Xamax : une histoire qui se répète

Je me suis réveillé ce matin, je ne savais même plus où j’avais été hier soir. Après quelques secondes ça m’est revenu bien sûr, en même temps que je découvrais cette petite migraine, ce genre de battements vers les tempes qui, vous le savez, va vous suivre toute la journée. Un lendemain de fête c’est déjà pas toujours facile, mais un lendemain de fête gâchée c’est pire.

Cela s’annonce souvent bien avec Xamax : soleil miraculeux après une semaine pourrie, départ tôt de Neuchâtel et sympathique petit tour en ville de Thoune, ponctué par une halte aux abords du Lachen où, sur un terrain annexe, se joue un match de juniors. Mon acolyte reconnaît le juge de touche qu’il appelle «Pierre c’est quoi ce match ?» et Pierre «Hé salut, c’est les moins de 18, Thoune-GC». Ok merci Pierre. Après avoir savouré quelques minutes de ce spectacle très fin, qui laisse augurer d’un haut niveau footballistique, il est l’heure de rejoindre le but du périple.Le Lachen reste le Lachen. Ses toilettes sobrement indiquées «pissoirs», ses cantiniers qui vous servent selon leur propres propos des «ZuBier ahahah» et une vue imprenable sur l’anneau d’athlétisme. On se souvient que ce lieu fût le théâtre de nombreuses désillusions. Thoune ne convient pas à Xamax, et ça doit changer. Une franche gorgée, et j’en suis convaincu !


Szlykowicz et Xamax en échec

Le départ est alors encourageant, Xamax prend le match en main et semble fermement décidé à montrer qui est le patron, et qui est le futur relégué. Bien disposés sur le terrain, on formule tout juste quelques craintes quand au rendement de Jenny, déjà discutable lors de ses dernières apparitions (Zurich en particulier) et cet après-midi, véritable jouet désaxé, souvent trop loin de l’homme. Mis à part cela, donc, les Rouge et Noir dominent et finissent par se convaincre que Thoune est mauvais. C’est un fait, mais ce genre d’excès de confiance n’est pas autorisé à ce niveau. Devant sa cage, un qui tient la baraque c’est Bettoni. Comme à chaque fois face à ses anciens coéquipiers il sort le grand jeu, et sort mi-ra-cu-leu-se-ment une tête de Rossi. Sur le corner qui suit, mon toujours acolyte me tape sur l’épaule «regarde y’a Pierre qui est venu». A l’instant où je me retourne, Merenda se fiche bien de Pierre et s’élève magistralement pour décroiser de manière non moins magistrale une tête qui laisse cette fois «Betto» sans réaction. Juste salaire pour l’exemplaire Momo et les Xamaxiens qui jouent collectivement et patiemment, en repassant par Zubi quand il le faut, avant de déborder les Thounois sur les côtés. Le scénario prend forme.
Thoune, un genou à terre, à un coup de grâce de son inévitable descente aux enfers, chancelle, mais tient bon. Comme à Zurich, Xamax manque le coche et l’occasion de tuer le match. Après la mi-temps un ressort se casse, et Thoune réussit progressivement à se montrer de plus en plus dangereux. Zubi, au sommet de sa forme, permet de retarder l’échéance, mais rien à faire. Thoune aura gagné deux matches cette année, et ça sera deux fois contre Xamax. Il faut avouer que les Scarione et autre Calapes ont sorti un match plein de bonne volonté et d’application. De leur côté, les Rouge et Noir peuvent s’en vouloir, en particulier Rossi, fatigué, qui dans son petit monde a pressé «passe longue» plutôt que «tir» au moment d’affronter Bettoni en duel. Encore un échec en 1 vs 1 pour l’Italo-Argentin. Anecdotique ? Sûrement pas. Symptomatique ? Sûrement oui.
L’assise défensive, et le goulet du milieu de terrain xamaxien ne sont plus que de lointains souvenirs. Là où un Everson, que je surnommais flatteusement «Mont Evereston» ratissait large et mettait à contribution ses trois poumons, on le voit aujourd’hui plus relâché, comme distant. Et c’est toute l’équipe qui en souffre. En manque de patron.


L’ex «Mont Evereston»

Alors une fois le choc psychologique amené par Clausen passé, les joueurs vont devoir prendre leurs responsabilités, face à un défi qui s’annonce désormais très ardu. Les hommes de caractère ont déjà montré le début de leur révolte sur le terrain, à l’image de Zubi, impérial, qui aurait mérité à lui seul au moins un point. A l’image aussi d’El Haimour ou encore de Besle qui, revenu de ses 4 matches de suspension, démontre qu’il n’a rien perdu de sa motivation, malgré une position fautive sur le 2ème but. Le maintien s’arrachera avec leurs énergies et espérons qu’elle soit rapidement communicative.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Thoune – NE Xamax 2-1 (0-1)

Stade du Lachen, 3550 spectateurs.
Arbitre : M. Circhetta.
Buts : 20e Merenda 0-1. 52e Ferreira 1-1. 84e Rama 2-1.
Thoune : Bettoni; Gerber, Nyman, Guldan, Calapes; Dosek, Ferreira, Gavatorta (80e Faye), Scarione, Burgmeier (79e Ba); Rama (87e Zaki).
NE Xamax : Zuberbühler; Jenny (63e Rak), Quennoz, Besle, El Haimour; Nuzzolo, Bah, Everson (63e Chihab), Szlykowicz; Merenda (77e Coly), Rossi.
Notes : Thoune sans Zahnd, Di Fabio (blessés) ni Andrist (suspendu). Xamax sans Joao Paulo, Lang, Jaquet ni Joksimovic (blessés).
Cartons jaunes: 48e Gavatorta (jeu dur), 57e Ferreira (antijeu), 69e Chihab (jeu dur), 82e Rak (jeu dur), 83e Rossi (simulation).
Corners : 8 – 5 (4-3).

Écrit par Roby Steedman

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1 Commentaire

  1. La seule chose qui me réjouisse après ces week-ends (qui ont une fâcheuse tendance à se suivre et à se ressembler), cest de lire tes articles Roby !
    Bonne continuation stylistique et Hopp Xamax !

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