Match de folie, match de folie, je veux bien m’enfin faut l’dire vite. Les Neuchâtelois rentrent bredouilles, avec une fois n’est pas coutume un amer goût d’inachevé mêlé à un léger sentiment d’injustice.
On en apprend déjà beaucoup durant l’échauffement quand on regarde Neuchâtel Xamax. Ferro n’est pas d’humeur à salir son survêtement de remplaçant, il balance ses bras au hasard comme un gardien de handball. Taljevic, lui, tarde à venir, pas très pressé. Par contre tout indique que l’on aura enfin droit au duo offensif tant attendu. Brown-Coly, une paire qui sent la complémentarité. Le remuant et puissant Coly est de retour à 100%, et sera le compère idéal du jeune et fougueux Brown, déjà auteur de performances remarquées, notamment dans le registre technique.
Mais l’on aura pas le temps d’espérer une partie d’auto-tamponneuses dans la surface de Costanzo. Après 1 minute de jeu, l’arbitre sanctionne étonnamment Furios pourtant victime d’une poussette, et offre un coup-franc en or à Bâle qui n’en demandait pas tant pour installer un pressing stressant, qui ne laissera aucun round d’observation à une arrière-garde xamaxienne dans les vapes.
Chipperfield et le FC Bâle, solides leaders
Maladroits par l’entremise des Rubio et autre Derdiyok, les Bâlois n’attendaient qu’un coup de pouce de l’homme en noir comme ils savent si bien les provoquer. Gelabert pulvérise le record olympique de saut en longueur et blesse au passage 4 spectateurs de la Muttenzkurve, sur un tacle hors de la surface de réparation de Sulimaini. Sale temps pour les planeurs. Pour le récompenser de ce grand élan (!) d’esprit Coubertin, Monsieur Rogalla parcourt 50 mètres pour désigner le point de pénalty. Qui d’autre que le diable en personne pour botter ce coup de pied de «réparation» ? Huggel nous montre que les tireurs de penalty de la Nati c’est toujours autant solide. Sa frappe divine est repoussée par Faivre, mais Besle n’étant pas lancé, c’est le Bâlois qui bénéficie d’une Extra-Ball providentielle et ne s’en fait pas prier pour lancer la fête du but.
A partir de là, je veux bien le concéder, le match va devenir un peu fou, et l’on va savourer ce genre de parties où vous vous contredisez toutes les 3 minutes. La défense rouge et noire tarde au marquage et commet des erreurs. Derdiyok humilie Faivre une seconde fois et débloque son compteur. Chipperfield toujours aussi performant peut balancer des centres chirurgicaux, dont celui de la 34e minute qui laisse les Xamaxiens bien immobiles. La balle est touchée trois fois dans les 16 mètres neuchâtelois avant de finir au fond des filets. Sulimaini, plus tard, va continuer de boire le calice jusqu’à la lie en dégageant mal, mais alors très mal, un ballon dans la surface de réparation. L’occasion était pourtant rêvée de balancer une «prune» dans les gradins…
Mais dans ces matchs il y a de nombreux rôles à distribuer, et Coly n’a pas été oublié. Celui de héros malheureux lui ira à merveille. Le Sénégalais s’est montré sous son meilleur jour samedi soir et a bien du calmer les ardeurs provocatrices des supporters bâlois. A l’interview d’ailleurs, Matar pourtant modeste, ne s’en cache pas. Il se sent supérieur à ses adversaires. Un point de vue que Brown pourrait partager également. Le Nigérian manque encore, mais de moins en moins, de clairvoyance dans le dernier geste. En première mi-temps le portier Costanzo répare brillamment une boulette d’Abraham, provoquée par le jeune Africain.
L’entrée de João Paulo n’a pas suffi
De leur côté Slykowicz et Rossi peuvent également ressentir une certaine frustration. Leurs débordements auront été redoutables, notamment celui de Szlyko, contrôle orienté puis centre parfait pour Coly sur le premier but, et Rossi via sa reprise de volée somptueuse pour le troisième et dernier. A quelques jours d’un match décisif pour la Champions League et alors que le Joggeli vibre avant le match sur les vidéos de l’épopée Jimmy-Rossi, l’Argentin a su puiser dans cette ferveur qu’il aime tant pour prouver qu’il est un maillon indispensable de la machine xamaxienne. Un travail offensif qui amènera donc les Rouges et Noirs à marquer 3 buts à Saint-Jacques, une prestation en soit remarquable. Trop peu toutefois pour revenir face aux expérimentés protégés de Gross. Huggel puisera dans tout son savoir-faire en se roulant par terre durant la moitié des arrêts de jeu. De quoi annihiler les dernières forces de la troupe de Clausen.
Dommage que quand l’attaque cartonne, la défense péclotte du côté neuchâtelois. Mais cette défaite pourrait bien être un match de référence pour le quatuor offensif que forment Szlykowicz, Rossi, Coly et Brown. En même temps, en face c’était Abraham, Marque et Huggel. Mais le week-end prochain contre Vaduz, cela ne devrait guère être plus coriace, la réussite en moins.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
Bâle – NE Xamax 4-3 (4-2)
Parc St Jacques, 20 321 spectateurs.
Arbitre : M. Rogalla.
Buts : 26e Huggel (penalty) 1-0. 28e Derdiyok 2-0. 34e Derdiyok 3-0. 36e Coly 3-1.42e Coly 3-2. 44e Carlitos 4-2. 50e Rossi 4-3.
Bâle : Costanzo; Zanni, Abraham, Marque, Hodel; Huggel; Carlitos, Gelabert (86e Gjasula), Rubio, Chipperfield (62e Frei); Derdiyok (71e Eduardo). Entraîneur: Gross.
NE Xamax : Faivre; Nuzzolo (69e Niçoise), Furios, Besle, Sulaimani; Rossi, Bah, Chihab (57e Rak), Szlykowicz; Brown (69e João Paulo); Coly. Entraîneur: Clausen.
Notes : Bâle sans Streller, Safari, Ergic ni Perovic. NE Xamax sans Quennoz.
Cartons jaunes : 8e Rossi, 21e Besle, 25e Sulaimani, 53e Derdiyok, 78e Rak, 88e Furios.
Corners : 4-1 (3-1).
Écrit par Roby Steedman
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Gelabert pulvérise le record olympique de saut en longueur et blesse au passage 4 spectateurs de la Muttenzkurve, sur un tacle hors de la surface de réparation de Sulimaini. Sale temps pour les planeurs
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=> Magnifique !!!