Entretien avec Cyril Trisconi, pilote moto

Pour la première fois, le Rallye du Dakar ne s’est pas déroulé en Afrique mais en Amérique latine. Plusieurs Suisses étaient au départ, parmi eux Cyril Trisconi de Monthey, qui participait pour la deuxième fois à cette course de légende. Malheureusement vicitme d’une grosse chute, il a été contraint à l’abandon. Hospitalisé à Buenos Aires puis au CHUV à Lausanne, il a enfin pu rentrer chez lui pour poursuivre sa convalescence.

Salut Cyril. Qu’est-ce qui t’a donné le virus de la moto ?Tout petit, mon père m’avait emmené au motocross de Payerne. Curieuse coïncidence, Philippe Cottet nous y avait accompagné. C’était la première fois que je voyais une vraie moto de course, et ça m’avait fasciné. Depuis l’âge de 5 ans, j’ai toujours eu une moto dans le garage.
Pourquoi l’enduro ?
Pour la liberté que ça te procure. Ça te permet de découvrir des régions incroyables, et chaque course te fait voir autre chose. Je ne suis pas fait pour tourner en rond sur un circuit.

Quelles sont les difficultés que rencontre un pilote pour assouvir sa passion ?
En Suisse, il est très difficile de trouver des espaces pour s’entraîner. Du coup, on est obligés de partir en Italie ou en France, et on passe beaucoup de temps en déplacement. Outre le temps qu’on passe à se déplacer pour rouler, ça engendre des gros frais.
 
Malgré les difficultés, qu’est-ce qui pousse à continuer ?
Les courses nous font vivre des moments magiques. Si je repense par exemple au départ du Dakar à Buenos Aires, j’en ai encore des frissons. C’est incroyable tout cet engouement, tous ces gens au bord de la route. De plus, si tu es un compétiteur, tu as toujours envie de progresser, de faire mieux, et ça pousse à continuer.
Le Dakar a la réputation d’être un monde à part. Qu’est ce qui fait selon toi le charme de cette course unique ?
Déjà dans la préparation, c’est quelque chose d’unique. Pour un pilote amateur, c’est neuf mois de travail pour deux semaines de course. Avant de partir, on doit rassembler un budget et c’est pas toujours aisé. Ensuite, il faut gérer toute la prépartation des motos et la logistique. Enfin, il faut se préparer physiquement, parce que deux semaines non-stop ce n’est pas rien. Au niveau de la  course en elle même, on traverse plusieurs pays, on découvre un nombre incroyable de choses. Sans compter le niveau émotionnel. Lors de mon premier Dakar, j’ai beaucoup appris. Ce n’est pas possible d’être au top durant deux semaine. On a tous un moment ou un autre un passage à vide. Et j’ai appris là-bas à positiver, à ne jamais baisser les bras. Je suis passé par tous les états d’âme, je me suis même parfois dit que jamais je ne me réembarquerai dans cette «merde». Mais à la fin c’est justement d’être passer par tous ces états d’âme qui font le charme de cette course. On ne garde que le positif et c’est ce qui en fait la plus belle course du monde.
Parle-nous un peu de cette édition 2009 du Dakar qui s’est déroulée pour la première fois en Amérique du Sud. Meilleurs et pires souvenirs ?
Mon meilleur souvenir est la parade du samedi. La foule, l’ambiance, l’accueil, c’était indescriptible. Même les pilotes comme Coma ou Peterhansel n’en revenaient pas. Le plus incroyable, c’est que là-bas, l’engouement était le même du premier au dernier pilote. Les gens nous voyaient tous comme des héros et nous encourageaient tous avec la même ferveur. En Afrique, c’était différent, la ferveur du public n’était pas la même. Quant à mon plus mauvais souvenir, c’est ma chute, quand je me suis rendu compte que la course était finie pour toi. La désillusion fut immense.
Comment vas-tu après ta chute ? Comment se passe ta rééducation ?
Ça se passe bien. Je fais des progrès de semaine en semaine. J’en ai encore pour trois mois de corset, sans bouger. Je ne peux qu’être couché ou debout. Depuis la semaine dernière, je peux marcher 30-45 minutes par jour. D’ici trois mois, je pourrai me remettre au vélo et à la natation. Le médecin m’a dit en me montrant mes radios que j’ai eu beaucoup de  chance.

Seras-tu au départ en 2010 ?
C’est un peu tôt pour répondre. Il faut déjà que je digère l’édition 2009, ensuite je ferai un bilan. Il faut que je sache quels risques je suis encore disposé à prendre. Cette année, j’étais parti pour rouler à 70% et j’ai quand même fini dans un hélicoptère. Alors je ne sais pas encore si je serai prêt en 2010 pour reprendre le départ.
Si tu devais te définir en trois adjectifs ?
Volontaire, courageux et sociable.
Un mot de fin pour tous les motards de Suisse ?
Faites vous un maximum plaisir à travers ce hobby, sur goudron, dans la terre, partout !
Merci Cyril et bon courage pour la suite.
Hormis l’abandon de Cyril Trisconi, d’autres Suisses étaient au départ. Cottet a terminé 16ème et réalisé le meilleur Dakar de sa carrière. Fonjallaz a fini 67ème tandis que Knecht a fermé la liste des classés avec le 113ème rang final. Quant à Wetterli, il a été contraint à l’abandon après s’être cassé le coude alors qu’il était pointé dans les 35 premiers.
Félicitations à ces cinq courageux champions.

Écrit par Sébastien Junod

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2 Commentaires

  1. Paris Dakar en Am sud pour proteger les coureurs c un peu comme si on fait le tour de France cycliste aux States pour proteger Amstrong….. n importe quoi……… Balavoine et Sabine doivent bien rire tout la haut

  2. bonjour
    je t’informe que je suis entrain de mettre en place une assistance pour le dakar 2011. tu peux me contacte
    amicalement michel

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