Le baobab bleu qui cache la forêt française

Rebelotte. Cette année encore, les clubs français n’ont pas brillé sur la scène européenne. Après l’élimination sans gloire de l’Utopique Lyonnais contre Manchester United, c’est l’Olympique de Marseille qui est sorti par la petite porte de la Coupe de l’UEFA, à Saint-Pétersbourg (aller 3-1/retour 0-2).

Combien de temps faudra-t-il aux pouvoirs publics hexagonaux pour se rendre compte de l’incapacité des clubs français à se tailler une part de li(/y)on du gâteau continental ? Quand les clubs sont taxés à hauteur de près de 50% du montant des salaires bruts, comment voulez-vous attirer des stars internationales ou garder vos produits régionaux prometteurs ?… En Angleterre ou en Espagne, les footballeurs ont droit à un régime spécial. Pas en France, si ce n’est l’exonération fiscale d’une partie des droits d’image. Génial.
 
Quand on regarde la fiche de paie des joueurs évoluant en L1 et qu’on se rend compte que le mieux rémunéré est Djibril Cissé… Premièrement ça fait peur et ensuite, comment imaginer un jour aller taquiner ManU, Arsenal, le Barça et compagnie avec cette absence patente de talent ? Dans le pays de Sarkozy (non, pas de Candy ! Elle s’appelle Carla), le joueur «star» par excellence est Juninho Pernambucano. Il a 33 ans, un seul pied qui lui sert juste à tirer des coups francs de temps en temps et une gueule aussi vendeuse que le maillot extérieur du FC Cham.

Adieu veaux, vaches, Nasri et Benzema

A 20 ans cette année, Samir Nasri aspire d’ores et déjà à partir quérir quelques euros supplémentaires à l’étranger, alors qu’il est clair que le minot marseillais a besoin de bouteille avant de s’expatrier. Hatem Ben Arfa va s’en aller également, tout comme son compère Karim Benzema ne tardera pas à céder aux sirènes de la Premier League ou de la Liga. Quand la Ligue 1 arrive à se payer un champion du monde, il est latéral gauche – enfin, il paraît – et en rupture de ban à l’Inter de Milan.
 
Pire, un jeune prometteur tel que l’ex-latéral droit du Havre Yassin Moutaouakil (si si c’est un vrai joueur) a préféré traverser la Manche pour jouer en… Championship, la division 2 anglaise, et faire fortune à Charlton, plutôt que de suivre sa post-formation sur les bords de la Méditerranée ou dans un des nombreux clubs français qui lui faisaient les yeux doux. Ainsi, il a préféré suivre la ribambelle d’espoirs des Bleus qui partent gâcher leur talent en Grande-Bretagne afin d’amasser au plus vite quelques livres sterling et remplir ainsi le compte en banque de leurs agents guère scrupuleux (non Jonas Elmer et Sandro Bürki, on ne parle pas de vous).

Le Tallec, agent de change

La «jurisprudence le Tallec», appelée aussi «décision Bellion», «arrêt Meghni», «postulat Aliadière», «jugement Péricard» ou encore «verdict Sinama-Pongolle» n’a visiblement rien appris à personne. L’équipe de France, qui se porte bien, réussit à cacher le fait que son football domestique est en totale déliquescence. Un championnat intéressant grâce au seul fait que les équipes sont tellement faibles qu’elles n’arrivent pas à se départager (de la qualification pour la Coupe de l’UEFA à la relégation) avant la 38ème journée, loin, trèèès loin derrière le futur septuple champion lyonnais.
 
Ce même championnat a un salaire moyen net approchant les 44’000 euros par mois. Soit à un poil près le même montant que… le Championship, toujours lui ! Alors plutôt que, pour Marseille, de râler sur l’arbitrage incohérent de M. Riley ou, pour Lyon, de se contenter d’une bonne défaite à Old Trafford en 8èmes de finale, il serait peut-être opportun de plancher sur le système fiscal français. Et ainsi arrêter de vouloir vendre absolument au prix fort les droits TV de la L1 uniquement à des TV payantes, privant ainsi la base des supporters au pouvoir d’achat à la ramasse (salut Nico !) du moindre but gratuit. Et encore, ce n’est pas comme s’il y en avait beaucoup…