Jouer les prolongations en tête du classement ?

Les victoires sont maintenant un peu plus pénibles à aller chercher pour les Aigles, puisqu’il leur a fallu pour la quatrième fois consécutive jouer au-delà du temps réglementaire. Mais des performances toujours solides leur permettent de maintenir leur nid au sommet de la National League, comme il faut dire maintenant. Et le week-end qui vient pourrait leur permettre de conforter cette place enviable.

Ça commence à devenir une habitude. Comme à chaque match depuis une semaine, rien n’était encore décidé après soixante minutes. C’est, comme souvent là encore, Genève-Servette qui avait ouvert les feux en supériorité numérique par Thomas Déruns, qui inaugurait son compte avec cette réussite. Et la soirée était décidément placée sous le signe des premières, puisque Flavien Conne égalisait presque immédiatement. Les Tessinois se montraient ensuite les plus dangereux, butant sur un Gianluca Mona toujours aussi bon, et ajustant par deux fois les montants.
C’est pourtant Genève-Servette qui avait repris l’avantage, à nouveau avec un homme de plus sur la glace. À partir de là, Monsieur Stalder, dont on se demande à chaque match ce qu’il peut bien faire dans l’élite, se mettait à siffler tout et surtout n’importe quoi. Fort heureusement, son intégrité n’est pas en cause, puisque les pénalités imaginaires furent à peu près également réparties. Et à ce petit jeu, c’est Lugano qui profitait d’une séquence à cinq contre trois pour renverser complètement le score.
Mais on ne se débarrasse pas comme ça des Aigles en ce début de saison. L’arbitre s’étant mis en tête de compenser la double décision dont on a vu les conséquences, les Genevois avaient l’occasion de pratiquer leur jeu de puissance toujours aussi laid à regarder et pénible à installer, mais dont l’efficacité a été radicalement transformée par la présence de Juraj Kolnik et de Martin Höhener. C’est d’ailleurs une transversale du premier vers le second qui amenait l’égalisation servettienne, après une petite mêlée devant Simon Züger.
Parité donc à la fin du temps réglementaire. Et pour une fois, la prolongation ne donnait rien. Quitte à faire durer le suspense… On en arrivait donc aux tirs au but. Florian Conz transformait impeccablement le sien d’un back-hand dans la lucarne, après avoir couché Züger. Puis Mona faisait si bien le reste que Kolnik, qui avait gagné à lui seul la même épreuve à Berne, se retrouvait au chômage technique.

 
Florian Conz a marqué son penalty

Deux points précieux gagnaient donc l’escarcelle genevoise, tenant encore un peu les Ours à distance. Pourtant, la question qui s’impose est de savoir si les Aigles digèreront ces efforts prolongés à répétition. Il est à souhaiter que les jambes ne soient pas trop lourdes, car la double journée qui s’annonce offre des perspectives intéressantes.
Les Genevois affronteront en effet pour la troisième fois de la saison la lanterne rouge bâloise. Les Rhénans sont certes un peu moins ridicules qu’en début de saison, mais ils font preuve de plus de vivacité pour chougner auprès du juge unique que pour tenter de marquer des buts. Avec aussi peu de succès toutefois. Le chronométreur des Vernets devra tout de même s’acquitter de sa tâche avec application, car il en est des protêts comme des tirs de Nicolas Studer : à la longue, il y en a toujours un qui peut passer, sur un malentendu.
Quant au programme du samedi, il offre la visite d’une grange emmentaloise où résident des tigres de papier qui conviennent bien aux Genevois depuis quelque temps. L’année dernière, ceux-ci avaient en effet rendu leur première fiche parfaite en saison régulière précisément contre Langnau. Et la première confrontation de l’exercice en cours avait tourné à la démonstration offensive. Depuis, les Bernois de la campagne (enfin, encore plus de la campagne) sont rentrés dans le rang après un début de saison impressionnant. Ils restent cependant sur une victoire contre les autres félins alémaniques, il est vrai franchement mités, eux.
On le voit, l’occasion est belle de prendre un peu de marge sur des adversaires qui ne devraient pas tarder à passer la vitesse supérieure. Mais on sait aussi que le hockey n’aime que modérément la logique. Les Grenats sont bien placés pour ne pas l’ignorer.
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Genève-Servette – Lugano 4-3 t.a.b. (1-1 1-2 1-0 0-0)

Patinoire des Vernets : 4’815 spectateurs.
Arbitres : Roland Stalder ; Gilles Mauron, Paul Rebillard.
Buts : 2’57 T. Déruns (F. Conz / 5 contre 4 / M. Zanatta) 1-0, 4’24 F. Conne (J. Vauclair) 1-1, 23’54 J. Kolnik (J.-P. Vigier, S. Aubin / 5 contre 4 / Y. Tremblay) 2-1, 33’54 Y. Tremblay (M. Murray / 5 contre 3 / banc purgée par C. Rivera, R. Breitbach) 2-2, 34’07 V. Wirz (A. Hänni, A. Näser / 5 contre 4 / R. Breitbach) 2-3, 50’11 M. Höhener (S. Aubin, J. Kolnik / 5 contre 4 / A. Hänni) 3-3.
Tirs au but : A. Näser tire à côté, F. Conz marque 1-0, M. Murray stoppé par G. Mona, T. Déruns stoppé par S. Züger, J. Hentunen stoppé par G. Mona.
Genève-Servette : G. Mona ; G. Bezina, J. Mercier ; O. Keller, J. Gobbi ; R. Breitbach, M. Höhener ; Jul. Bonnet, S. Schilt ; P. Savary, S. Aubin, J.-P. Vigier ; J. Kolnik, L. Meunier, F. Conz ; T. Déruns, M. Trachsler, J. Cadieux ; Jér. Bonnet, T. Spicher, C. Rivera. Absents : K. Law, I. Fedulov, G. Augsburger (blessés).
Lugano : S. Züger ; J. Vauclair, Y. Tremblay ; A. Chiesa, T. Helbling ; A. Hänni, M. Zanatta ; M. Nodari ; F. Conte, M. Murray, J. Hentunen ; L. Wilson, R. Sannitz, T. Paterlini ; F. Conne, V. Wirz, A. Näser ; J. Vasalli, K. Romy, M. Knoepfli. Absents : S. Jeannin, S. Hirschi, K. Cantoni, D. Kostovic, T. Vauclair (blessés).
Pénalités : 7 x 2’ contre Genève-Servette, 8 x 2’ contre Lugano.
Notes : 9’30 A. Hänni touche la latte. 16’10 T. Paterlini tire sur le poteau.

Écrit par Yves Grasset

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