Digne d’une grande équipe !

Après la victoire minimaliste face à la lanterne rouge bâloise, c’est un week-end très difficile qui attendait les Grenats, avec un premier match à Kloten, où il n’est jamais facile de gagner, avant de recevoir Berne le lendemain, pour le match au sommet de ce championnat. L’occasion était donc rêvée de prouver, si besoin en est, que cette deuxième place n’est en rien imméritée.

Et autant le dire tout de suite, ce week-end aura été presque parfait. 5 points en deux matches, face respectivement au 6ème et au leader incontesté du classement, difficile de rêver à mieux. Et en plus du bilan comptable, les hommes de McSorley ont su y ajouter la manière, prouvant que cette année, ils avaient véritablement franchi un cap. Mais prenons les choses dans l’ordre.Samedi 5 janvier, 19h. Les Genevois entrent sur la glace pour l’échauffement, et à ma plus grande satisfaction, Maître Robin est présent, de retour après une légère blessure à un genou.
Samedi 5 janvier, 20h environ. Genève-Servette mène 2-0 sur la patinoire des Aviateurs, après un début de match parfaitement maîtrisé. Un premier but rapide en power-play par l’inévitable Aubin et un magnifique slalom d’un Bezina retrouvé (j’y reviendrai) sont venus récompenser les Grenats, auteurs d’un premier tiers magnifique, contrant sans trop de difficultés les attaques zurichoises et exploitant à merveille leurs possibilités. Comme lors de notre première visite en ces lieux, c’est avec deux longueurs d’avance que les protégés de McSorley rentrent une première fois aux vestiaires.


Un week-end faste pour la bande de McSorley

Mais au début du 2ème tiers, c’est un autre match qui commença. Se contentant de préserver leur acquis, les Genevois laissèrent l’initiative du jeu à un Kloten qui se montrait de plus en plus dangereux. Pire, c’est même à un véritable catenaccio que les joueurs des Vernets se sont livrés durant 40 minutes. Peu d’actions de jeu construites, on se contente de balancer le puck, y compris lors des engagements en zone défensive, qui sont systématiquement dégagés au-delà de la ligne bleue, sans même avoir la volonté de véritablement le gagner. Mais cette tactique est risquée, et ce qui devait arriver arriva, avec la réduction du score par Stancescu, après 6 minutes de jeu dans la période médiane.

Un véritable catenaccio

Accumulant les pénalités, souvent inutiles, les Grenats se sont mis tout seuls en difficulté, évoluant durant 14 minutes en infériorité numérique, sans pour autant encaisser de but, mais en y laissant une énergie considérable. Néanmoins, je tenais à saluer le box-play genevois, extrêmement efficace, ainsi que la performance encore une fois irréprochable de l’excellent Mona. Mais malgré cela, à 4 minutes de la fin, Alavaara profitait d’une petite erreur de Schilt en zone défensive pour servir Stancescu – encore lui – qui ramena son équipe à égalité. Dommage, mille fois dommage, mais parfaitement mérité pour les Aviateurs qui ont privé les Genevois de puck pendant 2 tiers, multipliant les tirs en direction de Mona. Genève-Servette était archi-dominé, et dans ces circonstances, le point acquis après 60 minutes était plus un point de gagné que deux de perdus.
Il fallait maintenant essayer de ne pas craquer dans la prolongation afin de s’acheminer vers une séance de tirs aux buts, exercice où Kolnik & cie excellent. Et c’est d’ailleurs tout droit vers ce scénario que l’on s’acheminait, alors qu’il ne restait que quelques secondes à jouer. Mais c’était sans compter sur l’infatigable Vigier, récupérant un puck dans sa zone avant de partir en contre. Lorsqu’il rentre dans la zone, Kolnik se trouve juste derrière lui, Vigier lui laisse le puck. Il reste 10 secondes, Juraj doit tirer. Au lieu de ça, il attend très intelligemment l’arrivée de Bezina sur la droite et lui transmet parfaitement la rondelle. Déjà auteur du 2ème but, Goran ne se fait pas prier pour doubler la mise, et par la même occasion donner la victoire aux siens. Il ne alors restait que 6 secondes…
Inespéré, ce but libéra la petite centaine de supporters grenats présents et pour la deuxième fois de la saison, c’est Bezina qui se fait l’auteur du but décisif en prolongations, après Rapperswil.


Goran Bezina, «Saturday Night Scorer» 

Bezina, le retour

Lors de mes papiers précédents, j’ai régulièrement critiqué notre N°57, Goran Bezina. Ses performances étaient à mes yeux indignes de son statut et je l’ai clairement dit et écrit. Si la critique est facile, il faut aussi savoir féliciter un joueur quand celui-ci le mérite, et depuis quelques matches, c’est le cas de Goran. L’international semble enfin revenu à son véritable niveau, celui d’un défenseur solide, difficile à passer, capable d’accélérer lorsqu’il le faut, mais aussi un vrai artificier à la bleue. Espérons que ça continue, car c’est vraiment comme ça qu’on l’aime !
Le premier obstacle de ce week-end ayant été franchi, il ne restait maintenant «plus qu’à» faire tomber le leader bernois. Impressionnant depuis le début de saison, Berne n’est pas venu à Genève pour faire de la figuration, mais ils sont tombés sur un os…
Pourtant, le début de match était à l’avantage des Ours, rentrant à 100% dans la partie et imposant leur puissance physique. Et il ne leur fallut que 4 minutes pour ouvrir le score, sur un tir puissant de la bleue de Furrer. Berne semblait solide, jouait en leader, même si très souvent à l’extrême limite de la régularité.
Ce premier orage passé, Genève-Servette se faufila gentiment dans le match. Répondant parfaitement présent au défi physique proposé par les joueurs de la capitale, les Grenats montrèrent le bout de leurs griffes devant le but bernois, magnifiquement gardé par Bührer. Malgré cela, le score ne bougera pas durant le premier 20, et c’est avec ce but d’avance que les deux équipes rentrèrent aux vestiaires.


Quand Kolnik démarre, c’est souvent but…

Les Grenats se montrèrent d’emblée entreprenants à l’entame du 2ème tiers, et bénéficièrent de deux minutes de supériorité numérique, consécutives à une faute de Bührer sur Deruns. Et il ne fallut que 1’34’’ à Höhener, grâce à une superbe passe de Kolnik, pour déclencher une avalanche de peluches sur la glace des Vernets. Une magnifique égalisation et des milliers de peluches lancées par les 6’715 spectateurs des Vernets, qui affichaient complets pour la première fois depuis des années.

La victoire se profile

Définitivement lancés dans ce match, les Grenats continuèrent à se surpasser, inquiétant régulièrement le portier bernois. Et lorsque Gobbi, d’un tir puissant de la bleue, donna l’avantage aux siens, les Vernets explosèrent. Devenu le «meilleur ennemi» des Servettiens depuis la chute du LHC, Berne ne jouit pas d’une cote de popularité énorme au bout du lac, et chaque victoire (ou esquisse de…) contre les vilains oursons est fêtée de manière particulière.
Berne ne lâchait pas son os et continua à se montrer pressant, mais une nouvelle performance exceptionnelle de Mona repoussa tous les assauts de Dubé & Co. 2-1 à la fin du 2ème tiers, les Vernets se prenaient à rêver de faire tomber une nouvelle fois le grand dominateur du championnat.
Mais il restait 20 minutes à tenir, à souffrir face à des Bernois toujours aussi menaçants. Sur une de leurs nombreuses attaques, Kirby Law se mua en défenseur et récupéra le puck dans sa zone de défense, avant de traverser la patinoire sur son aile gauche. En manque de solutions, il choisit de tirer, mollement, au premier poteau. Inexplicablement, son tir glissa entre les jambes de Marco Bührer et finit sa course au font des filets. 3-1 après 5 minutes de jeu dans le 3ème tiers, le scénario prenait une belle allure.


Marco Bührer a offert un but aux Genevois

Quelle hargne !

Berne mit toutes ses forces dans la bataille pour revenir au score, mais la hargne, l’abnégation et l’esprit de corps des Genevois annihilaient toutes les occasions bernoises. Si toute l’équipe de McSorley a fait preuve d’une combativité exceptionnelle, soulignons quand même le match plein de Vigier, abattant un boulot défensif énorme et s’imposant de plus en plus dans cette équipe. Son tempérament de gagneur convient parfaitement aux valeurs dont font preuve les Grenats cette année.
Le verrou genevois cédera finalement à 5 minutes du terme, sur une action de Berglund, freinée par Mona, mais Steinegger était plus prompt que la défense genevois et parvint à réduire le score. Berne se lança alors corps et âmes à la quête de l’égalisation, mais c’est finalement Cadieux qui put sceller le score, dans une cage désertée par Bührer. Et les Vernets d’exploser définitivement.
Un week-end comme celui-ci, aussi épuisant soit-il, a certainement fait un bien fou à une équipe genevoise souvent dominée, mais jamais battue et qui a su tirer son épingle du jeu à deux reprises. Cette saison s’apparente pour l’instant à une saison de rêve pour les Grenats, et nul doute qu’ils n’ont pas fini de nous surprendre… Et si c’était une année… à devenir champions ?
Photos coypright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Kloten Flyers – Genève-Servette 2-3 ap (0-2 1-0 1-0)

Schluefweg : 4687 spectateurs.
Arbitres : MM. Stricker, Simmen et Sommer.
Buts : 4e Aubin (Höhener, Bezina/5 c 4) 0-1, 11e Bezina (Jérôme Bonnet, Mercier) 0-2, 26e Stancescu (Wick) 1-2, 56e Stancescu (Alavaara) 2-2, 65e (64’54) Bezina (Kolnik, Vigier) 2-3.
Kloten Flyers : Rüeger; von Gunten, Hamr; Welti, Schulthess; Stephan, Alavaara; Müller; Rothen, Pittis, Rintanen; Wick, Liniger, Stancescu; Lemm, Jenni, Lindemann; Bodenmann, Kellenberger, Brunner.
Entraîneur: Eldebrink.
Genève-Servette : Mona; Mercier, Bezina; Gobbi, Keller; Höhener, Breitbach; Schilt; Cadieux, Lüssy, Déruns; Fedulov, Vigier, Kolnik; Law, Aubin, Conz; Rivera, Augsburger, Jérôme Bonnet. Entraîneur: McSorley.
Notes : les Kloten Flyers sans Grossmann ni Bühler (malades) ni Rullier (étranger surnuméraire); GE Servette sans Savary, Trachsler (blessés) ni Meunier (étranger surnuméraire). Temps-mort pour les Kloten Flyers (10’15). Temps-mort pour GE Servette (55’34).
Pénalités : 5 x 2′ contre Kloten Flyers, 10 x 2′ contre GE Servette.

Genève-Servette – Berne 4-2 (0-1 2-0 2-1)

Les Vernets : 6715 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM. Stalder, Burgi et Marti.
Buts : 4e Furrer (Bordeleau, Berglund) 0-1, 25e Hoehener (Kolnik, Bezina/5 c 4) 1-1, 34e Gobbi (5 c 4) 2-1, 56e Steinegger (Berglund, Bordeleau) 3-2, 60e (59’10 ») Cadieux (dans la cage vide) 4-2.
Genève-Servette : Mona; Mercier, Bezina; Gobbi, Keller; Hoehener, Breitbach; Schilt; Cadieux, Augsburger, Deruns; Fedulov, Vigier, Kolnik; Law, Aubin, Conz; Rivera, Spicher-Kast, Jérôme Bonnet. Entraîneur: McSorley.
Berne : Buhrer; Jobin, Furrer; Steinegger, Dempsey; Gerber, Kobach; Leuenberger, Rytz; Bartschi, Dubé, Ruthemann; Mowers, Bordeleau, Berglund; Raffainer, Ziegler, Reichert; Meier, Chatelain, Camichel. Entraîneur: Van Boxmeer.
Notes : Mike Horn donne le coup d’envoi. GE Servette sans Savary, Trachsler (blessés) ni Meunier (surnuméraire). Berne sans Abid (blessé), Josi, Froidevaux ni Berger (M20). Bührer sort de sa cage (59’00 »).
Pénalités : 7 x 2′ contre GE Servette; 8 x 2′ contre Berne.

Écrit par Robin Dousse

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8 Commentaires

  1. Le « cé qué lainô » chanté par presque toute la patinoire fut un moment magique! Comme le lancé de peluches,trés belles images!
    Ensuite ce match(vs les bisounours) était un avant gout de playof,une intensité incroyable!
    Berne a été supérieur, mais la défense de fer et le mental incroyable des genevois ont fait la petite différence!

  2. Chers lecteurs,

    Nous avons supprimé trois commentaires qui provenaient, pour information, de la même adresse IP. Merci à ce lecteur de rester fair-play et sil désire lire des papiers moins fouillés, libre à lui de consulter dautres sites dinformations.

    Meilleures salutations sportives,

    La rédac

  3. Magnifique week-end!et surtout match sensationnel dimanche! une ambiance de folie quon redemande encore et encore!
    et très bon article!
    Japprécie de lire ce genre darticle!
    plus je peux lire sur mon équipe favorite, mieux cest! Donc nhésitez pas!

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