Il était temps. Suite aux pressions du public, l’entraîneur a eu la lucidité de se retirer après un nouveau bilan catastrophique. En cinq mois, le Valaisan a fait couler un club qui resplendissait encore en juin dernier. Certes, tout ne peut pas lui être imputé, mais il porte tout de même une large part de responsabilité dans la piteuse 13e place actuelle. Désormais, une réaction s’impose, mais une chose est sûre, le navire du LS s’est délesté d’un poids encombrant…
C’est probablement une première du côté de la Pontaise. Loin du Calcio ou de la Cannebière où les supporters font la pluie et le beau temps, Lausanne-Sport est plutôt habituellement un petit club tranquille où règnent luxe, calme et volupté. Et où les supporters n’ont guère de pouvoir de pression sur le comité directeur.
Pression trop forte ?
Mais ce mardi 21 novembre restera comme un jour historique. Suite aux diverses actions de supporters – public des tribunes réclamant la tête de Geiger lors des derniers matches, ras-le-bol du BWFK symbolisé par une envie de faire n’importe quoi, donc un tifo de grandes et de petites lunes, assemblée générale de l’influente Confrérie où l’on a à coup sûr parlé de Geiger, etc – l’entraîneur Alain Geiger a décidé de résilier son contrat avec effet immédiat. La pression serait-elle devenue trop forte pour lui ?
Photo © Pascal Müller
Soulagement général
Néanmoins, remercions l’homme qui a eu la lucidité de voir qu’il n’était pas adéquat pour la situation. On dira qu’il avait des circonstances atténuantes, que LS a perdu Isabella et Chapuisat à l’entre-saison, puis Eudis, que le club n’a pas les moyens. Mais tout de même. Qui oserait prétendre que Lausanne, même actuellement, n’a pas le potentiel de terminer dans la première moitié du classement ? Qui oserait prétendre que ces cinq mois n’ont pas été un formidable gâchis pour tous les talents de l’équipe ? Qui oserait parler d’une perte pour le départ de Geiger ? Non, pour tout le monde – lui y compris ! – cette démission ressemble plus à un soulagement. A sa place, on se remettrait tout de même un peu en question. Quel futur a cet entraîneur qui va d’échec en échec ? Aucun, probablement, à moins qu’il ne trouve de l’embauche au FC Leytron en 4ème ligue… (pardon pour eux)
Retrouver la confiance
Désormais, la page Geiger tournée, Lausanne se doit de réagir. Avec ce choc psychologique, l’équipe doit faire bloc, prouvant non seulement que le public avait raison en réclamant la démission de l’entraîneur valaisan, mais aussi démontrant que les capacités des joueurs étaient en sous-régime sous Geiger. Certes, il manque probablement quelques joueurs – offensifs notamment – pour faire du LS une grande équipe de Challenge League. Mais avec les forces en présence, avec cette qualité, il y a quelque chose à réaliser. Bien sûr, il faudra pour cela découvrir le liant, la maïzena, ce que Geiger n’a jamais trouvé. Il faudra insuffler un air nouveau dans cette équipe et lui redonner confiance en elle. Mais Tom Cruise peut célébrer son mariage en paix, car même si c’est un grand défi pour le club, c’est loin d’être mission impossible.
Reprendre le sceptre ?
Un être vous manque, et du coup, tout redevient possible. Mais les tâches qui incombent à chacun restent énormes. Aux dirigeants de se montrer intelligents dans leur recrutement d’un entraîneur, aux joueurs de prouver qu’ils valent mieux que leur place actuelle, au public de faire bloc derrière son équipe. Ainsi, si tout le monde tire à la même corde, Lausanne-Sport ne terminera éventuellement pas derrière Yverdon au classement. Et peut-être même devant Baulmes le redoutable. Mais pour reprendre le sceptre du premier club du canton, il faudra absolument gagner dimanche face aux Baulmérans (14h30), non seulement pour le club, mais aussi pour la confiance. Un match qui vaudra donc assurément bien plus que trois points.
Écrit par Benjamin Corbaz
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