On commence à y croire

Sion revient de Saint-Gall avec une qualification en poche. Deux exploits individuels ont sauvé les Valaisans d’une nouvelle désillusion qui aurait définitivement anéanti une saison déjà bien terne. La performance ne fut pas fantastique, mais l’essentiel est préservé !

Trois goals pour Sion

Zermatten et Barberis ne doivent apparemment pas lire CartonRouge.ch, tout comme Sarni et Saborio dont les rétablissements respectifs ont été bien hâtifs à mon goût. Mes précieux conseils n’étant que rarement écoutés, Sion alignait hier une équipe aussi curieuse que risible. Serey Die milieu droit, Sarni latéral et le plus beau pour la fin, Brellier titulaire. À cela s’ajoutait la présence de Saborio sur le banc. Ce n’était donc pas gagné au coup d’envoi.
Les Saint-Gallois prenaient rapidement les choses en main et mettaient la pression sur une fébrile équipe sédunoise. Alors posté en secteur B4 en compagnie des 500 courageux Valaisans ayant fait jusqu’à sept heures de train, je sentais déjà l’odeur nauséabonde de l’humiliation et le bruit retentissant d’une énième défaite. Sarni, peut-être alors conscient de mon mal-être, s’appliquait à ouvrir la marque d’une magnifique tête croisée laissant El Hadary statique dans sa cage. Cet autogoal aussi ridicule qu’attendu donnait une fois de plus crédit à la théorie que j’émets constamment : «Sarni n’est qu’une grosse pive qui n’a absolument pas le niveau d’évoluer ni en Super League ni même sur un terrain de football».  Le match se poursuivait alors sur un faux rythme dicté par les imprécisions techniques et les passes horizontales au milieu de terrain.
Clairement mal disposée sur le terrain, l’équipe sédunoise rendait une copie conforme à la seconde mi-temps de samedi soir face au FC Bâle. Brellier enclenchait ses deux seules fonctions (passe en retrait et passe à l’adversaire), El Hadary nous faisait regretter les relances de Vailati (c’est dire), Serey Die – bien que combatif – était incapable de déborder, et tout le reste de l’équipe se mettait au niveau technique de Sarni. C’est donc vous dire à quel point ce n’était pas gagné en arrivant au thé.

La magie de la Coupe

Ayant visiblement trouvé les mots justes (en quelle langue, je m’interroge…), Sion et ses entraîneurs regagnaient la pelouse emplis de louables intentions. Fermino cédait sa place à Reset, permettant à Serey Die de se réinstaller à la récupération. La magie de la Coupe pouvait alors commencer à opérer et la différence de ligue éventuellement à se faire sentir. L’odeur charnelle de l’égalisation commençait à emplir mes narines, laissant apparaître les notes boisées d’un coup franc de Monterrubio consécutif à une faute sur Reset. Les Saint-Gallois, clairement déstabilisés, n’arrivaient alors plus à se hisser au niveau de leurs adversaires du jour. La sanction n’allait alors pas tarder… Dominguez, apparemment motivé à quitter le club, laissait alors enfin apparaître toute sa classe aux éventuels recruteurs présents en tribune en fabriquant un goal de toute beauté. Un grand pont sur un Schenkel désabusé, suivi d’une frappe à ras le poteau de Lopar donnait un avantage décisif aux visiteurs valaisans devant plus 16’000 supporters médusés par ce retournement de situation.
La petite demi-heure restante ressemblait alors tristement aux 45 premières minutes. Le trio d’entraîneurs valaisans préférait prendre l’option de conserver le score en introduisant Bühler à la place d’Adeshina. Cette décision, aussi peureuse que peu justifiable tant Sion semblait en mesure de faire le jeu, offrait une fin de match digne d’un bon match de 3e ligue. El Hadary s’appliquait à dégager en touche (plus de cinq fois en une demi-heure) et le reste de l’équipe valaisanne à envoyer le ballon le plus loin possible de la cage de notre pharaon. Le florilège final fut offert aux supporters valaisans avec l’entrée de Saborio dans les arrêts de jeu.

Pas rassurant pour autant

On retiendra plusieurs éléments de ce déplacement :

1. Sion est en demi-finale et pourrait bénéficier d’un tirage clément (Concordia Bâle ou Lucerne) lui permettant de ramener une onzième Coupe en Valais. Je m’enflamme…
2. L’équipe sédunoise n’a pas particulièrement été brillante mais emporte l’essentiel. Sera-t-elle capable d’en faire de même ce week-end à Aarau ?
3. Saint-Gall réintégrera, sauf grosse surprise, l’élite l’an prochain et c’est tant mieux ! Vous préférez Vaduz et ses 2000 personnes d’affluence moyenne ou Saint-Gall et ses 11’000 ?
4. Le centre-ville de Saint-Gall est spécialement fréquenté par des supporters assez nerveux du club. Mon écharpe et ma tendance à entonner des chants pro-valaisans ont failli me coûter la vie… ou du moins le nez !
5. Les journalistes de la TSR aiment le centre-ville saint-gallois et la débauche qui y règne…
J’aime la Coupe comme tout Valaisan, mais je ne pourrais m’empêcher de trembler si Sion venait à bénéficier d’un tirage favorable pour les demi-finales. La présence d’YB et l’éventualité qu’ils disputent la finale sur leur terrain synthétique (ce qui, entre nous, est un scandale) ne me rassure pas du tout. À vrai dire, l’éventualité d’affronter Bâle ou Zurich ne me rassure pas non plus tant la différence de niveau entre l’équipe valaisanne et les ténors de la Super League semble colossale. Mais impossible n’est pas valaisan : l’équipe a su le démontrer tout au long de son histoire. Donc, en Valais, on commence à y croire.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Saint-Gall – Sion 1-2 (1-0)

AFG-Arena, 16’078 spectateurs.
Arbitre : M. Rogalla.
Buts : 11e Sarni (autogoal) 1-0. 53e Monterrubio 1-1. 66e Dominguez 1-2.
Saint-Gall : Lopar; Zellweger, Garat (53e Lang), Schenkel, de Souza; Zé Vitor, Kollar (72e Dabo), Muntwiler, Weller (66e Winter); Merenda, Costanzo. Entraîneur: Forte.
Sion : El-Hadary; Sarni, Vanczak, Kali, Paito; Serey Die, Brellier (92e Saborio), Fermino (46e Reset); Dominguez, Monterrubio; Adeshina (76e Bühler). Entraîneurs: Barberis-Zermatten.
Notes : Saint-Gall joue sans Haas, Jagne, Alex, Knöpfel ni Koubsky (blessés). Sion sans Alioui, Yusuf, Ahoueya, Berisha (blessés), Crettenand ni Obradovic (non convoqués).
Avertissements : 45e Costanzo (antisportivité), 52e de Souza (faute sur Reset), 54e Paito (faute sur Zé Vitor), 60e Serery Die (geste d’humeur), 77e Lang (tacle en retard sur Dominguez), 80e Reset (antisportivité), 88e Brellier (pour avoir retenu Muntwiler), 89e Dominguez (tacle sur Zellweger).
Coups de coin : 3-0 (3-0).

Écrit par Ernest Shackleton

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19 Commentaires

  1. @ rostigraben:
    Trois finales YB-Sion, 3x à Berne, 3 victoires valaisannes. Mais vu qu’YB va se faire astiquer par le FC Novartis, c’est lui qui aura l’honneur de perdre la finale !!!
    Hopp Sion

  2. @Catherine
    non mais ça suffit pas un peu de retourner ta veste, ou bien ?
    Si les Roestigraben du mauvais coté avaient de l’humour, ça se saurait….on commence par leur donner des étoiles, après ils te piquent tes meilleurs joueurs et pour finir…ils te volent ma Coupe…

  3. A Constantin ( déjà quel pseudo ! ), j’ai quelques photos de « mescoles » supporter du FC Sion avec le drapeau valaisan lors de la finale au Wankdorf de 1980 YB-Sion, remportée par mes amis valaisans 2-1 devant nos amis bernois, si tu veux je te les envoies…

  4. @Chrimani: j’était grinche en lisant ton commentaire. Mais vu que seuls les cons ne changent pas d’avis, je te serre la pogne et donc sans rancune. J’ai vu 7 finales du FC Sion mais pas celle de 1980. Celle de 1991 restera une des plus belles.

  5. C’était pas du tout méchant envers le FC Sion crois-moi, c’était plutôt l’esprit carton de rouge qui aime bien châtie bien. Tu sais le tout premier souvenir de la finale de la coupe pour moi date de 1974 et la finale Sion-Xamax suivie à la radio, et vu que j’ai de la famille à Lens ( pas chez les cht’is hein ! ) j’ai toujours bien aimé le HC Sierre aussi…

  6. @Chrimani
    Ton post c’est effectivement du CartonRouge dans la plus pure lignée. Et ça m’a complètement échappé. En fait, si déculottée il y a, je ne manquerai pas de t’envoyer un commentaire correspondant…

  7. @GCZ
    Ecoute mon cher, j’ai bossé pendant 20 ans à Zurich, donc je connais tous ses recoins et surtout ses deux stades d’alors. A l’époque 90% du peuple soutenait le FCZ de Ruedi Näggeli car c’était le club du… peuple. Par contre GC provoquait la nausée générale. L’équipe des nantis qui pouvait se permettre de jouer… sans spectateurs !!! Tu comprendras que ça m’est resté en travers de la gorge, mais si depuis j’ai émigré en Suisse romande. Sans rancune. Bien à toi

  8. Pourquoi tant de mépris pour Brellier ? Avez vous une rancoeur ? S’il avait eu autant de mansuétudes que pour d’autres, il aurait pu s’exprimer et s’installer plus durablement.

  9. de tous forts passages sur les sommités que sont Brellier & Sarni….excellent article et fort drole !!
    Tu aurais pu nous en dire plus sur les journalistes de la TSR et leur activités nocturnes !
    tous (en) à Berne, rien n’est moins sur…

  10. Le problème pour vous amis valaisans cette année avec la coupe, c’est que le FC Lucerne a tellement eu de poisse cette saison en championnat que le petit bon dieu sera obligé de leur donné un coup de main pour cette demi-finale, et au prorata de la malchance qu’ils ont eus, vous allez ramasser une déculottée à l’Allemend…

  11. Bon papier mais je te trouve sévère avec Brellier qui revient de blessure et qui n’a pas si mal joué, par rapport au niveau global s’entend 😉

    En cas de victoire à l’Allmend, nous serons contraints à l’exploit. Et ça c’et beau. En route pour un 11ème pélérinage !

  12. La coupe, c’est spéciale pour les valaisans, on le sait.
    Donc, même si leur nombre sur le terrain a beaucoup baissé, j’espère que l’histoire convaincra nos amis venant de tous les coins de la planète que participer à la coupe pour un natif des bords de la Sionne est synonyme de victoire.
    Ah les bons souvenirs dans la rue de la soif après une de ces dernières! A l’époque ils s’appelaient Richard, Balet, Bregy, Pitier, Brigger ou encore (et oui) Geiger (et aussi Cernicky,notre bon valaisan d’adoption;) et ils avaient une sacrée pèche quand il le fallait.
    Chrimani, j’espère que tu dis faux!
    Et si YB se retrouve en finale contre Sion…et bien, on risquerait de vivre une 4ème victoire:-)sédunoise.

  13. nei nei nei!!
    vs avez tt faux mes amis valaisans!!
    Je vs l’accorde que la finale est un objectif tres realisable pr vs (Lucerne est plus concerne par le maintien que la coupe).
    Mais le titre? C exclu!!!
    YB est Sion irons au legendaires peno…
    seule difference? On a plus le Joao Paulo rateur de peno, et on vs a chiper l’hyperactic Regga!!
    resultat? une belle victoire 5-4 atab!
    hopp YB

  14. Très bon article. Marrant et caustique. En finale, Sion ne pourra que gagner, comme d’habitude !
    @Chrimani: au lieu de déconner, tu ferais mieux d’émigrer chez tes copains Boches.

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