Genève-Servette : à vaincre sans péril…

Samedi soir, on a pu voir Rappi comme on l’aime : au fond du trou. Les Aigles n’ont donc pas vraiment eu à se fouler pour remporter les trois points. Ils ont quand même affiché juste ce qu’il faut de minimalisme pour se garantir de rares frissons en fin de rencontre. Morgan Samuelsson peut songer à remplir sa préinscription à l’Office Cantonal de l’Emploi le plus proche.

Rapperswil est une équipe qui pose généralement beaucoup de problèmes à Genève-Servette. La dernière rencontre en date a dérogé à la règle, tant les hommes sandwiches de chez Harpic sont dans un état de forme pathétique. Et pour ne rien arranger (pour eux), Morgan Samuelsson avait l’idée géniale de titulariser le farceur Marc Klingler, qui remplacera un jour dans nos cœurs meurtris le souvenir ému de Patrick Schöpf, Reto Schürch ou Simon Züger.

Le résultat ne se fit donc pas attendre : il fallait à peine plus de huit minutes pour que le tableau d’affichage n’indique déjà trois longueurs d’avance pour les locaux. Samuelsson réalisait alors sa tragique erreur et faisait entrer Marco Streit, qui est certes tout sauf une assurance tous risques, mais bon, au royaume des aveugles… Comble de malchance, ce fut alors Sven Berger qui décida de servir parfaitement Juraj Kolnik dans le slot.

Nous n’eûmes alors plus l’heur d’apercevoir le brave Sven sur la glace, et comme Klingler n’était plus là non plus, le spectacle retomba logiquement d’un cran. Il restait tout de même pour nous divertir le renfort Sanny Lindström et son jeu très complexe. Je suis en défense et un attaquant passe : je checke (si possible de manière irrégulière). J’ai le puck en zone d’attaque : je tire (si possible en visant la poitrine du gardien). Le Suédois établit d’ailleurs ce qui est sans doute un record : après 3’53, il avait déjà reçu 14 minutes de pénalité. Goran Bezina tenta de relever le défi, mais la rapidité n’étant pas son fort, il lui faudra tout de même près du triple de temps pour accomplir pareil exploit.


Bezina a chauffé le banc

Le public des Vernets eut donc le loisir de rattraper tout éventuel retard de sommeil jusqu’à la 46e minute, lorsqu’un tir terrible du toujours présent Niklas Nordgren le tira de sa torpeur.

En désespoir de cause, Samuelsson en revint alors à ses fondamentaux : la carotte. Lors de chaque passage sur la glace de la deuxième ligne saint-galloise, on vit Niki Sirén poireauter à la bleue adverse en regardant tranquillement ses copains se démerder à 4 contre 5. Mariusz Czerkawski doit se mordre les doigts d’avoir pris sa retraite quelques mois trop tôt. Hélas pour le coach finlandais, cette tactique ne fonctionna qu’une seule fois, le temps pour Chris McSorley de rappeler à Goran Bezina et à Jonathan Mercier d’avoir un œil sur ce qui se passe dans leur dos.

Les Lacustres tenteront de forcer la décision à une ligne et un tiers pendant les 12 minutes restantes, mais sans vraiment inquiéter Gianluca Mona. Au contraire, c’est Byron Ritchie qui pourra enterrer les derniers espoirs des visiteurs d’un petit chip qui narguera Patrick Fischer jusqu’à la cage désertée par Marco Streit.

On se méfiera logiquement des conclusions que l’on pourrait tirer au terme de cette rencontre à sens unique. Ainsi, la première ligne, où Ritchie remplaçait cette fois Tony Salmelainen, a montré pour la première fois de la saison un semblant d’inspiration et de complicité. Prometteur pour la suite ? On demandera d’abord à voir ce que cela donne contre un adversaire de LNA.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – Rapperswil 5-2 (4-0 0-0 1-2)

Arbitres : P. Kunz ; G. Mauron, L. Schmid.
Buts : 5’05 G. Bezina (J. Kolnik, I. Fedulov / 5 contre 3 / S. Lindström, L. Burkhalter) 1-0, 7’52 M. Hoehener (B. Ritchie / 4 contre 4 / G. Bezina ; surnombre purgé par S. Reuille) 2-0, 8’85 P. Savary (T. Deruns / 4 contre 4 / G. Bezina ; surnombre purgé par S. Reuille) 3-0, 11’41 J. Kolnik (sans assistance, sinon de S. Berger) 4-0, 45’55 N. Nordgren (P. Fischer II / 4 contre 4 / C. Rivera ; C. Berglund) 4-1, 48’01 N. Sirén (L. Burkhalter, S. Reuille) 4-2, 59’49 B. Ritchie (S. Aubin, J. Kolnik / but vide) 5-2.

Genève-Servette : G. Mona ; G. Bezina (-1), J. Mercier (-1) ; O. Keller (+1), J. Gobbi (+1) ; R. Breitbach (+2), M. Hoehener (+1) ; S. Schilt, D. Vukovic ; J. Kolnik (+1), S. Aubin, B. Ritchie (+1) ; T. Deruns (+1), F. Conz (+1), J.-P. Vigier (+1) ; P. Savary (+1), M. Trachsler, J. Cadieux ; I. Fedulov, G. Augsburger, C. Rivera. Absents : T. Salmelainen, R. Suri, F. Tamo, D. Rubin, F. Heynen et J. Gailland (tous surnuméraires).

Rapperswil-Jona Lakers : M. Klingler (8’25 M. Streit) ; S. Berger (-1), S. Lindström ; P. Fischer II (-1), N. Guyaz (-1) ; G. Voisard, P. Parati (+1) ; C. Geyer (-2), F. Debrunner ; N. Sirén (+1), S. Roest, N. Nordgren ; C. Berglund (-3), L. Burkhalter, S. Reuille (+1) ; A. Rizzello (-3), M. Bütler (-1), S. Friedli (-1) ; S. Hürlimann, S. Tschuor, S. Voegele. Absents : R. Raffainer, P. Svensson (blessés) et M. Schefer (surnuméraire).

Pénalités : 8 x 2’ + 10’ (G. Bezina / charge contre la tête) contre Genève-Servette, 9 x 2’ + 10’ (S. Lindström / charge contre la tête) contre les Lakers.

Notes : 48’01 temps mort pour Genève-Servette. 59’20-59’49 M. Streit quitte sa cage.

Écrit par Yves Grasset

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