Joindre l’utile à l’agréable

Tout d’abord, deux choses réjouissantes à signaler. La première étant une nouvelle opportunité de pouvoir suivre un match dans un de ces nombreux palaces pullulant dans le championnat de LNB par des températures arctiques, et la deuxième étant la présence de Popovic en tant qu’arbitre principal de ce match. Au vu des décisions et de sa ligne de conduite pour le moins loufoques, notamment lors du premier Olten-LHC, il apparaissait évident qu’on allait à nouveau bien rire ce soir dans l’étable du Schoren.

En tout cas, l’entame fut brillante: Après moins de 2 minutes de jeu, Himelfarb écopa d’une pénalité de 2+10 minutes pour charge à la bande. Cette première situation spéciale ne donna rien, malgré de bonnes possibilités bernoises. Les Lausannois jouèrent de manière très physique, et voyant que M. Popovic ne semblait pas vraiment motivé de siffler quoi que ce soit, tout le monde y allait de bon cœur. La charge de Bodemann sur Baumgartner fut un modèle dans le genre «écrasement à la bande avec couplage sonore intrinsèque» du plus bel effet. Dès ce moment, le LHC exerça une pression de plus en plus grande sur le but d’Eichmann. A la 9ème minute, suite à un engagement en zone défensive bernoise, notre Malik ne se posa pas de question et expédia un boulet lequel, dévié par une crosse bernoise, fit trembler les filets d’Eichmann pour la première fois de la partie. Quatre minutes plus tard, Lüssy eut la bonne idée de balancer la rondelle directement hors de la surface de jeu alors que les Lausannois évoluaient déjà en infériorité numérique. Orlandi permit alors aux siens d’égaliser sur ce double avantage numérique. Bon, on pourrait quelque peu disserter sur le bien-fondé de cette règle des 2 minutes pour retardement du jeu, n’étant pas égale sur toutes les patinoires de Suisse car n’ayant pas toutes un plexiglas présent sur tout le pourtour de l’aire de jeu. En guise de corollaire, nous pouvons légitimement nous poser la question de savoir pourquoi la ligue suisse n’impose-t-elle pas la pose du plexiglas dans toutes les patinoires de LN afin de gagner en équité. Autrement dit, comment continuer  à tolérer que des matchs puissent se dérouler dans ce genre de hangars sans que les clubs concernés ne doivent prendre leurs dispositions… Mais ceci est un autre débat; revenons au match!
La première supériorité en faveur du LHC permit de voir des choses très intéressantes: tout d’abord, l’alignement de Grieder en power-play dans le slot, Himel étant en position de blueliner. Boah, pourquoi pas en fin de compte… Ce power-play vaudois a accouché d’une réussite digne de figurer dans les manuels de hockey: suite à un mauvais dégagement bernois, les attaquants lausannois concoctèrent une série de passes à une touche de puck, suivi d’un tir qui fit mouche sous les yeux des deux défenseurs lausannois restés en retrait et admirant le mouvement. Seulement voilà, M. Popovic annula ce but en raison de la présence imaginaire d’un pensionnaire de Malley dans la zone de but. Placé comme je l’étais très proche du but, je n’ai vu personne… Les protestations de Rivera, Merz, Lüssy et Rüfenacht n’y changeront rien. Ce n’était que partie remise. En moins compliqué, le LHC refit le même coup. Schäublin se contenta juste de déborder sur l’aile gauche avant d’offrir un caviar à Himelfarb et ô miracle, ce but fut validé !

La deuxième période commença de la même manière que fut le premier tiers. Le LHC imposa son jeu physique et étouffa les joueurs de Langenthal, acculés dans leur zone défensive et obligés de commettre des fautes. A la 22ème minute, les Lions eurent l’occasion d’évoluer durant 20 secondes à 5 contre 3, sans succès toutefois. Pire, de retour du banc des pénalités, Bochatay s’en alla affronter seul Tobler mais le dernier rempart lausannois réalisa une excellente parade. Pendant les cinq minutes suivantes, le LHC établit un siège en règle des buts bernois. Cette danse du scalp n’apporta malheureusement pas le résultat comptable escompté.
La clé du match s’est située à la 33ème minute: un surnombre lausannois alors qu’ils jouaient déjà à quatre donna un double avantage numérique à Langenthal pour une quarantaine de secondes. Les Lausannois furent héroïques et parvinrent à chaque fois à se dégager. Quatre minutes plus tard, le LHC acheva les Bernois en faisant passer la marque à 1-4 en l’espace de 18 secondes: une malencontreuse chute d’un défenseur bernois permit à Bonnet de récupérer le puck et de servir Rivéra sur un plateau. 1-3. Sur l’engagement remporté par Himelfarb, Rüfenacht récupéra la rondelle, pénétra aisément la défense de Langenthal jusque derrière le but d’Eichmann avant de passer à Gailland, laissé étrangement seul au centre. Le match était joué.
Pas grand chose à se mettre sous la dent durant la troisième période. Le LHC continua de dominer outrageusement les débats. Gailland (45e), Sigrist (48e) et Lüssy (48e) furent proches d’aggraver encore la marque. De l’autre côté, Langenthal fut tout simplement incapable d’entrer en zone défensive lausannoise. Une fois n’est pas coutume, c’est dans ce secteur que le LHC s’est montré impressionnant, ne laissant aucun espace aux attaquants bernois, en étant très propre dans la relance, et faisant preuve d’une grande discipline. Ce fut incontestablement une des meilleurs performances des Vaudois à ce niveau cette saison. Ryan voulait une réaction, il l’a obtenue d’une fort belle manière.

Ce grand match vu depuis ma position privilégiée m’a aussi permis de me retrouver dans un brouillard artificiel causé par le lavage des bacs à saucisses derrière le but à Tobler, avec les odeurs subséquentes. J’ai aussi acquis la certitude que Larouche et sa langue bien fournie pourrait potentiellement avoir de belles perspectives de reconversion dans des films signés Marc Dorcel. Après cette belle performance, il était temps de soigner mon Parkinson carabiné et de rentrer dans le bucolique restaurant de la patinoire afin de m’enquérir de ces fameuses rumeurs concernant une éventuelle défaite par forfait. Les choses ne se présentèrent pas très bien au début, une erreur figurant dans la feuille de match (Meunier remplacé par Spicher). Après décantage et filtration des différentes sources, les choses sont apparues plus claires: le bug provenait de la préposée langenthalienne qui aurait mal recopié les données… Bon, cette petite variante aurait pu être tuée dans l’œuf si Ryan n’avait pas aveuglément signé la feuille de match. On dit parfois que rien n’est plus beau que l’inutile, mais une défaite 5-0 par forfait aurait été vraiment contrariante ! 
 Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Langenthal-LHC 1-4 (1-2 0-2 0-0)

Schoren : 2084 spectateurs.
Arbitre : M. Popovic
Buts : 9e Benturqui (Staudenmann) 0-1, 13e Orlandi (Kradolfer, Larouche/5c3) 1-1,
18e Himelfarb (Schäublin/5c4) 1-2, 37e Bonnet (Rivera) 1-3, 37e Gailland (Rüfenacht, Himelfarb) 1-4.
LHC : Tobler; Villa, Merz; Bernasconi, O. Schäublin; Lardi, Grieder; Morandi, Benturqui; Sigrist, Staudenmann, Baumann; Rüfenacht, Meunier, Bodemann; Lüssy, Himelfarb, Gailland; Rivera, Tognini, Bonnet.
Pénalités : 4 x 2’contre Langenthal et 7 x 2’+ 10’ (Himelfarb) contre LHC.
   

Écrit par Mathieu Nicolet

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3 Commentaires

  1. La patinoire du Schoren ne respecte pas les regles fixées par la ligue suisse de hockey, mais bon qua cela ne tienne, ce sont des suisse-allemands et tous les passe-droits sont permis…cest bien connu…

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