Lulu peut-il amener Berlin en Ligue des Champions ?

En début de saison, l’hypothèse pouvait apparaître farfelue car, sur le papier, le Hertha Berlin avait un effectif pour jouer au mieux le ventre mou du classement. Et pourtant, après 15 journées, l’Alte Dame pointe au 3e rang, qualificatif pour la C1, juste derrière Hoffenheim et le Bayern Munich qui se disputeront le titre de champion d’automne vendredi.

Les Berlinois ont remporté vendredi leur quatrième victoire consécutive en dominant Cologne (2-1). Même le conflit ouvert entre Lucien Favre et Marko Pantelic n’affecte pas les résultats berlinois. Entré en jeu à la 69e, l’ancien Lausannois a inscrit le but victorieux à la 86e en reprenant un corner d’Ebert. Le Serbe est même tombé dans les bras de son entraîneur à la fin du match ; ça n’empêchera probablement pas son départ pendant la pause hivernale. Auparavant, le Hertha avait ouvert le score par un autre Serbe, Gojko Kacar, après un superbe mouvement collectif avec Raffael et Voronin, alors que Cologne avait égalisé grâce à l’inévitable Novakovic, reprenant un centre de l’ex-Argovien Ehret. Et voilà le Hertha dans le trio de tête, contre toute attente. Lucien Favre est vraiment un magicien…Les deux meilleurs entraîneurs suisses en activité (enfin, à part Christian Constantin) connaissent des fortunes diverses : si ça rigole pour Lucien Favre, Marcel Koller et Bochum vivent des heures difficiles avec une seule victoire en quinze matchs et une place de barragiste. Dimanche, contre Hambourg, le VfL a une nouvelle fois laissé échapper une victoire à sa portée (1-1). Le retour, après une longue blessure, du buteur slovaque Stanislav Sestak, auteur de l’ouverture du score contre le HSV, laisse toutefois augurer des jours meilleurs.

Hoffenheim champion d’automne ?

Il suffirait d’une victoire vendredi prochain à Munich contre le Bayern pour qu’Hoffenheim soit sacré champion d’automne. Samedi, le néo-promu n’a fait qu’une bouchée de Bielefeld (3-0). Il n’y a pas eu de match puisqu’il y avait déjà 2-0 après 11 minutes… En ouvrant le score d’une reprise acrobatique, le Bosniaque Vedad Ibisevic, celui qui n’était pas assez bon pour jouer au PSG, a inscrit son 17e but de la saison. Il faut remonter au légendaire Gerd Müller en 1971-1972 pour trouver trace d’un buteur aussi prolifique en Allemagne à ce stade de la saison.
Et Hoffenheim regorge de trajectoires improbables de ce style : Marvin Compper, remplaçant en 2. Liga à Mönchengladbach l’automne dernier et désormais international, Andreas Beck quatrième latéral à Stuttgart l’an passé derrière Magnin, Boka et Osorio, aujourd’hui titulaire indiscutable chez le leader, l’entraîneur Ralph Rangnick, viré à Stuttgart, Hanovre et Schalke, mais maintenant considéré comme un faiseur de miracles… Hoffenheim leader, c’est d’autant plus remarquable que le club doit jouer ses matchs à domicile en exil à Mannheim, en attendant que son nouveau stade soit prêt. On est passé à côté la semaine passée, il a l’air fini, Hoffenheim pourra donc disposer d’une flambant neuve Rhein-Neckar-Arena dès la reprise fin janvier.

Le Bayern chanceux

En s’imposant 2-0 à Leverkusen, le Bayern Munich a ravi la deuxième place du classement à son adversaire du jour. Les Rheinländer ont laissé passé leur chance en début de match en touchant deux fois du bois (trois au total).  Comme d’habitude, le Bayern n’a guère brillé et s’en est remis au seul Ribéry pour porter le danger devant le but adverse. Cela a suffit pour s’imposer avec un gardien du Bayer Adler qui oublie de sortir sur un centre de Zé Roberto pour Toni et un contre rondement mené et conclu par Klose.

L’occasion ratée de Frei et Dortmund

Pour sa première titularisation depuis le 2 novembre, Alexander Frei ne s’est pas vraiment mis en évidence avec son Borussia Dortmund, tenu en échec à domicile par le Wolfsburg de Diego Benaglio au terme d’un match sans relief (0-0). J’espérais que le BVB pourrait profiter d’un calendrier favorable avant la trêve pour aborder l’année du centenaire en 2009 en position favorable. Mais ce 7e match nul en 15 journées relègue le Borussia à une distance respectable du trio de tête.
Avec l’Eintracht Francfort en ce moment, c’est tout ou rien : défaite 4-0 à Dortmund il y a deux semaine, victoire 4-0 le week-end dernier contre Hanovre, et samedi défaite 5-0 à Brême contre le Werder. Le grand bonhomme du match a été le Péruvien Claudio Pizarro, auteur d’un triplé, avec notamment un énorme missile dans la toile sur le 2-0. Voilà qui calmera la crise qui couve au Werder. Une équipe qui a inscrit 37 buts en 15 matchs qui est au bord de la crise, il n’y a qu’en Bundesliga que tu peux voir ça.

Choc psychologique

On pensait qu’Armin Veh était intouchable à Stuttgart après le titre miraculeux obtenu en 2007. Mais une série de cinq matchs sans victoire et un revers 4-1 à Wolfsburg la semaine dernière ont été fatals à l’entraîneur du VfB. Le choc psychologique a fonctionné pour le nouvel entraîneur Markus Babbel.
Il y a d’abord eu un bon nul en Coupe UEFA à Gênes contre la Sampdoria qui aurait même pu transformer en victoire si l’arbitre n’avait pas oublié un penalty flagrant pour les Souabes à l’ultime minute. Puis il y a eu une victoire 2-0 contre Schalke 04 grâce à des réussite de Simak et Gomez en fin de match. Les Knappen avaient raté le coche en début de match avec un tir de Jones sur le poteau et un penalty de Farfan retenu par Lehmann. Si Stuttgart amorce une sortie de crise, c’est Schalke qui est à son tour plongé en plein marasme : en comptant la Coupe UEFA, cela fait quatre défaites lors des cinq derniers matchs ! Le titre attendu depuis 1958 ne reviendra pas cette année à Gelsenkirchen et le « ein Leben lang, keine Schal in der Hand » est plus que jamais d’actualité.

Transfert foireux

Hannover 96 s’est donné un peu d’air en remportant le match de la peur contre Karlsruhe 3-2, grâce notamment aux deux premiers buts de la saison de l’enfant terrible du foot allemand, Mike Hanke, qui a profité de la blessure d’une autre forte tête de la Bundesliga, Jan Schlaudraff, pour retrouver une place de titulaire. Cette victoire permet à l’entraîneur de 96 Dieter Hecking de sauver (provisoirement ?) sa tête, lui à qui ses dirigeants ont imposé d’atteindre au moins 20 points à Noël pour éviter le licenciement. Il lui en faudra encore 4 dans les derbies conte Wolfsburg et Bielefeld. C’est loin d’être gagné, au vu de la 2e mi-temps catastrophique d’Hanovre samedi, qui a permis au KSC de revenir de 3-0 à 3-2 et de flirter avec l’égalisation dans les arrêts de jeu. Contre son ancien club, Mario Eggimann n’a eu droit qu’à une minute de jeu. Pour l’instant, le transfert de l’Argovien de Karlsruhe à Hannover ne fait que des malheureux : le joueur lui-même, parmi les meilleurs défenseurs de la ligue l’an passé, qui ne s’est jamais imposé en Basse-Saxe et joue peu ; Hanovre, pour qui l’arrivée d’Eggimann n’a pas permis de stabiliser la défense pour jouer, comme espéré, les premiers rôles, et enfin Karlsruhe, qui n’est pas parvenu à digérer la perte de son capitaine et patron de la défense.

Krisengipfel

Avec un seul point lors des neuf derniers matchs, le KSC est relégué à la dernière place du classement après le succès de la lanterne rouge Cottbus à Mönchengladbach (1-3), dans l’autre Krisengipfel du jour. C’est un succès amplement mérité pour les Lausitzer, tant la performance de Gladbach a été exécrable : maladroits en attaque, ridicules en défense, à l’image d’un Steve Gohouri complètement dépassé, même s’il a marqué l’unique but du Borussia, les Fohlen sont sortis sous les huées de leurs propres supporters. Qui se sont même assis sur la route pour empêcher leurs joueurs de quitter le stade. Manifestement, le changement d’entraîneur n’a pas permis de résoudre tous les problèmes à Mönchengladbach, qui se retrouve à nouveau en pleine tourmente. Et dire que l’an passé, avec des contingents presque identiques à cette saison, le Borussia avait terminé largement devant Hoffenheim en Zweite Liga !

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Peut-être, mais toujours est-il que c’est la meilleure attaque d’Europe avec le Barça, plus de 40 buts marqués. Ibisevic a déjà marqué 17 buts cette saison. En plus d’avoir le meilleur buteur européen, cette équipe propose un football plus que plaisant.

  2. Ou peut être que cela prouve qu’on peut faire du très bon football avec des « quasi »-inconnu (qui ne le sont plus vraiment maintenant ^^).

    Et un milliardaire qui investit dans le club de son parcours amateur plutôt que dans x gros monstres déjà au sommet, y’a pas a dire ça a la classe…

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