Après l’absurde échec de la qualif 2010 (forfait en Italie à cause de leurs hooligans), la médiocre prestation lors des qualifs 2014, la sombre histoire du drone avant l’Euro 2016, l’équipe de Serbie devait prouver sur le terrain qu’elle était capable de compenser les dommages collatéraux générés par les plus décérébrés de ses fans. Et malgré une qualification plutôt propre, les Serbes ont peu d’espoir de voir leur équipe passer la phase de poule. L’indice FROTI leur donne malheureusement raison.
Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?
Depuis que j’ai le loisir de travailler avec des Serbes vivant en Serbie, j’ai une affection toute particulière pour ce peuple qui peut placer 4 fois le mot « bite »* dans une phrase sans sourciller et dans le même temps vouloir brûler tous les homosexuels du pays. Ils ont eu la gentillesse de me briefer sur 2-3 anecdotes aussi drôles qu’absurdes que je me réjouis de vous raconter. J’ai aussi la « chance » d’aller à Kaliningrad pour Suisse-Serbie avec l’excellent Robin Chessex, ce sera l’occasion pour nous d’aller voir si leurs hooligans sont aussi méchants qu’on le prétend.
*(kurec, à prononcer « courrétz », ne pas oublier de rouler les 2 R)
Comment se sont-ils qualifiés ?
En mai 2016 la Serbie a la riche idée de mettre Mr. Slavo Muslin à la tête de l’équipe nationale, l’entraîneur monte un groupe solide et gagne 9 de ses 10 dernières rencontres. La Serbie se qualifie première de son groupe (devant l’Irlande et le Pays de Galles). Mais telle une insulte au bon sens, la fédération serbe limoge l’entraîneur de 64 ans juste après la qualification. La raison ? Officiellement il n’y en a pas : « commun accord » qu’ils disent, mais beaucoup s’accordent à croire que c’est uniquement à cause de sa réticence à faire jouer Sergej Milinkovic-Savic (Lazio). Brillant.
Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?
J’ai préféré adresser cette question directement à mes collègues en espérant un sursaut d’orgueil patriotique et une réponse du type « Mais c’est clair comme une bite qu’on va la gagner cette Coupe du Monde de bite » mais étonnamment voilà ce que Slaven m’a dit dans son anglais aussi approximatif que limpide : « No chance, players are fucking assholes, they play good only in club because they get good money. When it’s national team they don’t care ». En français ça fait ça : “C’est plutôt incertain, d’autant que certains de nos joueurs sont des coquins, ils se réservent pour donner le meilleur d’eux-même en club, l’équipe nationale ne semble pas être leur priorité ».
Présente-nous la star de l’équipe.
On va partir sur Aleksandar Kolarov (AS Roma), pour son nombre de sélections et son tout récent brassard de capitaine qu’il a obtenu au détriment de Branislav Ivanovic lors du changement d’entraîneur post-qualification. Nemanja Matić (MUFC) est tout logiquement vice-capitaine.
Viens tester tes connaissances sur le football serbe !
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On parle du football serbe, mais il ressemble à quoi le championnat de Serbie ?
La SuperLiga serbe n’est pas un exemple de diversité, sur les 14 clubs que compte le championnat 8 sont des clubs de Belgrade. Si on parle maintenant des champions depuis 1993, seuls 3 clubs ont soulevé la coupe, Partizan et Red Star et Obilic (mais juste une fois en 1998). Le niveau est plutôt bas et les enjeux quasi inexistants ce qui n’empêche pas les supporters de se vouer une haine absolue. Le hooliganisme y est élevé au rang de sport et les résultats sur le terrain ne servent plus que de prétexte à des affrontements d’un niveau bien supérieur à celui de la Raiffeisen Super League, soit dit en passant.
Au fait, c’est qui la personnalité serbe la plus célèbre du monde ?
Volter Bogdanic, unique triple vainqueur du prix Pulitzer bien sûr ou Nikola Tesla, inventeur de « l’électricité » d’après mon ami balkanique… rien que ça ! Plus sérieusement il s’agit malheureusement de la Némésis de Federer, le coton tige le plus riche du monde, j’ai nommé : Novak Djokovic !
Faites-nous rêver avec la Serbie, mais dans un autre sport.
Elle ne fait déjà pas rêver au foot, alors un autre sport… y’a bien le tennis mais c’est bientôt fini ce temps-là… Si l’on se réfère au maigre butin rapporté des Jeux Olympiques de Rio, avec 2 médailles d’or elle se classe dans les abysses du tableau. C’est l’équipe de Water Polo masculine et le lutteur Davor Stefanec qui auront sauvé les meubles.
Au fait, ça mange ou ça boit quoi les Serbes ?
Pour ce que j’en ai vu, les Serbes se nourrissent principalement de porc, la verdure et les légumes sont tolérés uniquement pour faire joli dans l’assiette, les fruits de mer ne sont pas considérés comme des aliments.
Concernant la boisson, ce sera soit de la Jelen, soit de la Rakija (terme fourre-tout pour parler d’alcool de fruit, n’importe lequel). En Serbie chacun produit son propre alcool, généralement conditionné dans des vieilles bouteilles de Coca de 2 litres, une merveille du terroir balkanique. Mon instinct de survie a toujours tenté de me dissuader d’en boire, mais c’était sans compter mon esprit de contradiction qui malheureusement a toujours le dessus.
Une coutume surprenante de ce pays ?
Une qui m’a bien fait marrer c’est celle de la veille de Noël (et donc le 6 janvier pour les orthodoxes), appellée Badnjak. Tôt le matin, avant le lever du soleil ils doivent aller en forêt couper des rameaux de jeune chêne, une fois que c’est fait, petite rakjia avec les copains et tir en l’air avec arme à feu pour rigoler, ensuite on rentre chez soi et on dispose la branche devant sa maison, elle ne doit pas se retrouver dans la maison avant la tombée de la nuit (en attendant, petite rakjia avec les copains), une fois le soleil couché on peut la rentrer et boire une petite rakjia avec les copains. A minuit tout le monde va à l’église avec son rameau, et le tout est brûlé devant l’église, avec une petite rakjia à la main. J’ai demandé le pourquoi des coups de feu… ils m’ont répondu « Pourquoi pas ».
Ton pronostic ?
Honnêtement vu le peu d’enthousiasme de la population serbe, je ne donne pas cher de leur peau, une 3ème place de groupe semble logique, mais une deuxième place derrière la Suisse, me ferait tellement plaisir que je croise les doigts pour eux. Reste ce fameux match Kosovo bis – Serbie du 23 juin à Kaliningrad où je serai bien obligé de mettre mes amitiés entre parenthèses par amour du drapeau rouge (et blanc… ou noir) !
Caricature assez marrante 🙂
Cependant deux choses à rectifier, appart le waterpolo les serbes sont pas trop mal au basket, au volley en plus de Waterpolo 😉
Pour info, le FC Obilic a été champion une fois depuis 1993. Simp
C’est exact, je vais corriger la boulette, merci pour le signalement 🙂
Et Obilic a gagné parce que leur boss de l’époque n’était autre qu’Arkan, criminel génocidaire qui avait pour marotte de menacer de mort quiconque marquerait un but contre son équipe. Un bon motivational speaker quoi.