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Autant le dernier match entre Dortmund et Stuttgart avait été complètement fou (4-4), autant le duel entre les deux mêmes équipes samedi a été cadenassé à double tour (0-0). Au final, le résultat est le même : le BVB laisse échapper deux points à domicile contre un adversaire qui ne lui convient définitivement pas. Rageant.

Lorsque l’on part à Dortmund en train le vendredi soir, on se retrouve à Basel SBB et, généralement, le temps d’arriver à Basel Badischer Bahnhof, tous les voyageurs du wagon qui pensaient finir la semaine avec un trajet tranquille, nous haïssent déjà. Imagine : une quinzaine de fans suisses allemands du BVB, plus le soussigné, un vendredi soir avec plein de bières et cinq heures de trajet à meubler, ce n’est pas pour engendrer la morosité. Mais en ce vendredi soir, on tombe de haut, ce ne sera malheureusement pas la seule fois du week-end : à côté de nous, dans le train, il y a une équipe alémanique de hockey sur gazon et ils font plus de bruit que nous ! Ils ont même eu droit à deux contrôleurs pour les surveiller jusqu’à leur descente du convoi à Karlsruhe. Là, j’en ai quand même conçu une certaine jalousie. 

Le spécialiste des faux-départs

Comme on préfère le foot au hockey sur gazon, nous on a continué notre route jusqu’à Dortmund où nous attendait une affiche a priori plutôt alléchante entre le Borussia local et le VfB Stuttgart. On avait encore tous en tête le match de folie disputé en mars dernier par ces deux équipes au Westfalenstadion (4-4), on s’attendait donc à voir des buts entre deux formations en nette reprise. Le BVB a bien réagi après le couac contre Schalke avec trois succès en Ligue des Champions, en Bundesliga et en Coupe d’Allemagne. Le VfB Stuttgart lui est, depuis plusieurs saisons, le spécialiste des entames de championnat calamiteuses. Même en 2007, l’année de leur dernier titre de champion national, les Souabes avaient démarré timidement. Pourtant, cet été, le VfB avait voulu limiter les risques de faux départ en misant sur la stabilité pour profiter de la dynamique d’un excellent deuxième tour 2012 mais la malédiction du début de saison a été la plus forte : Stuttgart a foiré son entame de championnat et a dû attendre la sixième journée pour fêter sa première victoire. Depuis toutefois, les choses se sont améliorées et c’est une équipe sur une dynamique positive qui débarque dans la Ruhr.

De travers

Cela démarre plutôt bien avec un tir de Gündogan arrêté par le gardien Ulreich et une reprise au-dessus d’Harnik de l’autre côté. Mais rapidement tout va aller de travers. Il y a tout d’abord ce coup franc de Marcel Schmelzer qui finit sa course au fond des filets. On s’enflamme mais l’arbitre annule le but : Mats Hummels, en position de hors-jeu, a fait mine de jouer le ballon et a gêné le gardien, ça paraît correct. Les malheurs du BVB vont se poursuivre quelques instants plus tard avec la sortie du capitaine Sebastian Kehl, nez cassé sur un vilain coup de coude de Raphael Holzhauser, qui aurait dû valoir à son auteur un retour immédiat aux vestiaires. Là, on n’est pas du tout d’accord avec la décision de l’arbitre qui était pourtant à deux mètres de l’action. D’une manière générale, M. Zwayer a été bien trop complaisant avec une équipe de Stuttgart teigneuse et détestable qui aurait dû terminer la rencontre à neuf puisqu’Ibisevic aurait aussi mérité de voir rouge pour un coup de coude en fin de match qui valait au minimum un deuxième avertissement. Ceci dit, on ne va pas jouer les pleurnicheuses en mode Chelsea car, même à 11 contre 11, Dortmund aurait dû passer l’épaule.

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas

Certes, Stuttgart, venu avant tout pour défendre, aurait pu réaliser le hold-up si Roman Weidenfeller n’avait pas sauvé à deux reprises devant Vedad Ibisevic, une fois par mi-temps. Mais à part ça, les occasions sont jaunes et noires mais il y a des jours comme cela où rien ne veut rentrer. Il y a eu un tir de Marcel Schmelzer juste à côté puis une incroyable double occasion pour Mats Hummels avec une première reprise déviée sur la latte par l’excellent Sven Ulreich puis une tête sauvée sur sa ligne par Arthur Boka. Quand ce genre d’occasions ne finit pas au fond, tu commences à réaliser que ton équipe est dans un jour sans et que, quoiqu’elle fasse, elle n’arrivera pas à marquer. Et cela va malheureusement se confirmer : Reus et Götze ne parviennent pas à trouver le cadre en deuxième mi-temps, alors que Lewandowski trouve lui tellement le cadre que se frappe de la 88e finit sur la transversale. C’était vraiment un jour maudit. On comptait sur Julian Schieber, auteur d’un doublé dans ce même Westfalenstadion pour le VfB lors du 4-4 de mars dernier, pour débloquer la situation. Mais l’attaquant dortmundois échoue seul devant Ulreich pour son premier ballon, alors qu’il avait scoré deux fois dans des situations analogues lors du 4-4 précité.

Et maintenant Madrid

Au final, Stuttgart repart avec ce qu’il était venu chercher et confirme son redressement. Les Souabes sont vraiment devenus la bête noire du BVB : la saison dernière, le VfB était la seule équipe d’Allemagne à ne pas avoir perdu contre le futur champion (deux matchs nuls) et les quatre derniers Dortmund – Stuttgart au Westfalenstadion se sont tous soldés par des scores de parité. La dernière victoire du Borussia dans son antre contre le VfB remonte à un 3-0 en septembre 2008. Parmi les buteurs, il y avait Tamas Hajnal, désormais à Stuttgart, et Alexander Frei et moi je n’étais même pas à ce match ! Une autre époque, une époque révolue où je pouvais encore concevoir qu’un match de Buli dans le temple jaune puisse se jouer sans ma présence…

Après leur duel, les deux formations vont poursuivre leur périple européen avec un déplacement à Madrid pour le BVB et à Copenhague pour le VfB. Les Borussen sont leaders d’un groupe de Champion’s League comportant le Real Madrid, Ajax Amsterdam et Manchester City, les Souabes bons derniers d’une poule d’Europa League derrière Steaua Bucarest, le FC Copenhague et Molde FK. C’est bien la preuve que les deux clubs ne militent pas tout à fait dans la même catégorie et que le Borussia n’aurait jamais dû laisser échapper ces deux points. C’est donc un peu frustrés que l’on quitte le Westfalenstadion : le BVB n’arrive décidément pas à décoller dans ce championnat et même la troisième place, synonyme de qualification directe pour la C1 et les millions qui vont avec, objectif minimal du club cette saison, est loin d’être garantie. Heureusement, cela n’arrive pas très souvent mais il y a toujours un côté agaçant à parcourir 1440 kilomètres pour aller voir un match de football et de ne pas voir de but. Et de rentrer au bercail le dimanche soir en se faisant la réflexion que le moment le plus exaltant du week-end, cela aura été la commande de douze Jägermeister au Lütge-Eck.

Borussia Dortmund – VfB Stuttgart 0-0

Signal Iduna Park, 80’645 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Zwayer.
Dortmund : Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Gündogan, Kehl (20e Leitner); Reus (76e Perisic), Götze, Grosskreutz (56e Schieber); Lewandowski.
VfB Stuttgart : Ulreich; Sakai, Tasci, Niedermeier, Boka; Kvist; Harnik, Gentner, Holzhauser (70e Kuzmanovic), Traoré (88e Okazaki) ; Ibisevic (92e Maza).
Cartons jaunes : 18e Holzhauser, 21e Kvist, 71e Ibisevic, 93e Gentner.
Notes : Dortmund sans Blaszczykowski, Owomoyela ni Bender (blessés), Stuttgart sans Cacau, Audel, Torun ni Didavi (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Schieber il est un peu à la rue, il me fait penser un peu à Valdez, besogneux mais qui ne marque pas. Enfin, faut encore lui laisser le temps, mais pour moi il ne pourra pas remplacer Lewa de si tot

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