannois, la trop grande indiscipline bernoise leur permet de bénéficier à leur tour d’un homme – voire de deux pendant 40 secondes – de plus sur la glace, mais sans succès. La fin du tiers est haletante et les Vaudois abandonnent l’emprise du jeu et la zone neutre à Langenthal qui se procure de nombreuses opportunités d’égaliser, sans toutefois y parvenir. La sirène met un terme à la domination bernoise et sauve des Lausannois à la recherche d’un second souffle.

La «vista» du lutin canadien

La dernière période démarre sur les mêmes bases que la fin de la deuxième : un Langenthal désireux de rapidement revenir au score et un LHC déterminé à l’emporter avec un Bélanger tirant à tout va mais sans réussite.  A la 48ème, lorsque Bernheim écope de la quatrième pénalité du match côté lausannois, les frissons parcourent Malley avec en toile de fond le souvenirs des innombrables retournements de situation vécues par les hommes de Heikki Leime ces deux dernières saisons. Sept secondes plus tard (!), les frissons ont laissé la place à la crainte. Le power play bernois est tonitruant (en 5, 20 et 7 secondes) avec une réussite insolente et un pourcentage effrayant (3 sur 4) à faire pâlir les plus fidèles croyants de l’efficacité du box play lausannois.

Pat Lefebvre
Photo © Pascal Müller 

A ce moment, on ne donne pas chère de la peau des Vaudois, si souvent habitués à se faire coiffer au poteau par plus réaliste que lui. Mais c’est sans compter sur Patrice Lefebvre. Au four et au moulin comme à son habitude, le lutin canadien, qui a déjà distillé la passe de but à Brechbuhl, va éblouir la patinoire de sa «vista» et de son talent. Après plusieurs passes lumineuses galvaudées par ses coéquipiers, il va adroitement renverser le jeu pour Schaublin (si, si !) qui va astucieusement décaler le gardien et délivrer les 3’000 supporters lausannois (55e). A 25 secondes du gong final, il donne ensuite un caviar à son compère «Jessie» qui – après une vingtaine de tentatives inefficaces – bat finalement le portier Eichmann… qui avait déserté sa cage afin de laisser la place à un sixième homme.      

Les méthodes payantes de «Gargamel» 

Les Lausannois remportent ainsi leur septième victoire sous l’ère Cadieux en 12 matches et connaissent un deuxième tour des plus encourageantes avec cinq victoires en sept matches, dont la parodie de hockey face aux juniors suisses. Malley devient le lieu où les séries des adversaires, et notamment des leaders, prennent fin : Ajoie, Bienne, Viège et Langenthal ont tous mordu la poussière dans l’antre des Lions. Le déplacement en terre vaudoise n’est plus une sinécure, a contrario Malley sera craint. Il ne reste plus qu’au LHC de confirmer ses actuelles bonnes dispositions à l’extérieur et ce, dès mardi, à Thurgovie. 


Photo © Pascal Müller

LHC – SC Langenthal 5-3 (2-1, 1-1, 2-1)

Malley : 3’065 spectateurs

Arbitre : Schmutz, Brodard, Wermeille 

Buts : 3’31 Schönenberger (Staudenmann) 1-0; 8’28 Larouche (Wetzel, Stoller/5c4) 1-1; 14’54 Lussier (Staudenmann) 2-1; 22’52 Brechbuhl (Lefebvre, Bélanger) 3-1; 32’39 Kradolfer (Müller, Bochatay/5c4) 3-2; 48’29 Weibel (Stoller, Lecompte/5c4) 3-3; 55’45 Schaublin (Lefebvre, Bélanger) 4-3; 59’35 Bélanger (Lefebvre/cage vide)

Pénalités : 5×2 contre LHC ; 7×2 et 1×10 (Gurtner) contre SCL.

Notes : Lausanne sans Grieder, Benturqui, Rex, Villa et Bochatay (clavicule) mais avec François Bernheim, attaquant avec les Juniors Elites genevois et évoluant en défense au LHC (!); Langenthal sans Tschannen (coude) et Gautschi mais avec Orlandi même s’il a été invisible. «La stat’ de Tutu» : 40 tirs du LHC contre 29 pour le SCL. 

Écrit par Corthésy Daniel

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