De retour sur terre…

En ce mardi 8 avril 2008, neigeux au possible, on ne savait pas encore que l’on allait assister à un tout grand match Outre-Manche. Une fois n’est pas coutume, nous avons donc quitté Genève et son manteau neigeux pour se poser à Liverpool, inondée de soleil. La cité des Beatles se préparait à accueillir un moment magique, d’une grande intensité, d’un suspense hitchcockien, je vous livre Liverpool-Arsenal de l’intérieur.

Pas besoin de s’attarder sur l’habituel avant-match, fait de pubs, saucisses et d’une ou deux bières mais sur le coup des 19h40 lorsque la musique de la Ligue des Champions retentit et que les joueurs entrent sur la pelouse, on attend avec impatience le début des hostilités.Et on ne fut pas déçu, l’ambiance était encore montée d’un cran par rapport au dernier Liverpool-Inter et à l’issue des nonante minutes, je peux vous dire que je n’ai jamais vécu quelque chose de pareil. Absolument grandiose et le niveau émotionnel avait pris le dessus sur tout le reste, c’était juste énorme (et pour dire mon cœur était plutôt Gunners…. je vous laisse donc imaginer). Et celui qui vient me dire qu’il n’y a plus d’ambiance dans les stades anglais s’annonce à la rédaction que je lui passe un savon.

On a été assez vite dans le bain et le rythme imprimé par les deux équipes était impressionnant et contrairement à mon confrère Psyko Franco, Arsenal est très bien rentré dans la partie sans arrière pensée et a été largement à la hauteur de débats. D’ailleurs les deux équipes se tiennent dans un mouchoir. 
Et c’est finalement Diaby qui ouvre la marque sur une superbe action collective conclue d’une frappe sèche au premier poteau. Mon passé de gardien me rappellera que l’ami Reina n’est pas tout blanc sur cette frappe mais ceci n’est qu’anecdote. L’égalisation d’Hyypia est malheureusement entachée d’une touche helvétique, en effet Senderos, pourtant au marquage du Finlandais volant l’abandonne et ce dernier catapulte son coup de boule dans l’équerre des buts de Manuel «platine» Almunia.
La mi-temps arrive à point nommé pour les 22 acteurs mais aussi pour les spectateurs tant la cadence du match et l’engagement imprimés dans cette partie ont été intenses.
Liverpool va prendre l’avantage par Fernando Torres sur un long dégagement de Pepe Reina qui trouve la tête de Crouch déviant ainsi astucieusement pour le matador. Ce dernier se débarrasse de Senderos et décoche une frappe chirurgicale dans la toile de l’autre portier espagnol de la soirée. Superbe !
Dès lors, Wenger prend l’option de faire rentrer Van Persie et Walcott, bien lui en a pris puisqu’à 10 minutes de la fin, le second nommé se saisit du ballon à l’orée de ses 16 mètres, traverse tout le terrain en éliminant deux ou trois Reds pour enfin adresser un centre parfait pour Adebayor qui n’a plus qu’à pousser le cuir au fond des filets. A noter que la défense des Reds ne fut pas du tout à son affaire sur cette phase de jeu puisque deux Gunners se trouvaient parfaitement seuls à la réception de ce centre. C’est donc 2 à 2 et à ce moment Arsenal est qualifié. 
Malheureusement pour eux et heureusement pour les pensionnaires des bords de la Mersey, sur l’engagement et alors que les Londonniens avaient encore l’esprit festif, un mauvais placement défensif permit à Babel de s’infiltrer dans les 16 mètres et obtenir un penalty suite à une intervention de Kolo Touré. Depuis notre siège, on aurait donné la même sanction, à froid un petit peu moins et si on avait été l’arbitre du match aller on aurait rien sifflé… Mais cela est un autre sujet.

Steven Gerrard ne se pose aucune question et ne tremble pas une seule seconde pour transformer ce penalty, les Reds sont qualifiés.
Arsenal essaie alors de pousser tant et plus dans les dernières minutes, sans succès et sur un contre rondement mené, le même Babel clôture la marque, 4 à 2 pour Liverpool. Dans un stade déchaîné, un bruit assourdissant descend du kop pour féliciter les joueurs et les raccompagner aux vestiaires. Magique !
De retour en ville, on a eu tout loisir de se remémorer cette soirée inoubliable autour de quelques piusses au Walkabout.
Comme on était pas encore rassasiés, mercredi matin on a sauté dans une sorte de B-A-M local afin de se rendre à Manchester pour assister à l’autre quart de finale, avec certes moins de suspense mais aller au Théâtre des Rêves (pour mon cas c’était la première fois) reste un grand moment.
Sur le coup des 18h15 on est déjà dedans, on venait juste de louper l’ami Canto qui a eu droit à de longues minutes d’ovation pendant toute la partie et à deux Marseillaise «corrigée» à sa gloire.

Puis Paga, oui oui le petit blondinet de Canal+ remet la formation des deux équipes à notre voisin direct et on est déçus de constater que Rooney, Scholes et surtout Cristiano Ronaldo sont remplaçants. Disons que le contingent de United permet ce genre de «repos des guerriers» en prévision d’un match importantissime dimanche à 17h00 contre Arsenal.
Dès le début de la partie, les nombreux tifosi romains ont mis une belle ambiance dans un Old Trafford sûr de son fait et un petit peu éteint. Conforté par les 4 énormes occasions dont bénéficient les attaquants mancuniens durant les 20 premières minutes. La Rome quant à elle sonne la charge à deux reprises mais Van der Sar met son veto.
Mais les choses vont s’animer, de même que l’ambiance va monter d’un cran lorsque l’arbitre norvégien (d’ailleurs j’en ai oublié son nom…) décide d’accorder un penalty imaginaire aux Italiens pour une faute sur Mancini. Malheureusement pour les Romains, si De Rossi était demi de mêlée du XV italien on aurait pu dire qu’il transforme la pénalité tant son essai passa largement au-dessus de la transversale. Dommage pour l’enjeu de la partie. C’est donc sur ce score de 0 à 0 que s’acheve la première mi-temps.

Je ne m’arrêterais que sur une étape de la seconde période, non pas sur la réussite de la tête de Carlos Tevez bien servi par Heargraves, mais au sujet de la rentrée de Neville.
Privé de terrain depuis près d’une année, un «hourra» descend des tribunes lorsque Gary Neville part à l’échauffement et quand Sir Alex décide d’opérer son changement, tout le stade se lève pendant deux bonnes minutes jusqu’à l’entrée sur la pelouse de Neville. Jamais je n’aurais pensé me redresser aussi longtemps et me surprendre à acclamer le retour de Gary Neville sur une pelouse. Et quand Ferdinand lui remet le brassard de capitaine, une nouvelle standing ovation accompagne ce geste. Les rares fois où Neville touche le ballon, l’événement a été fêté quasiment comme un but par une foule heureuse de le retrouver…
Bref, deux jours merveilleux dans une contrée où le foot est roi ; on en redemande, même si le retour (sur terre) est toujours difficile.

Écrit par Nicolas Pollien

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5 Commentaires

  1. Juste un commentaire pour Psycho Franck, je sais pas si il regarde Mu-Arsenal maintenant (certainement pas), mais sa theorie de lautre jour sur Wenger tombe complétement a plat… est-ce quil fallait le préciser… virez PF !

    sinon bon article… ya des chanceux a cartonrouge

  2. En lisant ce genre darticle, sans distance, avec une admiration béate dune compétition que tout le monde (ou presque) regarde, jai limpression de lire « Podium », ou « Ok ».

    Autant les papiers sur le foot suisse, argentin, russe, voire allemand, sont utiles, autant je suis plus mitigé avec des papiers sur des matchs de CL.

    Enfin il en faut pour tous les goûts.

  3. Est ce que Carton Rouge pourrait lancer un hit-parades des stades européens ou lon déguste les meilleurs & plus mauvaises saucisses (a manger évidement) ?

    Aller, je me lance: celles de Coventry City étaient fort peu gouteuse…pour ne pas dire plus

  4. Ahaha pas mal lidée CC

    Pour la meilleure saucisse je peux dire avec conviction lancien Wankdorf et la fameuse « YB Wurst »

    :-))

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