Berthod et Albrecht, les jumeaux du ski suisse

Marc Berthod et Daniel Albrecht font tout pareil. Leur dernier coup en commun : un doublé samedi lors du géant d’Adelboden. Retour sur le parcours de ceux que l’on surnomme les jumeaux du ski suisse.

Première similitude sur leur C.V., leur année de naissance, 1983. Leur formation ensuite. Encore ados, le Grison et le Valaisan vont faire leurs gammes dans la célèbre académie autrichienne de Stams, véritable pépinière de champions. Depuis, les deux potes partagent la même chambre quand ils sont sur la route.Chez les juniors, ils jouent les terreurs. Lors des championnats du monde de 2003 à Serre-Chevalier, ils remportent, à eux deux, tous les titres. Albrecht se pare trois fois d’or, Berthod une fois. S’en suit un premier stage estival en Argentine avec Didier Cuche et cie.
Leurs premières saisons chez les «grands» sont rythmées par les allers-retours entre Coupe du monde, Coupe d’Europe et courses FIS. Mais les résultats ne suivent pas, hormis quelques coups d’éclat isolés comme la quatrième place d’Albrecht en combiné aux JO de Turin. En pleine déprime, le ski suisse s’impatiente. Et, à cette époque, c’est l’étiquette d’éternels espoirs que partagent Berthod et Albrecht.


Les deux héros du week-end

Une personne continue toutefois de croire en eux, leur entraîneur Sepp Brunner, qu’ils ont évidemment en commun. Il s’agit de la deuxième touche autrichienne (après les années Stams) dans leur réussite, puisque le coach de Swiss-Ski est originaire du pays des Strudel.
En été 2006, ils changent de matériel et signent ensemble chez Atomic. Un semestre plus tard, le déclic arrive. Berthod gagne le slalom d’Adelboden. Le Grison prend confiance et se décomplexe. Albrecht profite aussi à plein de cette dynamique. On n’est pas des jumeaux pour rien !
En février 2007, ils poussent la coquetterie jusqu’à monter ensemble sur un podium. Et pas n’importe où, à Are pour les Mondiaux. Albrecht gagne le super-combiné, Berthod termine troisième. Coincé entre ces deux «bleus» avec sa médaille d’argent, le favori Benjamin Raich peste et comprend qu’il n’est plus le seul polyvalent du circuit.
Cette saison, les jumeaux s’installent définitivement parmi les cracks du Cirque blanc. Tant qu’à faire, ils écrivent aussi l’histoire du ski helvétique à Adelboden. Samedi, devant 23’000 spectateurs – un record pour le géant le plus mythique du calendrier -, Berthod l’emporte devant Albrecht. Ce doublé, la Suisse l’attendait depuis 1999 (von Grünigen devant Locher en géant à la Sierra Nevada).


Marc Berthod est en train d’exploser

L’harmonie est donc totale. Et elle ne fait que commencer. Bientôt, et pourquoi pas cet hiver déjà, les deux camarades de chambre s’adonneront à d’autres luttes fratricides pour tenter de remporter la récompense suprême du skieur, le globe de cristal du classement général de la Coupe du monde.
 
Puisqu’il fallait quand même leur trouver une différence (outre leur canton), parlons de leur style sur les lattes. Berthod est un casse-cou. Avant de gagner l’an dernier à Adelboden et de trouver certains repères, le Grison était le coureur qui essuyait le plus de sorties de piste, juste derrière la star des éliminations Bode Miller. Albrecht est lui plus posé sur ses skis. C’est moins spectaculaire, mais cela permet d’assurer quand il le faut.

Écrit par Alex DeLarge

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